3. Les territoires les plus riches de la périphérie du Grand Lyon

Nous présentons enfin les 44 quartiers très aisés de la périphérie de l’agglomération lyonnaise, pour lesquels nous évaluerons également les conditions d’accès au panier de biens (Figure 17 et annexe 0). Ils se localisent majoritairement sur la première et deuxième couronne Ouest du Grand Lyon, à l’exception de deux quartiers (Ferdinand Buisson Eglise, dans la commune de Bron, et Tarentelles à Chassieu). Ces quartiers forment une continuité spatiale qui s’étend depuis le Nord sur quasiment tout l’Ouest de l’agglomération lyonnaise. Au Nord, nous trouvons les communes de Saint-Bernard, Collonges au Mont-d’Or, Saint-Cyr au Mont d’Or, Saint-Didier au Mont d’Or, Limonest, Poleymieux au Mont d’Or, Sathonay Village et Fontaines Saint-Martin. Nous avons également les quartiers du Nord de la commune de Caluire-et-Cuire.

Le continuum spatial se poursuit au Sud-Ouest, avec l’Ouest de la commune de Dardilly, les communes de Charbonnières les Bains, Tassin la Demi-Lune et les quartiers d’Ecully. Au Sud-Ouest, les quartiers du Sud de Francheville, ceux de Chaponost et ceux de l’Ouest de Saint-Genis-Laval forment une continuité de territoires très riches. Dans ce secteur, nous retrouvons également les quartiers de Saint Foy lès Lyon, en première couronne, et plus au Sud, les communes de Vourles et de Charly qui sont des territoires très riches. Ces quartiers concentrent 50,5% de la population de l’ensemble des quartiers très riches du Grand Lyon.

Figure 17 : Quartiers très aisés de la périphérie de l’agglomération lyonnaise

Sources : D. Caubel, d’après la typologie a posteriori et SIG Geoconcept©

Ces quartiers de la périphérie ont une structure sociale (Tableau 37) relativement similaire à celle des quartiers très aisés du centre ville. Ce sont des lieux de très forte concentration des populations de non salariées indépendants, aides familiaux ou employeurs (indice de 1,3 et 2,1 par rapport à l’agglomération lyonnaise). Nous retrouvons également une très forte surreprésentation des cadres d’entreprises et des ingénieurs (1,9 fois plus que la moyenne de l’agglomération). Par contre, les personnels de catégorie A de la fonction publique sont moins représentés que dans les quartiers riches du centre. En effet, l’indice de spécificité n’est que de 1,2 contre 1,6 dans le centre ville. Enfin, le nombre de personne au chômage ne représente que 3,9% de la population de plus de 15 ans et 7,2% de la population active. Et les personnes à la retraite représentent 20,5% de la population de plus de 15 ans de ces quartiers très riches.

La dernière distinction entre ces quartiers et ceux du centre ville est relative au statut d’occupation du logement. Alors que les populations riches du centre ville sont principalement des locataires hors HLM ou logées gratuitement, les quartiers très riches de la périphérie concentrent une forte part de la population propriétaire de leur maison. Nous observons 1,9 fois plus de propriétaires que sur l’ensemble de l’agglomération lyonnaise. Enfin, même si la part des personnes logées gratuitement est encore élevée, elle l’est moins que dans le cas des quartiers très riches du centre ville de Lyon.

Tableau 37 : Caractéristiques socio-économiques des quartiers riches de la périphérie de l’agglomération lyonnaise
Positions professionnelles déclarées Indice de spécificité
Non salariés indépendants 1,3
Non salariés employeurs 2,1
Non salariés aides familiaux 1,3
Ingénieurs, cadres d’entreprises 1,9
Salariés de la fonction publique catégorie A 1,2
Statuts d’occupation du logement Indice de spécificité
Propriétaires 1,9
Logés gratuitement 1,4

Sources : D. Caubel, d’après le R.G.P. de 1999 et la typologie a posteriori

Si nous avons présenté de manière exhaustive les caractéristiques socio-économiques des quartiers les plus défavorisés et des quartiers les plus riches de l’agglomération lyonnaise, c’est dans l’objectif de rendre compte des inégalités entre les quartiers « pauvres » et les quartiers « riches » en termes d’accès à un ensemble d’activités identifiées par un panier de biens (chapitre 4). L’objectif est aussi de voir si l’amélioration de l’offre en transports collectifs permettrait de réduire les inégalités entre les quartiers riches et pauvres.