Hypothèse I

L’idéogramme peut être proposé comme un modèle analogique pour penser la conflictualité de l’intrapsychique à l’inter subjectif dans la construction du psychisme. L’hypothèse de l’origine mythique de l’écriture idéographique inscrit d’emblée les organisateurs des fantasmes originaires et introduit la diachronie pour penser la construction de la réalité psychique. Le modèle du principe de plaisir/déplaisir dans l’organisation de l’idéogramme permet de représenter l’exigence narcissique face à la réalité extérieure. 

- Deuxième axe de travail : examiner l’histoire du fond et de la forme, la relation entre la perception et la représentation. Les images qui sont perceptives, figuratives ou représentatives, tissent l’échafaudage du cadre.

Cette partie s’étaye :

- d’une part sur l’exploration des travaux sur la constitution des représentations de chose, de mots en lien avec la symbolisation ;

- d’autre part sur l’intérêt de Freud dans ses travaux sur le rêve pour les images et les traces de perceptions, sur la mise en figuration de ces images sous l’aspect de défenses telles que le rêveur les organise. L’étude des transformations opérées dans l’idéogramme au niveau de l’organisation grammaticale au sein de la syntaxe psychique constitue l’investigation même de ce qui permet de comprendre le travail de l’intra et de l’intersubjectif.

A la suite de S. Freud qui repense la question de la langue à partir du rêve appréhendé comme un rébus ; l’exploration du visuel ou de l’image dans l’inconscient et la fonction du rêve nous permettrait d’appréhender les formes imagées de l’écriture idéographique comme un outil pour repenser la question du primaire et sa dynamique processuelle.

J. Guillaumin dans son texte sur « l’étayage et le désir d’objet dans la création picturale » a remis en œuvre la réflexion sur cet « espace transitionnel visuel », comme un espace libre pour le rêveur, espace contenant des fantasmes isolés du moi, d’images oniriques et d’avatars pulsionnels. Le fond, le cadre vont offrir un espace pour créer, rêver un idéogramme malléable. Ces figures d’images, se regroupant ou se dispersant, semblables au travail du rêve alimentant le souffle de l’animé de l’être humain.

L’idéogramme peut être appréhendé comme un « médium malléable », comme une matière visuelle qui par son intégration forme et informe le fondement de la matière symbolique du mot. Il se constitue comme un « trouvé/créé » à l’extérieur où un jeu de transformations opérées selon une loi propre autorise la réversibilité des passages de la représentation de chose à la représentation de mot, introduit les déplacements du langage entendu au langage vu.