III. Qualité de vie urbaine, proximité et accessibilité versus inégalité de chances

Aussi bien pour les individus choisissant leur localisation résidentielle en fonction du cadre de vie, que pour ceux « assignés » ou « contraints » à un territoire, il existe une relation entre le lieu de résidence et l’attractivité ou la disponibilité perçue des activités et services qui y sont localisés à proximité. Et ce, même si les activités et services de proximité (Encadré 14) ne sont pas nécessairement ceux auxquels accèdent ou ceux dont ont besoin les individus. « La proximité ne correspond pas toujours à une bonne accessibilité » [Divay et al, 2004, p.60].

Encadré 14 : Définition des services de proximité
Selon J.-L. Laville et B. Eme [1987, cité dans A. Flipo, 1998, p.125], « les services de proximité sont des activités marchandes ou partiellement marchandes, circonscrites à un espace local quotidien leur imprimant une fonction sociale relationnelle qui répondent dans un délai assez court ou selon une périodicité plus ou moins déterminée à des besoins non satisfaits de particuliers en tant que ces besoins relèvent des pratiques de leur vie quotidienne ou renvoient à une utilité sociale admise majoritairement ».
A ce titre, P. Haddad [2003] affirme que les définitions qu’on peut donner des services de proximité renvoient à trois types de spécificités : les caractéristiques de proximité des services correspondant à des pratiques de la vie quotidienne ou à un environnement local ; aux types de services et les fonctions qu’ils remplissent ; enfin, l’utilité qu’ils procurent aux individus telle que l’amélioration de la qualité de la vie ou de l’environnement local des résidents.

Dans ce contexte, comment traduire la qualité de vie des individus, par rapport à l’accès à un panel d’activités au quotidien – ou de services de reproduction sociale [Damette et Beckouche, 1993] ? Au-delà de la variété des activités présentes sur les territoires urbains, il est question des pratiques qu’ont les individus pour accéder aux activités de proximité. Les différents temps que les individus accordent aux différentes activités (et à leur accès) se chevauchent, se concurrencent, voire se contredisent. D’autre part, les pratiques sociales et spatiales des individus sont vécues et structurées en fonction des lieux de résidence et des lieux où se situent les activités (aussi bien à proximité que loin du lieu de résidence). Les territoires vécus par les individus renvoient au système des dynamiques urbaines, en termes de localisation des activités [Debarbieux et Vanier, 2002]. Le concept de la qualité de vie est donc sous-jacent à ces relations pouvant exister entre les activités de la ville et les possibilités qu’ont les individus d’allouer des temps à ces activités.