3.3. Représentation cartographiée des disparités inter-quartiers selon les positions sociales et les niveaux de vie

Compte tenu de la très forte stabilité des classes, la typologie des quartiers prenant en compte les variables socio-économiques n’apporte pas de changement fondamental dans les représentations territoriales des disparités inter-quartiers selon le seul critère des revenus (Figure 8). Cela s’explique, pour partie, par une très forte cohérence entre les variables socio-économiques retenues dans les analyses statistiques et les niveaux de revenus par unité de consommation sur chacun des quartiers de l’aire urbaine de Lyon. La prise en compte simultanée des niveaux de vie et de la position sociale de la population permet d’obtenir une caractérisation de la globalité des territoires urbains.

L’image obtenue des disparités inter-quartiers selon les niveaux de vie et la position sociale de la population montre qu’il y a une forte hétérogénéité spatiale infra-communale des territoires qui s’associe à une concentration spatiale des quartiers appartenant à une même classe. En outre, nous mettons visuellement en évidence les continuums de classes. Ils se traduisent par une plus ou moins forte continuité géographique dans le passage d’un type de quartiers à un autre et une contiguïté des quartiers d’un même type. Certes, des exceptions sont apparentes, notamment lorsqu’il s’agit des quartiers les plus défavorisés. Elles peuvent s’expliquer par un regroupement et une concentration des populations ayant de faibles revenus sur des portions de territoires correspondant aux Zones d’Urbanisation Prioritaires (Z.U.P.) ou aux politiques de renouvellement urbain (Zones Urbaines Sensibles (Z.U.S.), Zones de Redynamisation Urbaine (Z.R.U.), définies par le décret n°96-1156 du 26 décembre 1996 [Ministère de la Ville, 1997] 100 ) dont l’implantation a été décidée par les collectivités.

Notes
100.

Les fonds cartographiques dont la Délégation Interministérielle à la Ville est dépositaire légal [ http://i.ville.gouv.fr/ ] constituent le seul document certifiant les périmètres des Zones Urbaines Sensibles (Z.U.S.). Ils permettent de rendre compte que les quartiers identifiés comme les plus pauvres correspondent à des Z.U.S. et à des Zones de Redynamisation Urbaine (Z.R.U.)

La loi n°96-987 du 14 novembre 1996 relative à la mise en œuvre du pacte de relance pour la ville (loi Pacte de Relance de la Ville (P.R.V.)) définit les Z.U.S., les Z.R.U. et les Zones Franches Urbaines (Z.F.U.) :

« Les zones urbaines sensibles sont définies [...] comme des zones « caractérisées par la présence de grands ensembles ou de quartiers d'habitat dégradé et par un déséquilibre accentué entre l'habitat et l'emploi. Elles comprennent les zones de redynamisation urbaine et les zones franches urbaines. » » [DIV, 2003(a)] ;

« les zones de redynamisation urbaine correspondent à celles des zones urbaines sensibles qui sont confrontées à des difficultés particulières, appréciées en fonction de leur situation dans l'agglomération, de leurs caractéristiques économiques et commerciales et d'un indice synthétique. Celui-ci est établi, dans des conditions fixées par décret, en tenant compte du nombre d'habitants du quartier, du taux de chômage, de la proportion de jeunes de moins de vingt-cinq ans, de la proportion des personnes sorties du système scolaire sans diplôme et du potentiel fiscal des communes intéressées » [loi PRV, 1996]

« Des zones franches urbaines sont créées dans des quartiers de plus de 10 000 habitants particulièrement défavorisés au regard des critères pris en compte pour la détermination des zones de redynamisation urbaine. Leur délimitation est opérée par décret en Conseil d'Etat, en tenant compte des éléments de nature à faciliter l'implantation d'entreprises ou le développement d'activités économiques. » [DIV, 2003(b)].