I. Quels impacts d’une amélioration de l’offre en transports collectifs sur les conditions d’accessibilité ?

L’objectif de cette partie est d’évaluer l’impact de l’amélioration de l’offre en transports collectifs sur les conditions d’accès aux activités du panier de biens. Nous ne présentons que les résultats relatifs à l’accessibilité en transports collectifs. En effet, comme nous n’avons pas modifié les conditions de circulation automobile (vitesses de circulation) à la période de pointe du soir, malgré la mise en site propre intégrale du réseau de surface de bus, les temps d’accès en voiture particulière à chacun des services du panier de biens restent donc ceux estimés sur le scénario de référence de 1999.

Nous présentons successivement les impacts limités d’une croissance des transports collectifs, sur les différents types de quartiers mis en exergue dans le chapitre précédent (section 1).Nous les analyserons ensuite selon l’éloignement relatif entre les quartiers et la localisation géographique des activités du panier de biens (section 2). Enfin, nous rendrons également compte des évolutions des capabilités d’accès à chacun des services du panier de biens (section 3). Ces analyses mettront en évidence des quartiers qualifiés de « gagnants » et d’autres de « perdants ». Les quartiers qualifiés de « gagnants » sont ceux pour lesquels le temps d’accès diminue suite à l’amélioration des transports collectifs et pour lesquels il y a une amélioration des capabilités individuelles. Inversement, les quartiers qualifiés de « perdants » sont ceux pour lesquels le temps d’accès augmente et pour lesquels il y a une dégradation des capabilités.

Le scénario AMART permet d’améliorer la situation des plus pauvres. Il va dans le sens du critère de « maximin » de J. Rawls [1971]. Ce scénario autorise également une réduction de la dispersion des temps d’accès entre les différents quartiers. Nous mettrons donc en évidence une égalisation des capabilités, au sens de A. Sen [1989], entre les individus vis-à-vis des activités de la ville, même si les gains d’accès sont relativement limités par rapport à la forte croissance de l’offre en transports collectifs.