4.3. Une amélioration de l’accès aux services de santé plus favorable aux quartiers les plus démunis

Le changement de la localisation des services de santé entre 1990 et 1999 n’implique quasiment pas d’évolution des temps d’accès en transports collectifs ni de la dispersion des temps d’accès depuis chaque quartier très défavorisé (Figure 41). Par contre, même si la situation est supposée identique (temps unitaires) en 1990 pour les deux types de quartiers, l’évolution de la localisation des services de santé entre 1990 et 1999 engendre une légère amélioration de l’accessibilité des quartiers très aisés de la périphérie (gain moyen de 4% sur le temps d’accès de la rétrospective de la localisation des activités de 1990) et une forte réduction de l’écart absolu moyen (baisse de 12,2%). Cela signifie, entre autres, que les gains de temps d’accès aux services de santé sont plus importants sur certains des quartiers très aisés de la périphérie que sur d’autres (Chapitre 5).

Cet écart des temps d’accès entre les deux types de quartiers ne signifie pas que l’évolution de la localisation des services de santé entre 1990 et 1999 a créé des inégalités de chances entre les plus aisés et les plus démunis. Elle a, en moyenne, amélioré les conditions d’accès des quartiers les plus riches sans dégrader pour autant celles des quartiers les plus démunis.

D’autre part, la croissance de l’offre en transports collectifs permet de réduire fortement les inégalités de capabilités avec un gain de temps d’accès et une baisse de l’écart absolu moyen par rapport au scénario de référence de 1999. Cette réduction de la dispersion des temps d’accès entre les quartiers est telle qu’à l’issue de la mise en œuvre des axes forts du P.D.U., les écarts absolus moyens sont diminués respectivement de 11,4% pour les quartiers très défavorisés et de 28,4% pour les quartiers les plus aisés de la périphérie, par rapport aux valeurs estimées pour 1990. Ainsi, le scénario AMART contribue à une convergence des capabilités qui est plus importante pour les quartiers les riches que pour les plus démunis.

Figure 41 : Evolution des conditions d’accès en transports collectifs aux services de santé entre les individus des différents types de quartiers

Sources : D. Caubel

Mais, il faut noter par ailleurs, que la croissance de l’offre en transports collectifs permet d’améliorer de façon notoire par rapport à 1999, l’accès aux services de santé pour les deux types de quartiers, et d’autant plus pour les habitants des quartiers les plus démunis (gain de 22% contre 16% pour les quartiers très aisés).