III. Réaliser le Plan de Mandat 2002-2008 de l’agglomération lyonnaise ou donner une voiture aux plus démunis ?

A l’aune des résultats obtenus, nous pouvons nous interroger sur les impacts de la mise en œuvre d’une politique de transports urbains, telle que celle du Plan de Mandat 2002-2008 de l’agglomération lyonnaise [SYTRAL, 2002]. Il ne s’agit pas d’en mener une analyse détaillée, mais d’en mesurer la croissance de l’offre en transports collectifs par rapport au scénario de référence de 1999 et de la comparer à celle du scénario AMART. Sachant que ce dernier scénario nous donne une évaluation haute des impacts de l’accès au panier de biens 195 , nous pouvons alors estimer si les effets possibles du Plan de Mandat 2002-2008 sont en deçà ou au-delà de ceux évalués pour le scénario AMART.

Par ailleurs, en revenant sur les premiers résultats présentés, à savoir la quasi-inexistence d’inégalité de chances et d’accès pour la voiture particulière, nous nous interrogeons sur l’alternative que pourrait envisager la collectivité locale en subventionnant l’acquisition d’une voiture particulière et les coûts de son usage pour les ménages les plus démunis de l’agglomération lyonnaise. Il s’agit de comparer sommairement – et sans entrer dans le détail - les coûts que représenterait cette alternative politique à ceux des montants d’investissement et de fonctionnement relatifs à la réalisation et l’exploitation des axes de transports collectifs prévus dans le Plan de Mandat 2002-2008. L’objectif est de fixer les idées sur les marges de manœuvre possibles par la collectivité, sans toutefois prétendre prendre en compte les externalités négatives – notamment en termes de nuisances environnementales – que pourrait engendrer l’alternative politique proposée.

Notes
195.

Nous avons mené l’analyse comme si, à la date de 1999, l’intégralité des axes forts du P.D.U. et la mise en site propre de l’ensemble des lignes de bus étaient réalisées, toutes autres choses étant égales par ailleurs à la date du scénario de référence de 1999. Ce qui est loin d’être le cas, puisque, à titre d’exemple, ne serait-ce que dans le Plan de Mandat 2002-2008, certains axes forts du P.D.U. sont envisagés avec un phasage dans leur réalisation qui s’étale entre 2005 et 2013.