1. Périmètre de l’agglomération lyonnaise et sa population en 1999

Le périmètre d’étude sur lequel nous faisons l’état des lieux du panier de biens de l’agglomération lyonnaise et sur lequel nous déclinons, dans les chapitres suivants, les évolutions des conditions d’accès au panier de biens est celui de l’enquête ménages déplacements de l’agglomération lyonnaise de 1995 [CETE de Lyon et al, 1996] (Figure 21).

Si nous retenons comme périmètre d’analyse ce territoire, c’est parce que tous les quartiers qualifiés de très défavorisés s’y localisent (précisément dans le Grand Lyon). En outre, le périmètre des transports urbains (P.T.U.) est également inclus dans le périmètre de l’enquête ménages déplacements. Il correspond au périmètre de la communauté urbaine de Lyon.

Figure 21 : Périmètre de l’enquête ménages déplacements de l’agglomération lyonnaise de 1995

Sources : D. Caubel, E.M.D. de Lyon de 1995 et SIG Geoconcept©

De plus, nous notons que, sur le périmètre de l’enquête ménages déplacements, le profil de répartition de la population par déciles de revenu par unité de consommation de l’aire urbaine est très proche du profil moyen de l’aire urbaine (Figure 22). Ceci laisse présager peu de changements dans la typologie des quartiers mise en œuvre selon les niveaux de vie et les positions sociales de la population (Chapitre 3).

Figure 22 : Distribution cumulée de la population en fonction des déciles de revenu par U.C. de l’aire urbaine, sur le territoire de l’agglomération lyonnaise et sur l’aire urbaine de Lyon

Sources : E.M.D. de Lyon de 1995 et [I.N.S.E.E. et D.G.I., 2004]

L’agglomération lyonnaise compte, en 1999, près de 1,3 millions d’habitants sur une superficie de 1 056 km² dont 257 km² de surface bâtie (Tableau 41). Les quartiers très défavorisés comptent 68 800 habitants (5,4% de la population de l’agglomération) sur une très faible partie du territoire (2,5% de la surface bâtie). A l’opposé, les quartiers très aisés représentent 16,2% de la population de l’agglomération lyonnaise avec 205 300 habitants 121 (la moitié dans le centre de Lyon et l’autre moitié en périphérie Ouest). Ces quartiers représentent 28,6% de la superficie bâtie de l’agglomération lyonnaise, dont la majorité correspond à celle des quartiers de la périphérie Ouest.

Tableau 41 : Données de référence sur la population en 1999
% en colonne Nombre d’IRIS Population en 1999 Superficie (km²) Surface Bâtie (km²) Densité calculée sur la surface bâtie (hab. / km²)
Agglomération lyonnaise 555 [100%] 1 267 490 [100%] 1 057 [100%] 257 [100%] 4 931
Quartiers très défavorisés 30 [5,4%] 68 858 [5,4%] 6,5 [0,6%] 6,5 [2,5%] 10 651
Quartiers très aisés 86 [15,5%] 205 310 [16,2%] 138 [13,1%] 73,4 [28,6%] 2 797
Du centre ville 42 [7,6%] 101 638 [8,0%] 8,1 [0,8%] 8,1 [3,1%] 12 575
De la périphérie 44 [7,9%] 103 672 [8,2%] 130 [12,3%] 65,3 [25,4%] 1 587

Sources : D. Caubel, d’après R.G.P. de 1999 et Contours-IRIS©

Sur l’agglomération lyonnaise, tout comme dans ses quartiers très aisés, près de 50% de la population de plus de 15 ans en 1999 sont des actifs avec un emploi (Tableau 42). Par contre, ils ne sont que 38,3% dans le cas des quartiers pauvres. C’est d’ailleurs sur ces derniers territoires que le taux de chômage est le plus élevés avec 29,9% contre 12% pour l’ensemble de l’agglomération lyonnaise. A l’opposé, dans les quartiers très aisés, il n’est que de 8,9% (10,6% dans les quartiers du centre et 7,3% dans le cas des quartiers de la périphérie Ouest).

Tableau 42 : Individus actifs ayant un emploi et taux de chômage en 1999 dans les quartiers de l’agglomération lyonnaise (% par rapport à la population totale de plus de 15 ans)
  Actifs ayant un emploi Chômeurs Taux de chômage
Agglomération lyonnaise 529 434 [49,7%] 72 527 [6,8%] 12%
Quartiers très défavorisés 20 216 [38,3%] 8 608 [16,3%] 29,9%
Quartiers très aisés 85 980 [48,8%] 8 420 [4,8%] 8,9%
Du centre ville 42 537 [47,4%] 5 020 [5,6%] 10,6%
De la périphérie 43 443 [50,3%] 3 400 [3,9%] 7,3%

Sources : D. Caubel, d’après R.G.P. de 1999

La population ouvrière et employée représente, sur l’agglomération lyonnaise, 24,4% de la population active avec un emploi (Tableau 43). Ces catégories de population sont fortement surreprésentées dans les quartiers très défavorisés (1,9 à 2,6 fois plus que sur l’agglomération lyonnaise) et très nettement sous-représentées dans les quartiers très aisés (et d’autant plus dans ceux du centre ville). Enfin, la population de cadres, d’ingénieurs et de fonctionnaires de catégorie A représente 16,6% de la population active avec un emploi. Ces classes sociales sont fortement représentées dans les quartiers très aisés et très fortement sous-représentées dans les quartiers les plus défavorisés.

Tableau 43 : Principales professions des actifs ayant un emploi dans les quartiers de l’agglomération lyonnaise
% de la population active ayant un emploi par type de quartiers Agglomération lyonnaise Quartiers très défavorisés
Quartiers très aisés
du centre ville de la périphérie
Manœuvres et OS 40 379 [7,6%] 3 977 [19,7%] 1 117 [2,6%] 1 543 [3,6%]
Ouvriers (très) qualifiés 53 657 [10,1%] 3 855 [19,1%] 1 510 [3,5%] 2 328 [5,4%]
Agents de services, aides soignants et employés de maisons 35 218 [6,7%] 2 909 [14,4%] 1 755 [4,1%] 1 781 [4,1%]
Ingénieurs, cadres d'entreprises 54 015 [10,2%] 234 [1,2%] 8 424 [19,8%] 8 457 [19,5%]
Fonction publique catégorie A 33 759 [6,4%] 577 [2,9%] 4 258 [10,0%] 3 462 [8,0%]

Sources : D. Caubel, d’après R.G.P. de 1999

Notes
121.

D’après la typologie des quartiers effectuée, un quartier est très aisé dès lors qu’il y a eu une très forte surreprésentation de la population dans les derniers déciles de revenu par unité de consommation – et inversement pour les quartiers très défavorisés.