3.5.2. Implantation majeure des loisirs dans les quartiers très aisés

Bien plus que pour les précédents types de services du panier de biens, l’évolution de la localisation des loisirs entre 1990 et 1999 engendre un très fort gain d’accessibilité pour l’ensemble des quartiers très aisés de la périphérie (Tableau 93) 166 (évalué à 6,8 minutes sur un temps d’accès de 35,6 minutes). Ainsi, les habitants de ces quartiers rattrapent, en partie, leur handicap d’accès en transports collectifs aux loisirs, même si un quart de la population (11 quartiers) n’a aucune modification notoire.

Par ailleurs, 27,9% de la population des quartiers très aisés de la périphérie (12 quartiers) peuvent être qualifiés de « perdants », malgré la tendance globale au rapprochement entre les lieux des loisirs et les quartiers riches (Tableau 96). Alors que ces pertes d’accès en transports collectifs sont marginales pour la moitié des quartiers « perdants » (inférieur à 1,6 minutes), elles sont plus importantes pour l’autre moitié [comprises entre 5,2 minutes (Vivier à Ecully) et 18,3 minutes (Charly)]. Malgré l’implantation de loisirs « au pied des résidences » des habitants de ces quartiers (croissance moyenne de 25%), la désertion de ces activités dans les quartiers voisins où la population est moins aisée est d’autant plus forte qu’elle engendre des pertes de temps d’accès aux loisirs plus ou moins importantes.

Tableau 96 : Quelques quartiers très aisés de la périphérie pénalisés en termes d’accès en transports collectifs aux loisirs
Accès en TC aux loisirs en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Perte de temps d’accès
En moins de 15 minutes / /
En 15 à 30 minutes 2 [3 980] +0,7 minutes [Les Serres – Tronchon (Ecully)]
+1,2 minutes [Montessuy Est (Caluire-et-Cuire))
En plus de 30 minutes 10 [24 602] Entre +0,4 minutes [Les Balmes (Sainte-Foy-Lès-Lyon)
et +18,3 minutes [Charly]
En moyenne : +4,1 minutes (hors Charly)
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie perdants 12 [28 582] Entre +0,4 et +18,3 minutes
En moyenne : +3,6 minutes (hors Charly)

Sources : D. Caubel

Néanmoins, 20 quartiers très aisés de la périphérie peuvent être qualifiés de « gagnants » avec un gain moyen de temps d’accès très élevé, de l’ordre de 17,9 minutes (Tableau 97). Parmi eux, il n’y a que cinq quartiers qui ont des gains relativement négligeables (inférieurs à 2 minutes)(annexe 0).

Tableau 97 : Des gains d’accès aux loisirs en transports collectifs très importants pour la moitié des quartiers très aisés de la périphérie
Accès en TC aux loisirs en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Gain de temps d’accès
En moins de 15 minutes 11 [28 549] Entre -1,3 minutes [Ouest Saint Genois]
et -53,1 minutes [Vourles]
En moyenne : -21,8 minutes
En 15 à 30 minutes 3 [6 305] Entre -2 minutes [Pierre Brunier (Caluire-et-Cuire)
et -32,1 minutes [Francheville Le Haut Bruissin]
En plus de 30 minutes 6 [12 974] Entre -0,1 minutes [Montchoisi (Caluire-et-Cuire)]
et -32,2 minutes [Zone Pavillonnaire de Chaponost]
En moyenne : -10,2 minutes
Ensemble des quartiers très aisés de la périphérie gagnants 20 [47 828] Entre -0,1 et -53,1 minutes
En moyenne : -17,9 minutes

Sources : D. Caubel

De plus, les habitants de près de la moitié des quartiers « gagnants » (11 quartiers sur 20) peuvent atteindre, en transports collectifs, les loisirs en moins de 15 minutes sur le scénario de référence de 1999, alors qu’en 1990, ils leur fallaient entre 15 et 30 minutes ou plus de 30 minutes. Seuls les habitants de six quartiers mettaient et mettent toujours plus de 30 minutes pour l’atteindre. Ce sont ceux pour lesquels les gains de temps d’accès (à l’exception des quartiers de Chaponost) sont relativement faibles (inférieurs à 5,4 minutes) et qui restent donc encore lourdement handicapés pour accéder aux loisirs en transports collectifs.

Si les conditions d’accessibilité se sont autant améliorées, c’est parce que le nombre d’activités de loisirs a globalement triplé au sein des quartiers « gagnants ». Plus particulièrement, il est multiplié par 12 au sein de Dardilly Centre, par 4 sur Charlier (Ecully) ou par 4 à 5 pour les quartiers de Francheville. De tels développements des loisirs ne sont pas seulement bénéfiques pour les quartiers où ils s’implantent, mais aussi pour les quartiers voisins. C’est notamment le cas de Vianney au sein duquel le nombre de loisirs a diminué durant les années 1990 et qui est pourtant « gagnant » puisque limitrophe de Charlier (Ecully).

Notes
166.

Nous renvoyons en annexe 3.10. Evolution des temps d’accès en transports collectifs aux loisirs pour les quartiers très aisés de la périphérie le détail pour les quartiers très riches de la périphérie de l’évolution des temps d’accès, en transports collectifs, aux loisirs entre la rétrospective de la localisation des activités et le scénario de référence.