1.2.2. Une perte d’accès « marginale » pour les quartiers riches du centre

Comme dans le cas des quartiers très défavorisés, l’évolution de la localisation des activités entre 1990 et 1999 implique une perte de temps d’accès à la structure moyenne du panier de biens pour les quartiers très aisés du centre (Lyon et Villeurbanne) (Tableau 69). Cette perte moyenne est estimée à moins d’une minute sur un temps d’accès de 8,1 minutes en 1990 (augmentation de 8,6%).

Ces pertes ne sont pas pénalisantes pour les habitants du centre puisque c’est sur ce territoire qu’on retrouve, aussi bien en 1990 qu’en 1999, la majorité des activités du panier de biens [60,2% des activités en 1990 et 57,8% en 1999 (Tableau 49)]. D’autre part, pour les deux dates, les temps d’accès en transports collectifs à la structure moyenne du panier de biens y sont 3,8 fois moins importants que dans le cas des quartiers très défavorisés (Tableau 69).

Si la perte moyenne de temps d’accès est relativement marginale, c’est parce que 71,1% de la population totale des quartiers très aisés du centre (29 quartiers) ne subissent aucune modification de leurs conditions d’accès aux activités du panier de biens. Ce n’est seulement que 23,7% de la population (11 quartiers) qui peuvent être qualifiés de « perdants » (Tableau 71). Leur perte de temps d’accès en transports collectifs est estimée à 3,3 minutes. Si cette perte peut être considérée comme relativement limitée, compte tenu de la densité des activités dans le centre de l’agglomération (Tableau 51), elle reste tout de même forte par rapport au temps total absolu estimé à une dizaine de minutes pour la situation de 1990. Les pertes sont les plus fortes pour les quartiers de Jussieu (Lyon 3ème arrondissement), de Vaubecour-Mairie et de Gailleton-A. Comte (Lyon 2ème arrondissement). Cela s’explique par une forte baisse du nombre des activités au sein de ces trois quartiers (baisse de 15% à 50%). C’est d’ailleurs les habitants qui doivent fournir un effort relativement important, en termes de temps de déplacements, pour atteindre la structure moyenne du panier de biens de 1990, qui sont les plus pénalisés par l’évolution de la localisation des activités et qui sont les plus « éloignés » des activités en 1999.

Tableau 71 : Des quartiers très aisés du centre « gagnants » et « perdants » en fonction de l’évolution de la localisation des activités entre 1990 et 1999
  Nombre de quartiers [population en 1999] Evolution moyenne des temps d’accès Evolution maximale de temps d’accès
Quartiers sans évolution 29 [74 346] / /
Quartiers gagnants 2 [5 260] -3,2 minutes (Saint-Jean)
-0,1 minutes (Saint-Maximin–Sisley)
-3,2 minutes
Quartiers perdants 11 [24 066] +3,3 minutes +7,7 minutes

Sources : D. Caubel

Enfin, malgré le constat dressé, nous notons une amélioration de l’accessibilité pour les deux quartiers de Saint-Jean (Lyon 5ème) et de Saint-Maximim-Sisley (Lyon 3ème) (Tableau 71). Si pour ce dernier quartier, l’évolution de la localisation n’apporte pas de modification fondamentale, les habitants du quartier de Saint-Jean gagnent 3,2 minutes pour bénéficier des activités du panier de biens. Ce qui est expliqué par ailleurs, par un contexte local favorable à l’implantation de services de santé (dont le nombre a été multiplié par deux en dix ans) et de services administratifs inexistants au sein de ce quartier en 1990.