2. Les territoires les plus riches du Centre (Ville de Lyon)

Afin de rendre compte des inégalités de chances entre les individus des différents quartiers de l’agglomération lyonnaise, nous proposons également de mesurer l’accessibilité à la structure moyenne du panier de biens pour les quartiers très aisés du centre de l’agglomération (Lyon et Villeurbanne). Ces quartiers se localisent majoritairement dans les 1er, 2ème,3ème, 4ème, 5ème et 6ème arrondissements de la Ville de Lyon (Figure 16 et annexe 0). Ils rassemblent 49,5% de la population de l’ensemble des quartiers très aisés du Grand Lyon.

Figure 16 : Quartiers très aisés de la Ville Centre de Lyon

Sources : D. Caubel, d’après la typologie a posteriori et SIG Geoconcept©

L’analyse de la structure sociale de ces quartiers (Tableau 36) montre une surreprésentation des individus se déclarant lors du Recensement de 1999 : non salariés indépendants ou employeurs, ingénieurs et cadres d’entreprises, et personnels de catégorie A de la fonction publique. L’analyse par arrondissement nous montre une surreprésentation des non salariés indépendants ou employeurs dans le 2ème et le 6ème arrondissement de Lyon (indice de spécificité de 1,7 et 2 dans Lyon 2ème, et de 1,5 et 2 dans Lyon 6ème). De même, si les ingénieurs et cadres sont très présents, ils ont tendance à être regroupés sur les quartiers très riches du 2ème, 3ème et 6ème arrondissements (indice de spécificité de 1,9, de 2 et 2,3). Enfin, les personnels de catégorie A de la fonction publique sont en moyenne 1,6 fois plus nombreux dans ces quartiers riches du centre, que sur l’ensemble de l’agglomération. Ils sont surreprésentés de la même manière sur les quartiers des différents arrondissements de la ville de Lyon. A l’opposé, le nombre de chômeurs ne représente que 5,6% de la population totale de plus de 15 ans et 10,5% de la population active. De plus, les retraités représentent 20% de la population de plus de 15 ans de ces quartiers très riches du centre de Lyon.

La variable du statut d’occupation du logement, fournie dans le Recensement Général de 1999, montre que les locataires (dans un meublé ou hors HLM) et les personnes logées gratuitement sont fortement représentées dans les quartiers très riches du centre. En outre, c’est dans les 1er, 2ème et 3ème arrondissements – et notamment sur la Presqu’île - que nous trouvons les fortes concentrations de locataires dans un meublé (indices de 2,1 à 3,1) et de locataires hors HLM (indices de 2,6 à 3). Compte tenu de la densité du bâti sur ces territoires, c’est effectivement sur ces arrondissements que nous trouvons une grande part du marché locatif d’appartement. Si ces populations ayant des revenus très élevés y sont surreprésentées, cela s’explique également par le prix du foncier et les loyers qui sont élevés dans le centre ville [Fujita, 1989 ; Fujita et Thisse, 2002].

Tableau 36 : Caractéristiques socio-économiques des quartiers riches du centre (Lyon et Villeurbanne)
Indice de spécificité
Arrondissements de Lyon
1er 2ème 3ème 4ème 5ème 6ème
TOTAL
Positions professionnelles déclarées
Non salariés indépendants 1,5 1,7 1,1 1,2 1,3 1,5 1,4
Non salariés employeurs 1,4 2,0 1,3 1,6 1,5 2,0 1,8
Ingénieurs, cadres d’entreprises 1,5 1,9 2,0 1,7 1,6 2,3 1,9
Salariés de la fonction publique catégorie A 1,7 1,5 1,6 1,5 1,6 1,6 1,6
Statuts d’occupation du logement
Locataires dans un meublé 2,5 3,1 2,1 <1 1,7 1,5 1,8
Locataires hors HLM 2,7 3,0 2,6 1,6 2,0 2,3 2,4
Logés gratuitement 1,5 2,0 1,9 1,9 1,8 1,9 1,9

Sources : D. Caubel, d’après le R.G.P. de 1999 et la typologie a posteriori

Enfin, nous notons également une forte surreprésentation de la population logée gratuitement sur les quartiers riches du centre (1,9 fois plus que sur l’ensemble de l’agglomération). Cela peut s’expliquer par le fait que ces personnes vivent dans des appartements dont un proche de leur entourage est propriétaire.