4.1. Accessibilité simple au panier de biens… un intérêt limité

Le premier indicateur proposé est celui d’une mesure de l’accessibilité à au moins une activité du panier de biens. Nous le nommerons « accessibilité simple au panier de biens ». Nous le définissons comme étant, depuis les lieux de résidence des individus, le temps minimal pour accéder à au moins une activité de chaque type de services du panier de biens (achats, santé, démarches/aide à la personne et loisirs) avec un mode de déplacement donné. L’accessibilité simple au panier de biens est alors donnée par le temps maximal parmi les temps minima d’accès à au moins une activité de chaque type de services (Encadré 24).

Encadré 24 : Accessibilité à la structure du panier de biens

Sources : D. Caubel

Cette première mesure donne une indication sur la proximité des activités d’un lieu de résidence, mais de manière très limitée. En effet, les temps minima correspondent aux temps de déplacements nécessaires pour atteindre une et une seule activité – en l’occurrence la plus proche du lieu de résidence des individus – de chaque type de services, pour un mode de transport donné. Cet indicateur ne tient pas compte de la distribution et de la densité hétérogènes des activités et des individus, ni de leurs interactions au sein l’espace urbain. Par exemple, du fait d’une moindre densité et diversité des activités en périphérie urbaine, celles-ci, rapportées à la population, y sont moins nombreuses que dans le centre de l’espace urbain. Par conséquent, les habitants de la périphérie apparaissent plus en situation de concurrence vis-à-vis des activités que ceux du centre de la ville 131 . En outre, ce n’est pas parce que les activités sont présentes à la proximité des lieux de résidence des individus que ces derniers y accèdent systématiquement. Dès lors, il est nécessaire d’élargir les choix des individus en tenant compte des répartitions hétérogènes de l’espace urbain et des interactions spatiales qui en découlent entre les individus et les activités. Nous n’utilisons donc pas ce premier indicateur et en proposons un nouveau en tenant compte des interactions entre les sous-systèmes de l’espace urbain et en élargissant l’univers des choix possibles aux individus.

Notes
131.

Par exemple, en zone périphérique, nous pouvons avoir 4 médecins pour 1000 habitants, alors que dans le centre ville, on observera 15 médecins pour 1000 habitants. De fait, les individus de la zone périphérique sont en situation de concurrence plus élevée que les individus du centre ville par rapport à l’accès à un médecin. Afin d’avoir des chances et des capabilités [Sen, 1987(a)] équivalentes d’accès aux médecins que les individus du centre ville, les individus de la périphérie seront donc obligés de se déplacer plus loin afin d’avoir le même accès aux médecins qu’en centre ville (15 médecins pour 1000 habitants).