III. Caractéristiques socio-économiques des quartiers définis comme très défavorisés

L’objectif de cette partie est d’analyser plus en détail les territoires les plus défavorisés et de rendre compte des caractéristiques socio-économiques de la population y résidant à la date du Recensement Général de la Population de 1999.

1. Plus de la moitié de la population dans les deux premiers déciles de revenus par unité de consommation de l’aire urbaine

La population vivant dans les quartiers les plus défavorisés représente une faible part de la population de l’aire urbaine de Lyon (31 quartiers, 70 636 habitants, 4,4% de la population de l’aire urbaine). Il est à noter que 61,1% de la population vivant dans ces quartiers (jusqu’à 72% dans le quartier de « Grolières – Noirettes » à Vaulx-en-Velin) a des revenus inférieurs à 9 139 € [par unité de consommation et par an (en euros 2001)] (Tableau 27), seuil pour lesquels on a 20% de la population la plus pauvre de l’aire urbaine. Plus précisément, ce sont quasiment 40% des habitants de ces quartiers qui sont dans le premier décile de revenus (jusqu’à 48,5% dans le quartier « Anatole France » à Vénissieux). Ces derniers ont des revenus par unité de consommation inférieurs au seuil de pauvreté, estimé par l’I.N.S.E.E. à 600 euros par unité de consommation par mois en 2001 (soit 7 200 euros par an, en euros 2001).

Tableau 27 : Distribution de la population dans les quartiers très défavorisés au regard des déciles de revenu de l’aire urbaine de Lyon (revenus en € 2001)
Distribution de la population des quartiers très défavorisés Déciles de revenu par UC de l’aire urbaine (en € 2001)
DEC 1 DEC 2 DEC 1 + DEC2 DEC 1 DEC 2
39,3% 21,8% 61,1% 5 958 € 9 139 €

Sources : D. Caubel, d’après la typologie a posteriori et [I.N.S.E.E. et DGI, 2004(a)]

Ce sont des lieux de concentration d’une grande pauvreté (Tableau 28). Le revenu moyen annuel des ménages de ces quartiers est de l’ordre de 16 160 € par an. Ces revenus sont à peine supérieurs à celui d’un ménage d’une personne qui aurait comme revenu annuel le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (S.M.I.C.) c’est-à-dire 13 516 € par an avant tout abattement 103 . En outre, le nombre moyen d’unité de consommation par ménage est de l’ordre de 1,78. Ce qui revient à un revenu annuel moyen par unité de consommation de l’ordre de 9 100 € par an, contre 13 516 € par an, pour le ménage fictif d’une personne qui aurait comme revenu mensuel le S.M.I.C.. Ceci reflète un certain degré de pauvreté des ménages de ces quartiers très défavorisés de l’agglomération lyonnaise. De plus, non seulement la concentration de la population dans les deux premiers déciles de revenu est très importante, mais, à l’opposé, la part de la population ayant des revenus situés dans les deux derniers déciles est quasi-négligeable (1,3% de la population des quartiers).

Tableau 28 : Revenus moyens annuels des quartiers défavorisés et d’un ménage fictif d’une personne au S.M.I.C.
  Revenus moyens annuels des ménages Nombre moyens d’UC par ménage Revenus moyens annuels par UC
Quartiers très défavorisés 16 160 € 1,78 9 080 €
Ménage d’une personne au S.M.I.C. 13 516 € 1 13 516€

Sources : D. Caubel, d’après la typologie a posteriori et [I.N.S.E.E. et DGI, 2004(a)]

Notes
103.

Le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (S.M.I.C.) correspond à 1 126,39 € par mois, sur la base de 169 heures, à la date du 1er juillet 2001 [INSEE, http://www.I.N.S.E.E..fr/fr/indicateur/smic.htm ].