3.2.1. Forte stabilité du classement des quartiers dans le croisement des données socio-économiques et des revenus par unité de consommation

L’ensemble des variables socio-économiques retenues (statut et position professionnelle déclarée) ont un très fort pouvoir explicatif. L’analyse factorielle rend compte de la composition sociale des différents types de quartiers (Figure 7). Les quartiers les plus pauvres concentrent principalement des ouvriers, des « agents de services, aides soignants, employés de maison » et des chômeurs. A l’opposé, les quartiers aisés sont ceux où sont surreprésentés les cadres d’entreprises, les ingénieurs, les fonctionnaires de catégorie A et les non salariés indépendants. Enfin, les classes intermédiaires sont celles des techniciens, des employés de commerces, de bureaux ou de la fonction publique (catégorie C ou D).

Figure 7 : Distribution des quartiers et des variables socio-économiques selon les deux premiers facteurs de l'analyse factorielle sur l’aire urbaine de Lyon

Sources : D. Caubel, d’après la typologie a priori, R.G.P. de 1999 et XLSTAT©

L’analyse factorielle discriminante (Tableau 23) montre que 23,8% des quartiers dont l’information sur les revenus est disponible font l’objet d’un changement de classes, dans le passage de la typologie selon les revenus à la typologie selon les positions sociales et les revenus. Ce pourcentage est relativement faible. D’autant plus que nous notons une très grande stabilité dans les transferts d’une classe à une autre, ne remettant ainsi pas en cause le caractère de continuité des différenciations entre les quartiers. Les transferts s’effectuent principalement dans les classes avoisinantes (diagonales du Tableau 23). Les quartiers les plus stables correspondent principalement aux quartiers aisés et aux quartiers très défavorisés, avec des taux de stabilité compris de 77,7% et de 83,3%.

Globalement, la typologie a posteriori des quartiers en tenant compte à la fois des revenus par déciles et des profils socio-économiques de la population, est le résultat de reclassement sans changement fondamental avec la typologie obtenue a priori (dernière ligne à comparer avec la dernière colonne du Tableau 23). La stabilité observée montre une forte cohérence entre les niveaux de vie et les profils socio-économiques de la population des différents types de quartiers. Le filtre opéré sur les variables socio-économiques rend clairement compte de la typologie des quartiers selon les niveaux de vie sur l’aire urbaine de Lyon.

Tableau 23 : Synthèse du reclassement des quartiers au regard des variables socio-économiques décrivant la distribution desquartiersau regard des revenus par déciles sur l’aire urbaine de Lyon
Classement a priori
Classement a posteriori
vers C1 vers C2 vers C3 vers C4 vers C5 vers C6 vers C7
TOTAL a priori
de C1
66 18   1       85
77,7% 21,2%   1,2%       17,4%
de C2
10 72 11 3       96
10,4% 75,0% 11,5% 3,1%       19,7%
de C3
  14 115 1 4     134
  10,5% 85,8% 0,8% 3,0%     27,5%
de C4
  3 8 32 7 1   51
  5,9% 15,7% 62,8% 13,7% 2%   10,5%
de C5
    11 4 42 3   60
    18,3% 6,7% 70,0% 5,0%   12,3%
de C6
        7 20 5 32
        21,9% 62,5% 15,6% 6,6%
de C7
          5 25 30
          16,7% 83,3% 6,2%
TOTAL a posteriori
76 107 145 41 60 29 30 488
15,6% 21,9% 29,7% 8,4% 12,3% 5,9% 6,2% 100%
Taux de stabilité sur la diagonale : 76,2%

Sources : D. Caubel, d’après [I.N.S.E.E. et DGI, 2004(a)], R.G.P. de 1999 et XLSTAT©