3.3.1. Les services de santé « rapprochés » des quartiers très défavorisés

Sur l’ensemble des quartiers très défavorisés, le scénario AMART engendre un gain d’accessibilité aux services de santé de manière non négligeable (gain de 4,8 minutes sur un temps d’accès égal à 22,3 minutes pour le scénario de référence ; Tableau 113) 183 .

Ce sont 81,2% des habitants des quartiers très défavorisés (26 quartiers) qui bénéficient de la croissance de l’offre en transports collectifs (Tableau 114). Leur gain de temps d’accès est évalué à 6,2 minutes. Par ailleurs, ce sont aussi bien les habitants des quartiers proches des services de santé que ceux qui en sont éloignés en 1999 qui peuvent être qualifiés de « gagnants ». Toutefois, les gains de temps d’accès sont plus importants pour les quartiers éloignés de ces services et qui, de fait, bénéficient pleinement des performances (vitesses commerciales et fréquences) des axes forts du P.D.U.

Pour les 9 quartiers (27,3% de la population totale des quartiers très défavorisés) ayant les services de santé à proximité, les gains de temps sont relativement limités [de l’ordre de 1,6 minutes et au plus 4,3 minutes pour Charles Perrault (Vénissieux) ; annexe 0].

Dès que les services de santé sont accessibles en transports collectifs en 15 à 30 minutes en 1999, les gains de temps, procurés par la mise en œuvre des axes forts du P.D.U., sont de l’ordre de 5,1 minutes. Parmi les huit quartiers dans cette situation, seuls les deux quartiers de « Mermoz » (Lyon 8ème arrondissement) gagnent au plus une minute, alors que les gains des autres quartiers sont compris entre 4,7 minutes et 11,1 minutes (amélioration de 15% à 40% des temps d’accès aux services de santé de 1999).

Enfin, les quartiers très défavorisés les plus éloignés sont ceux qui ont les gains les plus importants, estimés en moyenne à 11,9 minutes. Parmi ces neuf quartiers (28,1% de la population totale des quartiers très défavorisés), les quartiers de Alagniers Nord (Rillieux-la-Pape) et du Mas du Taureau Sud et Nord (Vaulx-en-Velin) ont une amélioration de l’accessibilité respective de 22,1, 23,7 et 32,3 minutes (gain de 56% à 86%). Le scénario AMART permet alors aux habitants de ces trois quartiers d’atteindre les services de santé en moins de 15 minutes.

Tableau 114 : Un accès en transports collectifs aux services de santé facilité pour la plupart des quartiers très défavorisés « gagnants »
Accès en TC aux services de santé, en 1999 Nombre de quartiers
[population en 1999]
Gain de temps d’accès
En moins de 15 minutes 9 [18 807] Entre +0,2 minutes [Sauveteur (Vaulx-en-Velin)]et
+4,3 minutes [Le Plateau (Lyon 9ème)]
En moyenne : +1,6 minutes
En 15 à 30 minutes 8 [17 851] Entre +1,1 minutes [La Trinité Mermoz (Lyon 8ème)] et
+11,1 minutes [Max Barel (Vénissieux)]
En moyenne : +5,1 minutes
En plus de 30 minutes 9 [19 254] Entre +1,8 minutes [Alagniers Sud (Rillieux-la-Pape)] et
+32,3 minutes [Mas du Taureau Nord (Vaulx-en-Velin)]
En moyenne : +11,9 minutes
Ensemble des quartiers très défavorisés gagnants 26 [55 912] Entre +0,2 et +32,3 minutes
En moyenne : +6,2 minutes

Sources : D. Caubel

Non seulement, les individus des quartiers très défavorisés bénéficient d’un meilleur accès aux services de santé, mais la croissance de l’offre en transports collectifs permet, de plus, une réduction des inégalités de capabilités entre les individus. En effet, si l’écart absolu moyen est évalué à 10,4 minutes pour le scénario de référence, il est égal à 9,2 minutes avec la mise en œuvre des axes forts du P.D.U.. Cela représente une réduction de la dispersion des temps d’accès entre les quartiers de 11,5%.

Notes
183.

Nous renvoyons en annexe 3.3. Evolution des temps d’accès en transports collectifs à la santé pour les quartiers très défavorisés le détail pour les quartiers très défavorisés de l’évolution des temps d’accès en transports collectifs à la santé, entre les scénarii de référence et AMART.