3.3.2. Un accès à la santé inchangé pour plus de la moitié des quartiers riches de la périphérie, mais de fortes inégalités de gain ou de perte d’accès

L’évolution de la localisation des services de santé entre 1990 et 1999 n’a qu’un impact négligeable sur l’ensemble des quartiers très aisés de la périphérie (Tableau 83) 161 . Elle se traduit globalement par un gain marginal d’une minute sur le temps d’accès en transports collectifs aux services de santé de 1990 estimé à 26,7 minutes. Cela s’explique par le fait que pour 56,2% de la population de l’ensemble de ces quartiers (24 quartiers), il n’y a pas de modifications des temps d’accès. Les services de santé ont, à peu près, les mêmes localisations géographiques entre 1990 et 1999.

Toutefois, 11 quartiers (soit 25,8% de la population de l’ensemble des quartiers très aisés de la périphérie) ont une amélioration de l’accès en transports collectifs à la santé (Tableau 86). Mais, seuls les quartiers de Fontaines Saint-Martin, de l’Ouest Saint-Genois et de Limonest voient leurs conditions d’accès fortement améliorées avec des gains de temps de 44,7, de 18,1 et de 11,1 minutes. Cela représente une amélioration de 36% à 80% par rapport aux temps d’accès à la structure moyenne de ces services de 1990 (annexe 0). De telles évolutions s’expliquent par une forte croissance des services au sein de ces quartiers.

Tableau 86 : Des gains de temps d’accès en transports collectifs pour un quart de la population des quartiers très aisés de la périphérie
Accès en TC aux services de santé, en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Gain de temps d’accès
En moins de 15 minutes 3 [8 038] -1,1 minutes [Pierre Brunier (Caluire-et-Cuire)]
-3,9 minutes [Valvert (Ecully)]
-44,7 minutes [Fontaines Saint-Martin]
En 15 à 30 minutes 5 [11 477] Entre -0,1 minutes [Montessuy Est (Caluire-et-Cuire)]
et -18,1 minutes (Ouest Saint Genois)
En plus de 30 minutes 3 [6 974] Entre -0,7 minutes (Tarentelles) et
-3 minutes (Zone Ouest de Saint-Cyr au Mont d’Or)
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie gagnants 11 [26 489] Entre -0,1 et -44,7 minutes
En moyenne : gain de 8,3 minutes

Sources : D. Caubel

A l’opposé, ce sont seulement 17,9% de la population totale des quartiers riches de la périphérie (8 quartiers) qui peuvent être qualifiés de « perdants » (Tableau 87). Si l’accès en transports collectifs à la santé s’est partiellement dégradé, c’est parce que le nombre de ces services est moins important aux alentours de ces quartiers en 1999 qu’en 1990. Toutefois, les pertes de ces quartiers sont relativement variables. Elles sont estimées entre moins de 1 minute (Vassieux à Caluire-et-Cuire) et 14 minutes (Fontanières à Sainte-Foy-Lès-Lyon). Le Tableau 87 montre que les quartiers qualifiés de perdants sont principalement ceux pour lesquels l’accès, en transports collectifs, aux services de santé s’effectue, pour le scénario de référence, en 15 à 30 minutes.

Tableau 87 : Pertes de temps d’accès, en transports collectifs, à la santé, ciblées sur quelques quartiers très aisés de la périphérie
Accès en TC aux services de santé, en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Perte de temps d’accès
En moins de 15 minutes 1 [2 444] +3,8 minutes [Dames, Grand Vallon (Ste Foy Lès Lyon)]
En 15 à 30 minutes 6 [13 623] Entre +0,8 minutes [Vassieux (Caluire-et-Cuire)
et +14,1 minutes [Fontanières (Saint Foy Lès Lyon)]
En plus de 30 minutes 1 [2 300] +0,9 minutes (Francheville Le Haut Bruissin)
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie perdants 8 [18 367] Entre +0,8 et +14,1 minutes
En moyenne : perte de 6,4 minutes

Sources : D. Caubel

Compte tenu du nombre important de quartiers qui ne subissent aucune modification des temps d’accès aux services de santé, et compte tenu du faible nombre de quartiers perdants et des pertes plus faibles, en valeur absolue, que les gains de temps des quartiers gagnants, l’évolution de la localisation des services de santé durant les années 1990 se traduit par une réduction des dispersions des temps d’accès pour les quartiers très aisés de la périphérie. Nous notons une baisse de l’écart absolu moyen, passant de 14,5 minutes en 1990 à 12,7 minutes en 1999. Cela traduit, à quelques exceptions près, une réduction des inégalités d’aptitudes entre les habitants de ces quartiers potentiellement utilisateurs des transports collectifs, dans un contexte global de stabilité de la configuration urbaine des établissements de santé.

Notes
161.

Nous renvoyons en annexe 3.8. Evolution des temps d’accès en transports collectifs aux services de santé pour les quartiers très aisés de la périphérie le détail, pour les quartiers très riches de la périphérie, de l’évolution des temps d’accès, en transports collectifs, aux services de santé entre la rétrospective de la localisation des activités de 1990 et le scénario de référence de 1999.