1.1. Typologie des quartiers au sein d’une aire urbaine

Quand bien même les terminologies « aisés » ou « défavorisés », caractérisant les quartiers, sont utilisées dans nos analyses, il n’est pas évident de définir un type de quartier. En effet, « les lieux dits « difficiles » sont d’abord difficiles à décrire et à penser » (Bourdieu, 1993) [cité dans Avenel, 2004, p.16]. La conséquence en est que dès lors que nous proposons une définition de la situation des quartiers, celle-ci peut se trouver infirmée par d’autres observations [Avenel, 2004, p.17]. Par conséquent, nous ne prétendons pas à l’unanimité et à l’unicité des définitions posées des quartiers, puisqu’elles sont relatives à l’objet étudié qui est le revenu par unité de consommation des individus.

Le portrait synthétique des disparités d’une aire urbaine étudiée, selon les revenus par unité de consommation de la population, est établi sur les mêmes principes méthodologiques que dans les travaux de J.-C. François et al. [2003]. Il s’agit de typer les quartiers en groupes allant des « plus aisés » aux « plus défavorisés ». Cette classification permet d’associer à chaque type de quartier un profil spécifique de distribution des revenus, au regard de celui de l’aire urbaine.

Pour cela, nous effectuons une typologie à l’aide d’une classification ascendante hiérarchique (C.A.H.) sur les profils de la population des quartiers (répartition de la population selon les déciles de revenu par unité de consommation de l’aire urbaine).Le principe de la C.A.H. est d’agréger progressivement les quartiers selon leur ressemblance, en fonction d’un indice de similarité ou de dissimilarité 93 . On obtient alors un arbre binaire (dendrogramme) de classification des quartiers. Une partition par troncature du dendrogramme à un certain niveau ou rang de ressemblance permet de créer la typologie souhaitée des quartiers.

Notes
93.

Cet outil commence par regrouper les couples de quartiers les plus ressemblants et agrège ensuite les autres quartiers ou groupes de quartiers, toujours en fonction de leur ressemblance, jusqu’à l’obtention d’un unique groupe. La C.A.H. est effectuée en prenant comme critère méthodologique la distance euclidienne et la méthode de Ward.