2.2. Les quartiers très aisés de la périphérie les plus proches des activités en 1999 sont « gagnants »

Les quartiers très aisés de la périphérie qualifiés de « gagnants » en transports collectifs sont aussi bien des quartiers proches qu’éloignés des activités, sur le scénario de référence (Tableau 75). Cependant, les gains de temps sont globalement d’autant plus importants que les quartiers ont un accès très rapide aux services en 1999.

Les quartiers au sein desquels nous avions observé une multiplication par 1,5 à 3 des activités entre 1990 et 1999 sont effectivement ceux qui ont les gains de temps les plus importants et qui se retrouvent à proximité des activités du panier de biens. Il s’agit de Vernay (Caluire-et-Cuire) et de l’Ouest Saint-Genois, ayant l’ensemble des services accessibles en transports collectifs en moins de 15 minutes sur le scénario de référence (gains de temps respectifs de 30,7 et de 7,6 minutes). Par ailleurs, nous retrouvons les quartiers de Limonest, Vianney (Ecully) et Dardilly Centre, pour lesquels au moins un service est atteint, en transports collectifs sur le scénario de référence, en 15 à 30 minutes, les autres en moins de 15 minutes (gains de temps respectifs de 17, de 13,3 et de 20,5 minutes). Nous observons également d’autres quartiers appartenant au même groupe que les trois précédents, mais leurs gains de temps sont moindres (1,7 minutes).

Pour les quartiers plus « éloignés » des activités ou du centre (Lyon et Villeurbanne) en 1990, les gains moyens de temps sont relativement marginaux (inférieur à 1,3 minutes). L’impact de l’évolution de la répartition des activités sur l’agglomération est considéré comme marginal, puisqu’en 1999, ils restent toujours aussi éloignés du centre, gros pourvoyeur d’activités. Seul les habitants de Vourles se trouvent dans ce groupe alors qu’ils bénéficient d’un gain de temps d’accès très important (30 minutes), suite à l’implantation de commerces et de services administratifs favorables au développement du quartier. Cela s’explique par leurs temps d’accès au panier de biens estimés à plus de une heure en 1990.

Tableau 75 : Temps d’accès en transports collectifs en fonction de l’éloignement relatif entre les activités du panier de biens et les quartiers très aisés de la périphérie« gagnants »
  Nombre de quartiers [population en 1999] Scénario de référence (Activités de 1999) Rétrospective localisation des activités de 1990 Différentiel de temps
Accès en VP inférieur à 15 minutes sur le scénario de référence
4 services en moins de 15 minutes en TC 2 [4 523] 11,3 minutes (Vernay)
14,6 minutes (Ouest Saint Genois)
42 minutes (Vernay)
22,2 minutes (Ouest Saint Genois)
-30,7 minutes (Vernay)
-7,6 minutes (Ouest Saint Genois)
Au moins un service en 15 à 30 minutes, les autres en moins de 15 minutes en TC 8 [20 612] 25,2 minutes 32,9 minutes -1,7 minutes(I)
Au moins un service en plus de 30 minutes, les autres en moins de 30 minutes en TC 6 [14 418] 31,6 minutes 37,8 minutes -1,3 minutes (hors Vourles)
Accès en VP supérieur à 15 minutes sur le scénario de référence 5 [11 092] 63,5 minutes 64 minutes -0,5 minutes
Ensemble des quartiers gagnants 21[50 645] 34,5 minutes 41,1 minutes -6,6 minutes
(I) Le différentiel de temps donné est celui de cinq quartiers, sans tenir compte de Limonest, Vianney et Dardilly Centre, pour lesquels les gains de temps sont les plus importants (annexe 0)

Sources : D. Caubel

Cette analyse des quartiers très aisés de la périphérie met encore plus clairement en évidence le rôle de la dynamique des localisations des activités comme facteur explicatif des conditions d’accès et des capabilités des individus en transports collectifs. Par ailleurs, ceci montre qu’une maîtrise du positionnement des activités dans l’espace urbain peut s’avérer, entre autres, efficace pour maintenir et réduire les écarts d’accessibilité, notamment vis-à-vis des populations potentiellement les plus démunies.