3.5.3. Amplification des inégalités de capabilité entre les quartiers riches et pauvres

Si les pertes de temps d’accès aux loisirs sont du même ordre de grandeur pour les quartiers pauvres et les quartiers riches de la périphérie qualifiés de « perdants », il n’en est pas de même pour les quartiers qualifiés de « gagnants ». Alors que peu de quartiers pauvres connaissent une amélioration (marginale) de l’accès aux loisirs, plus de la moitié des habitants des quartiers très aisés bénéficient d’un gain de temps très élevé. La croissance des inégalités de capabilités procède de ces différenciations entre les individus des différents quartiers, potentiellement utilisateurs des transports collectifs.

Ce résultat est confirmé par l’analyse de l’évolution de l’écart absolu moyen des temps d’accès aux loisirs. Pour les quartiers très défavorisés et de façon plus nette pour les quartiers très aisés de la périphérie, l’écart absolu moyen des temps d’accès en transports collectifs augmente entre 1990 et 1999 (de 9,5 à 9,9 minutes pour les quartiers très défavorisés et de 13,6 à 16,4 minutes pour les quartiers très aisés). Cela traduit une croissance des inégalités de capabilités entre les quartiers pauvres alors qu’il y a une amélioration sélective des capabilités de certains quartiers riches.