1.3. Des gains d’accès plus élevés pour les quartiers très aisés de la périphérie

L’impact de la croissance de l’offre en transports collectifs est plus important pour les quartiers très aisés de la périphérie 170 que pour les quartiers précédemment étudiés. En effet, alors que le temps moyen d’accès, en transports collectifs, à la structure moyenne du panier de biens est évalué à 35,6 minutes sur le scénario de référence, il est de 30,8 minutes sur le scénario AMART (Tableau 100). Cela représente un gain de 4,8 minutes.

Ainsi, ce sont 33 quartiers (78,3% de la population de l’ensemble des quartiers très aisés de la périphérie) qui peuvent être qualifiés de « gagnants » (Tableau 103). Le gain moyen est évalué, sur ces quartiers, à 6,2 minutes. Pour six quartiers, les gains de temps d’accès sont compris entre 10,3 et 29,3 minutes 171 (Figure 38 et annexe 0). Il s’agit des quartiers les plus éloignés du centre ville (Lyon et Villeurbanne) pour lesquels les temps d’accès en transports collectifs sont supérieurs à 45 minutes en 1999. Même si les habitants bénéficient d’une forte amélioration de l’accessibilité, leur éloignement du centre de l’agglomération les contraint toujours à effectuer des déplacements longs (temps d’accès supérieur à 30 minutes).

Tableau 103 : La quasi-totalité des quartiers aisés de la périphérie « gagnants »
  Nombre de quartiers [population en 1999] Evolution moyenne des temps d’accès Evolution maximale des temps d’accès
Quartiers sans évolution 1 [2 523] / /
Quartiers gagnants 33 [80 201] +6,2 minutes +29,3 minutes
Quartiers perdants 9 [19 756] -0,3 minutes -1 minute

Sources : D. Caubel

Par ailleurs, 11 quartiers (soit 22,4% de la population des quartiers très aisés de la périphérie) ont des gains de temps d’accès compris entre 5 et 10 minutes (Figure 38 et annexe 0). La croissance de l’offre en transports collectifs, leur procurant des gains de temps de l’ordre de 10 à 30% par rapport au scénario de référence de 1999, permet de rapprocher ces quartiers des activités du panier de biens. Les temps d’accès, depuis ces quartiers, sont alors compris entre 15 et 30 minutes (contre 15 à 45 minutes pour le scénario de référence). Les autres quartiers très aisés de la périphérie « gagnants » ont une amélioration de l’accessibilité plus faible (comprise entre 1 et 5 minutes).

Malgré la croissance de l’offre en transports collectifs, nous ne constatons aucune modification des conditions d’accès au panier de biens pour le quartier de Ouest Saint-Genois (Saint-Genis-Laval). En outre, 9 quartiers (soit 19,3% de la population totale des quartiers très aisés de la périphérie) peuvent être qualifiés de « perdants ». Mais, les pertes de temps sont en moyenne inférieures à une minute (Tableau 103). Elles peuvent être considérées comme négligeables sur des temps d’accès au panier de biens estimés entre 15 à 30 minutes pour le scénario de référence 172 . Cependant, cela ne modifie pas l’affirmation que les individus des quartiers très aisés de la périphérie qui sont tributaires des transports collectifs ou qui les utilisent sont, dans l’ensemble, qualifiés de « gagnants » suite au développement de l’offre en transports collectifs basée sur l’interprétation du P.D.U..

Figure 38 : Temps d’accès en transports collectifs à la structure moyenne du panier de biens pour chacun des quartiers aisés de la périphérie (scénarii de référence et AMART)

Sources : D. Caubel

Si la croissance forte de l’offre en transports collectifs permet d’améliorer l’accessibilité des plus défavorisés, elle permet d’améliorer d’autant plus celle des quartiers très aisés. Cela peut s’expliquer par un rattrapage de la desserte en transports collectifs des quartiers très aisés pour lesquels les temps d’accès sont, sur le scénario de référence de 1999, légèrement plus élevés que pour les quartiers très défavorisés. Il est, à ce titre, affirmé, dans le P.D.U. de l’agglomération lyonnaise, la volonté de mise en place d’axes forts qui puissent desservir les zones de la périphérie Ouest de l’agglomération lyonnaise [SYTRAL, 1997]. Les habitants de ces quartiers bénéficient donc de l’amélioration de l’offre en transports collectifs, permettant des gains de temps d’accès au panier de biens non négligeables. Cela est particulièrement intéressant pour les individus potentiellement tributaires 173 des transports collectifs.

Notes
170.

Nous renvoyons en annexe 3.6. Evolution des temps d’accès en transports collectifs au panier de biens pour les quartiers très aisés de la périphérie le détail pour les quartiers très aisés de la périphérie de l’évolution des temps d’accès, en transports collectifs, au panier de biens entre les scénarii de référence et AMART.

171.

Il s’agit des quartiers Centre et Nord Ouest de Saint-Didier au Mont d’Or, La Tour de Salvagny, La zone est de Saint-Cyr au Mont d’Or, Poleymieux au Mont d’Or, Fontaines Saint-Martin et Charly

172.

Si les pertes sont marginales pour les individus de la Zone d’Habitat Diffus de Chaponost (0,6 minutes), ce quartier a un temps d’accès, en 1999, de plus de 73 minutes. Cela s’explique par une très faible offre en transports collectifs sur les quartiers de Chaponost qui n’est pas améliorée par le scénario mis en œuvre. En outre, cette commune, en dehors du périmètre du Grand Lyon, est très éloignée du centre ville (Lyon et Villeurbanne) où se localise plus de la moitié des activités du panier de biens en 1999.

173.

Il peut s’agir des individus les plus pauvres (premiers déciles de revenus de l’aire urbaine) vivant dans ces quartiers très aisés de la périphérie ou des individus qui appartiennent à des ménages ayant déclarés, lors du Recensement Général de la Population, ne pas posséder de voiture particulière.