La question de l’accès physique à l’école ?

Dans notre travail, nous avons exclu, du panier de biens, les motivations d’accès physique à l’école. Pour cela, nous avons formulé, dès l’introduction générale, l’hypothèse que les établissements primaires, et dans une moindre mesure les collèges et les lycées sont relativement bien répartis sur les territoires urbains. Il serait intéressant de vérifier cette hypothèse. Pour ce faire, une première analyse consisterait à la mise en œuvre d’indicateurs permettant de rendre compte de la répartition spatiale plus hétérogène des établissements scolaires, potentiellement identifiable à partir des fichiers SIRENE. Ces indicateurs peuvent être du type de ceux proposé par P. Apparicio [2000] (indicateurs de concentration, de regroupement ou d’agrégation spatiale). Si le défi de l’école démocratique est d’être garante d’une égalité des chances pour tous pour une intégration dans la société, la question est de savoir si, dans un premier temps, tous les enfants des différents types de quartiers ont des chances équivalentes de bénéficier du système éducatif, en termes d’accès physique. Cela suppose, entre autres, de pouvoir prendre en compte des critères comme celui de la qualité des différents établissements scolaires (privés, publics, ZEP, établissements « côtés » …), pour savoir qui accèdent à quoi. Cette analyse soulèverait également d’autres interrogations relatives aux stratégies qu’adoptent les familles ou certaines catégories sociales pour pouvoir scolariser leurs enfants. Par exemple, peut-on prendre en compte les éventuelles stratégies de contournement ou d’usage de la carte scolaire fait par certaines catégories sociales pour que leurs enfants soient dans établissements « côtés » ? Quels en sont les impacts différenciés entre les élèves, en termes de potentialités d’accès physiques aux établissements de nature équivalente ? Ces questionnements vont bien au-delà de l’approche mise en œuvre dans notre thèse.