3. Quels indicateurs d’accessibilité

La notion d’accessibilité est relativement bien abordée dans la littérature internationale – notamment anglo-saxonne -, et dans plusieurs disciplines des sciences sociales 128 . On trouve des applications et des définitions de modèle d’accessibilité aussi bien en géographie qu’en économie. L’état de la littérature sur les mesures d’accessibilité, sur la base des travaux de K.-T. Geurs et J.-R. Ritsema van Eck [2001], met en évidence les principaux grands modèles couramment utilisés dans les études théoriques ou empiriques sur les transports. Nous présentons deux types d’indicateurs, ceux mesurant un volume potentiel de ressources accessibles depuis un lieu donné d’un territoire [Hansen, 1959 ; Wilson, 1971 ; Kirby, 1970 ; Hägerstrand, 1970 ; Lenntorp, 1976 ; Dijst et Vidakovic, 1997 ; Kwan, 1998 ; Bruns, 1979] et ceux mesurant un niveau d’utilité, issus du calcul économique ou de la théorie des choix discrets [Koenig, 1974 ; Ben-Akiva et Lerman, 1979].

Notes
128.

Ce n’est pas parce que la notion d’accessibilité est largement présente dans la littérature qu’elle est systématiquement prise en compte dans la prise de décision. Certaines évaluations des projets de transports se focalisent sur la mesure et la maximisation du niveau de service du système de transport. Si le terme d’accessibilité apparaît, il est considéré comme un indicateur de performances des réseaux de transports, tel que les niveaux de congestion ou encore la vitesse moyenne de déplacement. Il ne s’agit pas d’accessibilité sociale telle que nous l’avons définie. L’égalité des chances n’est pas prise en considération ni dans les pratiques, dans les cadres législatifs de l’évaluation, ni dans la finalité de l’analyse coûts-avantages et de l’utilitarisme.