3.4.2. Quartiers très aisés de la périphérie : forts gains ou faibles pertes d’accès

L’ensemble des quartiers riches de la périphérie 163 bénéficie d’une amélioration notable de l’accès en transports collectifs aux services de démarches ou d’aide à la personne, entre 1990 et 1999 (Tableau 88). Le gain moyen est de 5,3 minutes sur un temps d’accès en transports collectifs estimé à 27,9 minutes pour la rétrospective de la localisation des activités de 1990.

Malgré ce gain moyen de temps d’accès très important, tous les quartiers ne sont pas qualifiés de « gagnants ». 42% des quartiers (43,6% de la population totale des quartiers très aisés) ont une accessibilité qui reste stable. De plus, 12 quartiers (24,5% de la population totale des quartiers très aisés) peuvent être qualifiés de « perdants » (Tableau 91). Leur perte moyenne d’accessibilité en transports collectifs est alors estimée à 3,6 minutes.

Les habitants des quartiers les plus proches ou les plus éloignés des services de démarches et d’aide à la personne pour le scénario de référence ne subissent que des pertes marginales d’accessibilité (comprises entre 0,2 et 3,6 minutes). En revanche, ce sont ceux des quartiers moyennement éloignés de ces activités qui sont les plus pénalisés 164 . L’augmentation de leur temps d’accès est de 36% (Vallon de Charbonnières) à 156% (Pôle Enseignement Recherche d’Ecully) par rapport à 1990.

Tableau 91 : Des pertes sélectives d’accès aux services de démarches ou d’aide à la personne, pour les quartiers très aisés de la périphérie
Accès en TC aux services de démarches ou d’aide à la personne en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Perte de temps d’accès
En moins de 15 minutes 1 [847] +0,2 minutes (Poleymieux au Mont d’Or)
En 15 à 30 minutes 6 [11 777] Entre +0,4 minutes [Chavril (Ste-Foy-Lès-Lyon)]
et +10,5 minutes [Pole Enseignement Recherche (Ecully)]
En moyenne : +6 minutes
En plus de 30 minutes 5 [12 484] Entre +0,5 minutes [Zone Habitat Diffus et Zone Pavillonnaire (Chaponost)]
et +3,6 minutes (Zone Ouest de Saint-Cyr au Mont d’Or)
En moyenne : +1,4 minutes
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie perdants 12 [25 108] Entre +0,2 et +10,5 minutes
En moyenne : +3,6 minutes

Sources : D. Caubel

Cela représente, pour les habitants potentiellement utilisateurs des transports collectifs, une croissance non négligeable de l’effort à fournir pour accéder aux services de démarches ou d’aide à la personne. Cela est expliqué par une baisse du volume et de la densité de ces activités (leur nombre est divisé par deux), au sein de ces quartiers ou sur les territoires alentours durant les années 1990.

Dès lors, l’amélioration globale pour l’ensemble des quartiers riches de la périphérie est expliquée par le fait que 31,9% de la population (13 quartiers) gagnent du temps d’accès et de façon spectaculaire (en moyenne 19,4 minutes et jusqu’à 53,3 minutes pour Fontaines Saint-Martin ; Tableau 92). Durant les années 1990, le solde des démarches et des services d’aide à la personne est, en effet, très élevé dans l’environnement géographique immédiat et au sein de ces quartiers très aisés. Le nombre de services y a au moins doublé (Collonges au Mont d’Or) et au plus quadruplé (Charlier à Ecully).

Tableau 92 : De forts gains de temps d’accès, en transports collectifs, aux services de démarches ou d’aide à la personne, pour un tiers des quartiers très aisés de la périphérie
Accès en TC aux services de démarches ou d’aide à la personne en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Gain de temps d’accès
En moins de 15 minutes 6 [17 023] Entre -7,6 minutes [Ouest Saint Genois]
et -53,3 minutes [Fontaines Saint Martin]
En moyenne : -28 minutes
En 15 à 30 minutes 5 [12 192] Entre -0,7 minutes [Charlier (Ecully)]
et -17,4 minutes [Montchoisi (Caluire-et-Cuire)]
En moyenne : -10,6 minutes
En plus de 30 minutes 2 [3 500] -0,2 minutes [Ferdinand Buisson Eglise (Bron)]
-17,6 minutes (Sathonay Village)
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie gagnants 13 [32 715] Entre -0,2 et -53,3 minutes
En moyenne : -19,4 minutes

Sources : D. Caubel

Contrairement aux quartiers pauvres, l’évolution de la localisation des services de démarches et d’aide à la personne se traduit globalement, depuis les quartiers très aisés de la périphérie, par une importante amélioration de l’accessibilité. Et ce, même si un quart des individus est « perdants » et que 44% ont des conditions d’accès inchangées. Cette amélioration s’est également traduite par une réduction de la dispersion inter-quartiers des temps d’accès à ces services. L’écart absolu moyen passe de 13,7 à 11,7 minutes entre 1990 et 1999. On peut donc parler de réduction des inégalités de capabilités entre les habitants des quartiers très aisés vis-à-vis des services de démarches et d’aide à la personne du fait d’un rattrapage obtenu pour les quartiers qui souffraient d’un handicap en termes d’accessibilité à ces services en 1990.

Notes
163.

Nous renvoyons en annexe 3.9. Evolution des temps d’accès en transports collectifs aux services de démarches et d’aide à la personne pour les quartiers très aisés de la périphérie le détail pour les quartiers très riches de la périphérie de l’évolution des temps d’accès, en transports collectifs, aux services de démarches ou d’aide à la personne entre la rétrospective de la localisation des activités de 1990 et le scénario de référence de 1999.

164.

Il s’agit du quartier Ouest de Dardilly, de « Serres – Tronchon » et « Pôle Enseignement Recherche » à Ecully et de Vallon de Charbonnières.