4.2. Accessibilité à la structure moyenne d’un panier de biens, un indicateur qui retrace les modes de fonctionnement des individus

L’indicateur que nous proposons et retiendrons est celui d’une mesure de l’accessibilité à la structure moyenne du panier de biens 132 . Nous le nommerons « accessibilité au panier de biens ». Le principe de cet indicateur est le suivant.

Pour chaque lieu de résidence et pour un type de services du panier de biens, nous recherchons le temps tmin qui, avec un mode de déplacements (voiture particulière ou transports collectifs), correspond au temps de déplacement maximal permettant de « couvrir » le territoire déterminé permettant d’obtenir le nombre moyen d’activités – du type de service étudié -pour 1000 habitants de l’agglomération. Le territoire à déterminer est donc un ensemble de zones potentiellement accessibles, en au plus tmin minutes depuis le lieu de résidence (Encadré 25).

La recherche de ce temps d’accès est obtenue par un processus itératif. Tant que le nombre moyen pour 1000 habitants de l’activité du type de service X est inférieur à la structure moyenne de l’espace urbain, on étend ce territoire accessible étudié. Dès que la structure moyenne du service X est atteinte pour la première fois, on arrête le processus itératif de recherche. Dans le pire des cas, le territoire obtenu sera celui de l’espace urbain pour lequel on est certains d’avoir la structure moyenne pour 1000 habitants du type de services X étudié.

Encadré 25 : Définition du temps d’accès à la structure moyenne de l’espace urbain, pour un type de service donné depuis un lieu de résidence

Sources : D. Caubel

Dès lors, la mesure de l’accessibilité à la structure moyenne du panier de biens, depuis une zone de résidence, est donc le temps maximal parmi les temps minima d’accès à chaque type de services depuis cette même zone (Encadré 26). Par construction, à l’issue de la mesure de l’accessibilité à la structure moyenne du panier de biens, il existe un territoire 133 pour chaque type de services, pour lequel depuis un lieu de résidence étudié, le nombre d’activités pour 1000 habitants de ce service est au moins égal à celui de l’ensemble de l’espace urbain.

Encadré 26 : Accessibilité à la structure moyenne de l’ensemble du panier de biens

Sources : D. Caubel

Cet indicateur d’accessibilité prend en considération, non seulement le système de transport urbain (voiture particulière, transports collectifs), mais aussi les interactions entre les activités et les individus. Il prend notamment en compte - implicitement - les effets de concurrence entre les individus et les activités puisque nous recherchons les temps de déplacements minima pour atteindre une structure moyenne de services qui, d’une part, tient compte de la densité des activités et des individus et qui, d’autre part, sur chaque zone de l’espace urbain, permet de considérer le nombre d’activités disponibles par rapport à la population y résidant.

Enfin, cet indicateur rend compte, non pas des résultats d’accomplissements des individus, mais de leurs modes de fonctionnement, en termes de potentialité. Il permet, sur la base d’une structure moyenne de panier de biens initialement égale pour tous les individus, d’évaluer l’espace potentiel décrivant l’ensemble des choix possibles des destinations - jusqu’où se déplacer en termes de temps de déplacements - pour avoir les chances d’y accéder. Elle rend également compte des capabilités et des chances des différentes catégories d’individus, en s’appliquant aux différents quartiers déterminés par les positions sociales et les niveaux de vie des individus et en tenant compte des hétérogénéités de l’espace urbain.

Notes
132.

La structure moyenne du panier de biens a été définie en partie 2 de ce chapitre.

133.

Si à l’étape N, le territoire accessible ne permet pas d’atteindre la structure moyenne pour 1000 habitants de l’agglomération d’un type de service X, on continue le processus itératif. A l’étape N+1, on étend alors le territoire, ce qui revient à considérer de nouvelles activités et de nouveaux habitants (ceux des nouvelles zones). Compte tenu de l’hétérogénéité spatiale des activités et des densités de population, il est possible que sur le nouveau territoire de l’étape N+1, le nombre d’activités pour 1000 habitants du type de service X soit moins important que sur le territoire de l’étape N. Dans ce cas, le processus itératif continue, en étendant le territoire d’analyse (étape N+2). Ce processus se termine, au plus tard, lorsque le territoire correspond à celui de l’espace urbain. Dans ce cas, sont pris en compte l’ensemble des habitants et des activités du type de services X de l’espace urbain. On obtient donc le nombre moyen d’activités pour 1000 habitants de l’espace urbain.