4.1. Un creusement des inégalités sur l’accès au panier de biens entre les quartiers les plus riches et les plus démunis

Nous montrons qu’entre 1990 et 1999, il apparaît un écart d’accessibilité - creusement des inégalités de chances - entre les quartiers les plus démunis et les quartiers très aisés (Figure 39). D’une situation supposée identique pour la rétrospective de la localisation des activités de 1990 (base 1), ces derniers quartiers bénéficient de l’évolution de la localisation des activités (gain de temps) et se distinguent donc des quartiers pauvres (perte moyenne de temps). Et ce, même si la dispersion des temps d’accès entre les quartiers très aisés a augmenté. Par ailleurs, la croissance de l’offre en transports collectifs améliore les conditions d’accessibilité au panier de biens pour l’ensemble des quartiers, avec un gain de temps par rapport à 1999 – et même par rapport à 1990. Elle permet en outre de compenser les pertes observées pour les quartiers très défavorisés suite à l’évolution de la localisation des activités. Mais, elle ne parvient pas à réduire l’écart des temps moyens d’accès entre les quartiers riches et les quartiers pauvres qui est apparu entre 1990 et 1999.

Figure 39 : Evolution des conditions d’accès en transports collectifs à la structure moyenne du panier de biens entre les individus des différents types de quartiers

Sources : D. Caubel

Enfin, l’amélioration de l’offre en transports collectifs permet de réduire les écarts absolus moyens, et d’en compenser la hausse observée suite à l’évolution de la localisation des activités entre 1990 et 1999 (Figure 39). Mais, la réduction de l’écart absolu moyen est plus forte pour les habitants des quartiers très aisés de la périphérie. Leurs capabilités sont donc moins inégales pour le scénario AMART que ce qu’elles étaient en 1990. Si c’est également le cas pour les habitants des quartiers pauvres, cette réduction des inégalités est moindre.