1.1. La mobilité quotidienne dans les espaces urbains

Le terme de mobilité quotidienne est à préciser à partir de l’interprétation du terme « quotidien » et de son rattachement à la dimension sociale. Nous reprenons l’expression retenue par V. Kaufmann [2002, p.27] interprétant le « quotidien comme la temporalité dans laquelle se déroulent les activités ». Toute action sociale se déroule dans plusieurs domaines de la vie quotidienne de l’individu (domaine du travail, domaine de l’engagement, domaine domestique ou encore domaine du temps libre). Ces domaines d’activités correspondent à des rôles sociaux particuliers, s’articulant au niveau individuel ou du ménage, dans le cycle de vie ou en fonction des positions socio-professionnelles des individus.

Durant la journée, le programme d’activités de l’individu s’articule sur ces différents domaines. Cette articulation se fait par la mobilité quotidienne, processus fort complexe en raison de la « fonctionnalisation » des territoires urbains. Les domaines du programme d’activité de l’individu peuvent être fortement différenciés socialement et spatialement [Kaufmann, 2002]. Les programmes d’activités des individus sont contraints par la mobilité [Claisse et al, 2000]. D’autre part, à chaque domaine est associé un type de mobilité qui structure l’ensemble de la mobilité quotidienne de l’individu (par exemple, du fait de la centralité du travail dans le programme d’activité d’un individu, la mobilité liée au travail structure l’ensemble de la mobilité quotidienne, sachant que le temps imparti à l’ensemble des déplacements quotidiens est limité dans son programme d’activité).