B. Les origines du métissage

Dans les romans de Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart, la créolité ne s’oppose pas au métissage, les deux thèmes s’entrecroisent dans la narration. La créolité enseigne le mélange des cultures, comme processus d’intégration ; et dans l’espace des Antilles, elle signifie selon Edouard Glissant « une rencontre, un choc, un métissage» 311  : la rencontre entre les Colons, les Esclaves et les Autochtones, ne pouvait aboutir qu’au choc brusque de leur background culturel, le métissage amoindrit les accidents, les frontières entre les valeurs n’en sont que plus franches. Edouard Glissant complète l’analyse par le comportement psychologique des sujets métis, qu’on pourrait confronter aux personnages littéraires de notre corpus : « une dimension inédite qui permet à chacun d’être là et ailleurs, enraciné et ouvert, perdu dans la montagne et libre sur la mer, en accord et en errance. » 312 Bien que la définition implique le mélange des cultures et des hommes, les deux origines du métissage, la créolisation n’en est pas moins une résurgence du mélange, car elle particularise les positions de Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart, tout en nuançant les ressemblances thématiques avec Edouard Glissant.

Notes
311.

Edouard Glissant, Poétique de la relation, Paris, Gallimard, 1990, p. 46.

312.

Ibid.