D’un bilan des pratiques à une méthodologie d’évaluation de l’égalité des chances

Dans le premier chapitre de la thèse, nous explorons les perspectives d’une prise en compte de la dimension sociale en termes d’égalité des chances dans la prise de décision. Nous passons en revue le processus d’institutionnalisation de l’évaluation des politiques et mettons en exergue les pratiques évaluatives françaises sur le plan institutionnel, législatif et méthodologique vis-à-vis de la dimension sociale.

Dans le second chapitre, partant de la prise en considération des modes de fonctionnement des individus, nous explorons empiriquement les facteurs d’évolution des modes de vie et leurs impacts sur les inégalités de chances entre les individus. L’objectif est d’analyser dans quelle mesure les processus de ségrégation et les caractéristiques socio-économiques des individus contribuent aux inégalités de chances d’accès aux activités entre les groupes sociaux.

Dans le troisième chapitre, nous présentons, à l’aune de l’analyse des modes de vie des individus, la méthode d’identification des groupes sociaux dans les espaces urbains. Il s’agit de construire une méthodologie, reproductible à l’ensemble des aires urbaines françaises, donnant une lisibilité de la stratification sociale des espaces urbains. Sa mise en œuvre est réalisée sur l’aire urbaine de Lyon.

Le chapitre quatre est consacré à la définition du panier de biens et à l’identification des activités –permettant de rendre compte des (in)égalités d’accès entre les groupes sociaux. Le concept d’accessibilité est alors présenté sur le plan théorique, afin de proposer une méthode de mesure de l’accès potentiel au panier de biens intégrant les sous-systèmes de l’espace urbain [Bonnafous et Puel, 1983]. Pour évaluer empiriquement les conditions d’accessibilité sur l’agglomération lyonnaise, la méthodologie et les données mobilisées pour la construction de scénarii (état de référence de 1999, rétrospective de la localisation des activités entre 1990 et 1999, amélioration de l’offre en transports collectifs) sont présentées.

Les chapitres cinq et six présentent les potentialités d’accès en voiture particulière et en transports collectifs aux services du panier de biens, calculées pour les résidents des quartiers très défavorisés et très aisés de l’agglomération lyonnaise. Le premier de ces deux chapitres présente les résultats relatifs à la situation de référence de 1999, ainsi que les impacts de l’évolution de la localisation des activités entre 1990 et 1999. Le dernier chapitre est consacré à l’analyse des impacts d’une amélioration de l’offre en transports collectifs. Il présente également les résultats relatifs à l’évolution des inégalités d’accès en transports collectifs – creusement versus réduction – suite aux évolutions proposées dans les différents scénarii.