3.3.1. Stabilité des temps d’accès à santé pour les quartiers très défavorisés

L’évolution de la localisation des services de santé n’implique pas de changement majeur dans les temps d’accès, en transports collectifs, pour l’ensemble des quartiers pauvres (Tableau 83) 160 . Cette relative stabilité est remarquée également sur l’analyse de l’écart absolu moyen des temps d’accès (compris entre 10,4 et 10,5 minutes). Il n’y pas plus de dispersion des temps d’accès entre les deux scénarii. Par ailleurs, près de 43% de la population de l’ensemble des quartiers très défavorisés (12 quartiers) n’ont aucune modification notoire de leurs conditions d’accessibilité (annexe 0).

La faible évolution de la répartition des services de la santé dans l’agglomération lyonnaise (Tableau 49) n’engendre une amélioration de l’accès en transports collectifs que pour seulement cinq quartiers (Tableau 84), avec des gains non négligeables pour trois d’entre eux (Max Barel, Parilly Sud et de Sauveteur Nord). Les fortes améliorations des conditions d’accès des habitants de ces trois quartiers s’expliquent par :

  • un doublement du nombre de service de santé pour le quartier Sauveteur Nord ;
  • un bénéfice indirect de la croissance des services de santé du secteur de Grange Blanche, dont Parilly Sud et Max Barel sont relativement proches géographiquement.

Enfin, même si près de 40% de la population totale des quartiers très défavorisés (13 quartiers) peuvent, a contrario, être qualifiés de « perdants » (Tableau 85), le renchérissement de leurs temps d’accès, en transports collectifs, aux services de santé reste très limité. Seuls, les habitants de trois quartiers (Caravelle, Poudrette et Jean-Moulin) subissent une forte diminution du nombre d’établissements de santé au sein de leur quartier.

Tableau 84 : Quelques gains d’accès à la santé localisés sur une poignée de quartiers très défavorisés
Accès en TC aux services de santé, en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Gain de temps d’accès
En moins de 15 minutes 2 [4 396] -27,7 minutes (Sauveteur Nord)
-0,4 minutes (Langlet Santy)
En 15 à 30 minutes 2 [4 771] -4,6 minutes (Max Barel)
-3,6 (Parilly Sud)
En plus de 30 minutes 1 [1 974] -0,2 minutes (Alagniers Sud)
Ensemble des quartiers très défavorisés gagnants 5 [11 141] Entre -0,2 et -27,7 minutes

Sources : D. Caubel

Tableau 85 : Des pertes d’accès à la santé mineure pour certains quartiers très défavorisés
Accès en TC aux services de santé, en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Perte de temps d’accès
En moins de 15 minutes / /
En 15 à 30 minutes 5 [10 209] Entre +0,2 minutes (Latarget Mermoz)
et +18,7 minutes (Jean Moulin)
En plus de 30 minutes 8 [17 534] Entre +0,5 minutes (Ecoin-Thibaude / Vernay)
et +5,2 minutes (Caravelle)
Ensemble des quartiers très défavorisés perdants 13 [27 743] En moyenne : +1,3 minutes (hors Jean Moulin)

Sources : D. Caubel

Comme les pertes et les gains sont globalement négligeables, à quelques exceptions près, les services de santé se sont à peine « éloignés » des quartiers très défavorisés, et la dispersion des temps d’accès est restée globalement constante (peu d’évolution de l’écart absolu moyen). Les capabilités des individus, potentiellement utilisateurs des transports collectifs n’en sont donc pas en moyenne modifiés.

Notes
160.

Nous renvoyons en annexe 3.3. Evolution des temps d’accès en transports collectifs à la santé pour les quartiers très défavorisés le détail, pour les quartiers très défavorisés, de l’évolution des temps d’accès, en transports collectifs, à la santé entre la rétrospective de la localisation des activités de 1990 et le scénario de référence de 1999.