5.2. Evolution des activités du panier de biens dans les quartiers très défavorisés et dans les quartiers très aisés de l’agglomération lyonnaise

La part des activités localisées dans les quartiers très défavorisés est très faible. Elle représente respectivement 1,7% en 1990 et 2% en 1999 de l’ensemble des activités du panier de biens sur l’agglomération lyonnaise. Ces quartiers localisés pour la majorité dans la première couronne Est de l’agglomération (cf. Chapitre 3) voient le nombre de commerces diminuer de 13%. Le nombre d’établissements de santé demeure relativement stable tandis qu’on observe une croissance de 49% des établissements de loisirs et de 75% des établissements de démarches administratives ou d’aide à la personne (Tableau 51). Une telle croissance de ces derniers types d’établissements peut être le résultat de la mise en œuvre, durant les années 1990, de politiques volontaristes d’implantation de services sociaux d’aide à la personne dans les quartiers sensibles des espaces urbains (Pacte de Relance de la Ville [1996], contrats de ville des années 1990, et « Charte des services publics » de 1992 mentionnant l’importance de l’accessibilité des services publics dans les quartiers « difficiles »).

La part des activités localisées dans les quartiers très aisés du centre ville (Lyon et Villeurbanne) représente 22,7% en 1990 et 21,5% en 1999 de l’ensemble des activités du panier de biens sur l’agglomération lyonnaise (perte de 1,2 points). Dans ces quartiers, le nombre de commerces chute de 18% entre 1990 et 1999. Comme la diminution du nombre de commerces est plus importante dans les autres types de quartiers (sauf pour les quartiers très aisés de la périphérie), les territoires très aisés du centre gardent une part relativement importante (22% en 1999 contre 21,1% en 1990) de l’ensemble des commerces sur l’agglomération lyonnaise. En outre, la part des établissements de santé, de démarches ou d’aide à la personne diminuent entre 1990 et 1999 sur ces quartiers très aisés du centre ville (baisse respective de 9% et 10%). Alors qu’ils concentrent respectivement 21,6% des établissements de santé et 23,8% des établissements de démarches de l’agglomération lyonnaise en 1990, ils n’en concentrent que 19,4% (perte de 2,2 points pour la santé) et 18,3% en 1999 (perte de 5,5 points pour les démarches / aide à la personne). Enfin, même si le nombre d’établissements de loisirs augmente légèrement (+4%) entre 1990 et 1999, la part relative de ces établissements dans les quartiers très aisés du centre diminue : ces quartiers concentrent 26% des activités de loisirs de l’agglomération lyonnaise en 1990 et 23% en 1999 (perte de 3 points).

Tableau 51 : Répartition des activités du panier de biens entre 1990 et 1999 par types de quartiers (nombre d’établissements et pourcentage en colonne)
Activités de 1990 Achats Santé Démarches / aide à la personne Loisirs TOTAL
Quartiers très défavorisés 166 [1,6%] 68 [2,9%] 28 [1,3%] 75 [1,6%] 337 [1,7%]
Quartiers très aisés du centre 2148 [21,1%] 510 [21,6%] 500 [23,8%] 1251 [26%] 4409 [22,7%]
Quartiers très aisés de la périphérie 390 [3,8%] 103 [4,4%] 121 [5,8%] 214 [4,4%] 828 [4,3%]
TOTAL 10178 [100%] 2359 [100%] 2097 [100%] 4819 [100%] 19453 [100%]
Activités de 1999 Achats Santé Démarches / aide à la personne Loisirs TOTAL
Quartiers très défavorisés 144 [1,8%] 71 [3%] 49 [2%] 112 [2%] 376 [2%]
Quartiers très aisés du centre 1752 [22%] 462 [19,4%] 452 [18,3%] 1295 [23%] 3961 [21,5%]
Quartiers très aisés de la périphérie 372 [4,7%] 124 [5,2%] 151 [6,1%] 350 [6,2%] 997 [5,4%]
TOTAL 7979 [100%] 2381 [100%] 2465 [100%] 5625 [100%] 18450 [100%]

Sources : D. Caubel, d’après SIRENE 1990 et 1999 et typologie des quartiers

Enfin, la part des activités localisées dans les quartiers très aisés de la périphérie représente 4,3% en 1990 et 5,4% en 1999 de l’ensemble des activités du panier de biens sur l’agglomération lyonnaise (gain de 1,1 points). Dans ces quartiers, localisés pour la plupart sur la première couronne et la seconde couronne Ouest de l’agglomération lyonnaise, le nombre de commerces diminue d’à peine 5% entre 1990 et 1999. Cette faible perte d’activités commerciales, contrairement aux autres quartiers contribue à augmenter le poids des commerces dans les quartiers très aisés de la périphérie (gain de 0,8 points). D’autre part, ces quartiers bénéficient d’une croissance de 20% du nombre d’établissements de santé, de 25% des établissements de démarches administratives / aide à la personne et de 64% des activités de loisirs entre 1990 et 1999. Cela se traduit par une croissance relative de la part de l’ensemble des activités de l’agglomération lyonnaise localisées dans les quartiers très riches de la périphérie [gains de 0,4 points (établissements de démarches et d’aide à la personne) à 1,8 points (activités de loisirs) entre 1990 et 1999 ; Tableau 51). Ces évolutions pourraient s’expliquer par un effet d’enrichissement de certains quartiers qui étaient « moyens » en 1990 et sont devenus « très aisés » en 1999. Pour vérifier cette hypothèse, il aurait été intéressant de voir si les quartiers identifiés comme très aisés en 1999 (chapitre 3) l’étaient en 1990.

Après avoir défini le panier de biens et ces évolutions sur l’agglomération lyonnaise durant les années 1990, nous nous intéressons maintenant à la question de l’accessibilité à ce panier de biens.