1.4. Question de justice sociale / spatiale

La mobilité et l’accessibilité peuvent être considérées comme des vecteurs d’épanouissement personnel et d’insertion sociale. La quête d’affirmation sociale ou de réussite conduit les individus à être mobiles, à se déplacer selon les programmes d’activités de plus en plus complexes. C’est une exigence forte de leur intégration sociale et professionnelle.

Néanmoins, « face à une telle nécessité, les individus se révèlent inégaux, dotés d’aptitudes inégales au déplacement, ou titulaires […] de « capitaux spatiaux » qui leur permettent plus ou moins de mettre leur mobilité au service d’une réussite personnelle ou sociale. » [Wachter, 2001, p.17]. Un des enjeux forts de la mobilité urbaine relève des problèmes d’équité et de justice sociale entre les individus. D’autant plus que nous avons noté précédemment que les évolutions des espaces urbains (division fonctionnelle et sociale de la ville) peuvent avoir pour conséquence d’accroître les écarts et les inégalités entre les individus [Roncayolo, 1997 ; Grafmeyer, 2000]. Nous faisons l’hypothèse – et la justifierons dans les chapitres suivants - que selon leur localisation résidentielle, leurs catégories sociales, leur position dans le cycle de vie ou les revenus, tous les citadins n’ont pas les mêmes facilités pour bénéficier des activités offertes par l’espace urbain. Dès lors, pouvoir bénéficier des activités de l’espace urbain renvoie à une question d’accessibilité géographique, physique ou sociale pour tout un chacun. Ce qui supposerait notamment, par exemple, d’assurer un service, dit universel [Wachter, 2001], dont le but est de promouvoir une égalité des chances entre les territoires et entre les personnes pour que ces derniers puissent jouir des opportunités de la ville.