Plan de travail

Ce dossier se compose, d’une introduction, présentant des problématiques et des hypothèses, de trois axes de travail ouvrant sur cinq grandes parties composées de onze chapitres, d’une conclusion. Les trois axes représentant nos terrains de recherche sont :

Le premier axe travaillera sur la présentation de notre objet médiateur qui est donc l’écriture idéographique chinoise et la présentation de ce modèle à partir de la lecture de la métapsychologie. Il ouvre sur l’étude du monde interne, de l’intrapsychique dans le travail de symbolisation.

Le deuxième axe sera la recherche sur l’organisation du monde interne, la construction des objets internes et les formations de compromis : le rêve, les mécanismes de défense dans le transfert et le déplacement des objets internes. Il travaillera surtout les processus primaires.

Le troisième axe abordera l’intersubjectivité ainsi que l’ouverture sur la question de la régression dans notre objet de recherche : la réalisation d’un test projectif à partir des signifiants permettra de revenir sur l’archaïque et sur l’objet primaire comme une tentative d’intégration de ces objets dans la construction du symbolique. La rencontre clinique avec l’archaïque du sujet face à l’objet primaire permettra de repérer les modes de défense dans le travail de va-et-vient entre l’intrapsychique à l’intersubjectivité et les modalités de régression..

La première partie correspond au premier axe de travail ; elle étudiera notre objet médiateur et se centrera sur le travail de l’archéologie de l’écriture chinoise et la traduction de son organisation par les concepts de la métapsychologie freudienne. Elle contient deux chapitres :

Le premier chapitre va étudier l’écriture et son origine. Cette partie sur l’originaire de l’écriture s’appuiera sur l’analyse des fondements du symbolique à partir des formes, des figures d’apparition et l’analyse des organisateurs de ces éléments.

Une partie de ce chapitre sera une présentation de l’outil médiateur qu’est l’écriture chinoise. Elle contient un seul chapitre qui est l’étude de cette écriture et se compose de deux parties. Ce dossier va mettre au travail l’écriture idéographique par la déconstruction de l’écriture grâce à un travail d’archéologie qui permet, comme pour tout système d’écriture, de comprendre le fondement de la pensée de la culture dans l’acte qu’est l’écriture.

L’étude de la théorie des Liu-Chou et des six procédés de formation permettra de repérer les quatre premiers procédés de formation des caractères et les deux derniers procédés sémantiques. A partir de l’analyse de l’écriture ancienne des « jiawen », donc de l’origine mythologique de l’écriture, nous étudierons la pensée originaire de l’écriture qui organise des principes d’explication et de classement.  Cette première partie de chapitre vise à utiliser l’écriture chinoise pour comprendre l’organisation des représentations intrapsychiques dans leur dynamique vers l’intersubjectivité.

Une autre partie de ce chapitre étudiera parallèlement la systématisation et les principales formes de l’écriture chinoise et les procédés de formation des caractères : la formation morphologique et la formation sémantique dans le classement des procédés descriptifs et du procédé indicateur. Les différentes formes d’écriture ouvriront l’étude sur les processus de transformation dans l’écriture ; ce qui soulèvera la question de l’ajustement, de l’adaptation physique de la traduction des exigences et des transformations psychiques. L’analyse de ces procédés de formation a pour objectif d’étudier la formation des procédés du langage gestuel, corporel, d’affect et du langage verbal qui organisent et structurent la formation des représentations entre perception et représentation, entre réalité interne et réalité externe.

Le deuxième chapitre sera une proposition d’apport de la métapsychologie comme un outil fiable quant à l’approche psychanalytique de la compréhension de l’écriture. Nous dégagerons les organisateurs de ce modèle d’écriture : les formes, les figures et les procédés de constitution des caractères chinois. Les diverses parties de ce chapitre tentent de traiter les objets de l’organisation de la psyché : la question de l’origine, sur l’origine des fantasmes, les fantasmes originaires ; la question de l’œdipe et la fonction de castration, la différence des sexes face à la sexualisation du même. Nous essaierons d’analyser les enjeux sous-jacents selon le modèle du principe de plaisir/déplaisir dans l’écriture idéographique, modèle interrogeant le manque d’être, le manque d’avoir.

Pour cela, nous nous proposons d’étudier les processus psychiques en jeu de l’intrapsychique à l’intersubjectivité. A l’intérieur de cette forme idéographique de l’écriture, notre investigation se centre sur la partie archaïque de l’organisation même de celle-ci qui nous permettrait d’ouvrir sur le travail de l’archaïque, donc de pouvoir représenter les organisateurs de la scène de l’origine avec ses divers objets. L’étude de la traduction de ces éléments archaïques nous apportera plus d’ouverture dans la compréhension de cette part énigmatique du fondement de la psyché.

Ce chapitre interrogera les processus psychiques impliqués dans la construction du sujet, de l’objet. L’écriture dans son statut de médium malléable proposera des espaces d’inscriptions pour faire advenir les formes et les figures des objets psychiques internes inconscients. Les modèles de présentation du dédoublement, du triplement, modèle du redoublement du double narcissique nous apporteront des éclaircissements sur l’emprise de l’inquiétante de l’étrangeté dans tout modèle de dédoublement, comme si ce dernier permettait de présenter, sans pouvoir représenter, l’immortalité.

L’idéogramme comme un trouvé/créé winnicottien permet de construire dans le champ visuel les figurabilités de l’impensable, de l’irreprésentable, contenables en tant que traces dans l’idéogramme. L’étude de ses modalités de contenance construira nos modèles de représentation grâce à la richesse des positions spatiales dont l’horizontalité et la verticalité sont deux éléments précieux et fondamentaux dans ce système d’écriture.

La deuxième partie qui oriente le deuxième axe de travail ouvre sur le monde des images. Elle étudiera le monde interne, de l’image et le devenir du fantasme dans la construction de la réalité. Elle contient deux chapitres étudiants les modalités psychiques (productions) dans la construction de la réalité interne dans la rencontre avec la réalité externe.

Le troisième chapitre étudiera les images permanentes de la représentation de chose dont la présence ramène vers nos objets primaires qui sont donc le corps et la sensorialité qui l’enveloppe. Nous l’aborderons sous l’angle de la contenance psychique : le contenu et le contenant. La présence des divers objets corporels tels que le regard, la main, la bouche permettra d’aborder l’« appareil d’emprise » tel que Freud le décrivait. Nous accordons à toute position du pied une motion psychique. La gestualité importante dans l’idéogramme constitue un champ de réflexion étant donné qu’elle permet de transformer l’écriture en langage.

L’étude sur le regard ouvrira le champ du visuel qui interroge alors sa place et ses fonctions dans la construction du symbolique mais aussi des limites de l’inconscient visuel dans le langage gestuel. Les organisateurs de l’écriture seront exploités pour comprendre les enjeux psychiques dans la construction de la réalité psychique interne et externe.

Le quatrième chapitre ouvre sur un travail d’analyse des processus de transformation dans l’écriture, des formes et des organisateurs des processus primaires et des processus secondaires dans les modalités du travail de construction de représentation, La spatialisation et la temporalité dans l’idéogramme seront étudiées pour interroger l’importance de ces éléments dans la construction de la représentation et les modalités de transformation dans le passage de la représentation de chose à la représentation de mot, de l’image au mot. Nous essaierons de comprendre si certaines conditions sont nécessaires pour accéder à ces processus de transformation. Ce chapitre s’étaye sur un travail de construction.

Le cinquième chapitre consistera à repérer les processus de transformations dans le travail d’effacement d’images, de rejet d’images, et de transformations d’images dans le travail de refoulement dans l’idéogramme. Cette réflexion ouvre sur la question de la jouissance du corps dans l’écriture idéographique. Nous interrogerons les dimensions dynamique et économique de ces stratégies psychiques dans ce travail de refoulement à l’intérieur du maintien d’images.

La liste de la typologie des transformations constituera un support, un outil d’étayage clinique mais aussi, un terrain de recherche pour la construction théorique de ce passage du primaire au secondaire. Les éléments déformés, transformés peuvent être significatifs, indicateurs d’un signifiant en quête de sens. L’étude de ces transformations sera un apport clinique pour comprendre les concepts de la psychose, les formes primaires du désordre psychotique comme mouvements de l’animé de l’être. Cette partie se base sur un travail de déconstruction.

La troisième partie étudiera la question du compromis, de la construction d’un modèle de représentation des enjeux psychiques à la rencontre de la conflictualité dans l’approche de la réalité externe. Elle contient trois chapitres traitant les divers organisateurs des représentants du compromis.

Le sixième chapitre étudiera à partir du travail de Freud sur les rêves, la question du primaire en lien avec la matérialité du visuel des représentations de chose. Le passage du hiéroglyphe à l’idéogramme donne une illustration à la lecture de ses processus de défense qui restent énigmatiques dans le rêve. L’idéogramme sera un outil pour aborder le hiéroglyphe dans l’approche visuelle du symbolique dans le rêve. Une comparaison de ces deux modèles d’écriture dans la construction du symbolique sera abordée tout en restant dans nos limites de recherche.

Ce chapitre sur le travail de Freud. à propos du rêve va s’étayer sur les mécanismes de défense pour comprendre la nature et les fonctions des représentations fantasmatiques au service de la sexualité infantile face aux groupalités internes. Cette étude proposera une relecture de deux interprétations de rêve : « l’injection faite à Irma » et « L’homme aux loups ». Ces deux études vont nous permettre d’une part d’approfondir nos connaissances sur les techniques d’analyse du rêve et d’autre part de pouvoir proposer une autre lecture selon le modèle de l’idéogramme dans la déconstruction et la reconstruction des éléments composants du rêve.

Freud considère le rêve comme un processus de transformation des traces mnésiques qui s’organisent à travers les mécanismes de défense comme la condensation, le déplacement, l’isolation et la sur-détermination pour lier et délier les fantasmes inconscients et préconscients qui permettent à la psyché de mettre en contact la réalité psychique hors temps et la réalité actuelle. Ce travail sur ces mécanismes spécifiques au rêve nous permettra d’affiner notre représentation de la temporalité psychique dans la construction de la réalité, de la dynamique des images et leur symbolisation dans l’émergence des processus primaires.

Nous essaierons de proposer un modèle d’analyse pour travailler le rêve à partir du modèle de l’idéogramme. Nous proposerons de subjectiver la dynamique de transformation de l’idéogramme, ce qui nous permettrait de tenter d’objectiver le rêve. Nous essaierons de montrer dans un premier temps le travail de subjectivation dans certains idéogrammes, dans un deuxième temps, nous reprendrons en nous appuyant sur une lecture idéographique des deux rêves cités ci-dessus comme une manière de proposer de repérer et de comprendre les formes répétitives « idéographiables » de certains types comme un travail sur les mémoires du rêve.

Le septième chapitre propose une analyse et une interrogation de la projection en lien avec l’identification et l’identification projective et l’usage de ces mécanismes de défense comme une manifestation de l’impasse du compromis. L’analyse de la confusion entre la réalité interne et la réalité externe, entre le dedans et le dehors, entre le sujet et l’objet permettra de travailler sur ces organisateurs « entre deux ». Dans le prolongement, nous pourrons retravailler la contextualisation des processus primaires et secondaires mais aussi notre interrogation sur les conditions des « pré-requis » dans l’usage de ces mécanismes.

L’idéogramme, du fait de la richesse des représentations de chose évoquant le corps, le geste et la gestualité, est un attracteur efficient pour des mouvements projectifs et introjectifs. L’efflorescence de ces mouvements de projection et d’introjection ouvre à la dynamique identificatoire primaire et secondaire. Il sera le support pour questionner cette matière visuelle attractive qui draine à travers les mouvements d’introjection et de projection une grande sensibilité aux mécanismes identificatoires. Les mouvements dans ces opérations psychiques dans l’identification, la projection et l’identification projective seront étudiés dans l’objectif de pouvoir classer la kinesthésie de ces mouvements pulsionnels internes exercés sur l’objet ou sur l’entourage. Nous essaierons de construire à partir de l’idéogramme une typologie des kinesthésies.

Le huitième chapitre proposera une étude sur la clinique des signifiants dans l’ébauche de l’intersubjectivité à partir de l’idéogramme, les représentants du primaire, de la représentation de chose. Cette partie contient deux chapitres qui malgré leur volume peu étendu se positionneront comme des chapitres entiers dans la mesure où ils traitent d’objets différents. Mais sans doute c’est notre souhait d’organiser cette distinction en attribuant une place différente à chacun de ces signifiants. Elle propose l’idéogramme comme matière visuelle pour retravailler les concepts de « signifiant formel », de « signifiant de démarcation » et du « pictogramme ». Cette étude ne traitera pas de la catégorie du signifiant du point de vue des théories linguistiques, mais plutôt du point de vue de la théorie analytique.

- Le concept de « pictogramme » de Piera Aulagnier , de requestionner l’organisation chronologique de ce concept. La construction de la temporalité psychique sera étudiée par rapport à la construction de la représentation. Le maintien de cette représentation picturale interroge la place du narcissisme dans le travail de représentation, la question du double dans la construction du moi. Les illustrations cliniques permettront l’introjection de ce concept dans la construction du cadre dans la rencontre clinique.

- Le « signifiant de démarcation » de G. Rosolato sera proposé comme une ouverture de réflexion sur les contenus psychiques du contenant/conteneur, ainsi que leur devenir dans la pensée de Guy Rosolato ; il réinterrogera la question des modalités de dédoublement, construites comme des stratégies pour le maintien de l’objet primaire. L’idéogramme sera un modèle pour proposer les modes de dédoublement, de triplement et de quadruplement pour travailler le « signifiant de démarcation » comme une modalité de gestion économique de la pulsion d’emprise. Notre recherche de compréhension sur la relation entre le pictogramme et le signifiant de démarcation dans la gestion psychique du narcissisme primaire trouvera un temps d’ouverture dans ce chapitre. On requestionnera la place du précurseur dans l’intersubjectivité.

Le troisième élément de réflexion sera consacré au concept de « Signifiant formel » de Didier Anzieu. A partir de ses caractéristiques, nous essaierons de représenter la souffrance psychique spatiale dans l’emprise maternelle, de repérer ce qui appartient à chacun dans cette dyade mère-enfant. Dans la mesure où l’idéogramme possède les mêmes structures d’organisation des contenants psychiques, c'est-à-dire une configuration dans la constitution de l’idéogramme, l’idéogramme sera une sorte de « trouvé/créé » pour aborder la question de contenance pour comprendre le fondement de la pensée que contient ce signifiant. Le questionnement théorique de cette catégorie de représentants permettra de retravailler du point de vue dynamique, économique et topique les désirs inconscients dans la rencontre avec la réalité externe.

La quatrième partie marque l’ouverture de l’intersubjectivité, la rencontre avec la réalité externe. Elle contient trois chapitres proposant la création d’un outil théorique et projectif dans la rencontre avec le sujet. La projection serait du point de vue économique un moyen transitionnel à la rencontre avec la réalité extérieure. Elle proposera un temps de discussion des travaux récents sur la symbolisation primaire et sur les formes primaires de l’organisation psychique dans le monde de la représentation. Cette partie nous permettra de revenir vers le primaire pour aborder le secondaire. Ces trois chapitres se relient grâce à la dynamique de cette question de l’intersubjectivité dans le travail de représentation.

Le neuvième chapitre est un chapitre qui propose la création d’un outil médiateur dans la rencontre avec l’archaïque. Il étudiera les méthodes de réalisation d’un test projectif d’idéogramme signifiants formels : le test de l’« Idéogramme » (Ti 5 ). Ce test constituera un attracteur des productions psychiques en recréant un contexte transférentiel propre à l’expression de la souffrance dans la séparation de l’objet primaire menacé d’une inclusion ou d’une explosion de l’enveloppe corporelle maternelle. La singularité de l’idéogramme archaïque permet de rendre compte de la paradoxalité structurale du signifiant formel tel qu’il est pris dans un espace corporel « pour deux » faisant apparaître une souffrance identitaire et existentielle difficilement représentable.

Ce test visera à pouvoir donner un sens, une distinction de l’informe de la confusion spatiale et de la souffrance psychique de chaque partie du couple mère-enfant telles que Didier Anzieu les a décrites. La réalisation du test est inspirée du modèle du Rorschach mais il devrait se différencier de ce modèle puisqu’il précise son intérêt sur ses finalités dans l’accueil de l’archaïque dont l’informe, dans l’apparition de cette matière psychique, reste énigmatique dans cet espace maternel. Le décollement de cette confusion devient un organisateur de la conflictualité psychique. Ce test ouvrira la réflexion sur les repères des effets de la désorganisation psychique de cette conflictualité.

Ce chapitre sera un temps d’étude et de recherche sur les objectifs du test à partir de la construction des planches, d’une grille de lecture tout en ré interrogeant le sens d’un test projectif, des questionnements concernant les critères d’organisation théorique et clinique des planches au regard de la psychopathologie. Comment penser la construction du test en regard de ses finalités ? A partir de l’idéogramme, la construction d’un dispositif s’étaye sur la construction du cadre, de ses enjeux et de ses limites. La réalisation des planches de Ti se construit donc à partir des idéogrammes signifiants formels ; ces caractères sont réalisés en écriture ancienne, ce qui met en évidence la place du corps et de ses objets. Nous préserverons une ouverture pour prendre en considération les limites de la réalisation de chaque planche, ainsi que les affinités et les transformations dans sa réalisation physique.

Le dixième chapitre se consacrera à la constitution des groupes pour expérimenter ce test. Deux groupes pour mettre au travail la réflexion sur les processus primaires et secondaires, un groupe constitué par des patients psychotiques et l’autre par des étudiants en psychologie. La constitution d’un groupe de travail réunissant des praticiens spécialistes de la psychose et du test de Rorschach nous permettra de nous ouvrir à deux perspectives : d’une part désubjectiver notre analyse du matériel, réalisée préalablement; d’autre part de réinterroger la grille de cotation afin d’obtenir un outil fiable d’investigation de l’archaïque, actif dans les formes psychopathologiques.

L’analyse des recueils de données de ces groupes s’étaye sur deux temps, un temps de travail individuel et un temps de réflexion groupale. Nous essaierons d’affiner et d’ajuster le dispositif des planches du test en fonction de leur spécificité dans la fonction d’attracteur de productions psychiques. A partir des résultats, un temps de ré organisation de nos hypothèses de travail est inclus dans ce temps de recherche.

Le dispositif du test sera étudié pour mettre en condition tous les paramètres de la situation du test. Le protocole de passation tient une place importante dans la construction du cadre : l’organisation spatiale et temporelle de la passation. Nous utiliserons les représentants de contenants psychiques (image, sensation, mouvement, perception et autres) comme moteurs de l’analyse de cette grille. Ce sera un temps d’invention, de création de notre recherche comme une tentative de mise à distance de ce travail sur l’archaïque, création comme tiercéïté du chercheur.

Le onzième chapitre étudiera les catégories d’affects dans le travail de représentation. C’est donc un chapitre d’ouverture qui se proposera comme un espace de discussion, de remémorisation, de rappel, de liaison et de déliaison de nos références théoriques avant et après ce temps de recherche. Les travaux sur l’archaïque, sur la symbolisation primaire et secondaire des chercheurs analystes, R. Roussillon sur la séparation primaire 6 ., et d’autres analystes contemporains, C. Chabert, G. Haag, Green, Laplanche, Kaës, Golse, constitueront les éléments fondamentaux dans ce chapitre d’ajustement de pensée. Nous proposerons un schéma comme modèle du travail de représentance.

La partie de conclusion est une réflexion d’après-coup sur le travail sur ce parallélisme entre la naissance de l’idéogramme et la naissance du psychisme, de pouvoir ouvrir des chemins pour penser la complexité de la forme visuelle de l’inconscient dans la construction du symbolique, des théories des signifiants et de leur place dans l’intersubjectivité. Consciente de l’ampleur que représente ce travail de recherche, nous limiterons notre investigation uniquement sur le travail de l’archaïque, de l’originaire. Nous essaierons de construire un modèle de représentation des enjeux psychiques à la rencontre de la conflictualité à partir du modèle d’organisation et du travail de représentation dans l’écriture idéographique chinoise.

Cette thèse sera une étude sur les processus psychiques en jeu dans le va-et-vient entre l’intrapsychique et l’intersubjectivité dans la construction de la psyché et elle vise à apporter plus d’éclairage dans l’organisation des processus de transformation dans la symbolisation primaire. L’écriture chinoise se proposera comme un modèle malléable pour pouvoir retravailler la scène de l’origine à partir de l’archaïque. L’étude de la traduction de ces éléments archaïques nous apportera plus d’ouverture dans la compréhension de cette part énigmatique du fondement de la psyché.

Tout le long de ce travail, nous prénommerons les patients des groupes d’écriture et nous nommerons par une initiale les participants à l’expérience du test. Nous sommes obligée de reprendre les commentaires concernant certains caractères pour faciliter la lecture de l’analyse dans un contexte différent.

Notes
5.

Ti, morphogramme qui désigne corps, mais dans certain contexte « soi-même »

6.

René Roussillon, Polymorphisme du plaisir, 2004