b. La transposition du mystère, du baroque et du merveilleux

La pensée mystérieuse est une réalité en Amérique hispanique. Un raisonnement orienté, à l’origine, ni vers Dieu, ni vers le ciel qui est vide, mais vers les dieux, les croyances mystiques. Le monde étant symbolique, les litanies ésotériques en dévoilent obstinément les significations cachées. Apparaît alors une autre réalité derrière celle qui est visible, évidente, que seul le mystère peut dévoiler, cerner et attraper par la force magique, les croyances surnaturelles et l’imagination fantastique, propres aux civilisations latino-américaines. Pourquoi l’existence d’un tel mystère en Amérique latine ? Ces peuples ont une vision mythique de l’espace, une conception mystique du temps que traversent des légendes fabuleuses. La réalité est figée, en Amérique latine, dans la fiction ; ces civilisations ressemblent aux sociétés antillaises : elles sont métissées par les croyances africaines, les cultes indiens, les traditions espagnoles, les mêmes rites mélangés que Philippe Goudey 1037 avait remarqués dans Le Royaume de ce monde d’Alejo Carpentier et Le Mât de Cocagne de René Depestre, romans successivement cubain et haïtien, les deux peuples sont historiquement métissés. Conjointement, les Antilles présentent des croyances métissées, qui résultent du mélange de traditions culturelles : le point de convergence de ces deux aires, Amérique hispanique et Antilles, tourne autour du mystère, non pas celui des Eglises, encore moins celui des religieuses catholiques, mais un mystère qui est une affabulation, une lecture oblique de la réalité, une déformation des réalités tangibles : entre le vaudou haïtien et les rituels africains, aux confins du surnaturel et du merveilleux se dresse la pensée mystérieuse : ce secret altère le naturel en intégrant toutes choses qui puissent figer le temps, l’espace, la nature, les animaux, les hommes dans un imaginaire que Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart, suivant les exemples des écrivains latino-américains, traduisent dans leurs romans. On peut comprendre la découverte de la forêt primordiale dans Ti Jean L’horizon de Simone Schwarz-Bart, une forêt sacrée dans laquelle « tous les arbres avaient des yeux pour le voir, des bras pour le saisir. » 1038 Ces bois, dotés d’une force surnaturelle, expriment la vie au-delà des choses, et un personnage de Maryse Condé précisera cette force vitale : « Aux Antilles, notre science est plus noble et s’appuie davantage sur les forces que sur les choses. » 1039 Les personnages des Derniers rois mages apeurés par ce secret de la nature vivante, sont traumatisés par les choses, les objets, les éléments de la nature qui participent à la vie de tous les jours. Deux personnages, en sortant d’un bar, sont poursuivis par quelque chose qu’ils croient être une ombre ; le traumatisme conduit à l’hallucination :

‘« Ils virent, comme une ombre, une petite pile de nuages noirs arriver depuis le fond de la rue déserte à cette heure tardive en tournoyant sur elle-même comme un derviche. Cette ombre, cette pile de nuages, passa devant eux en grand fracas, avec une telle vitesse que l’air aux alentours s’en trouva fortement commotionné et clapota comme l’eau d’un marigot quand elle est secouée par un vent furieux. » 1040

En évoquant le mystère dans les romans, les auteurs conçoivent le double du personnage : chaque être de papier intériorise l’existence surnaturelle des êtres invisibles qui se réincarnent en objet, en animal ou en arbre. Funeste est le mystère dans Cent ans de Solitude de Gabriel Garcia Marquez : une femme, Ramedios-la-belle, passait pour cause secrète des morts à distance, car elle tuait ses victimes par l’odeur de son parfum, origine de nombreux suicides, celui du personnage au passé sans histoire, en sautant du haut de sa maison, est exemplaire:

‘« Son corps était si pénétré de cette odeur que du crâne fissuré ne coulait pas du sang mais une huile ambrée tout imprégnée de ce parfum secret, et les gens comprirent alors que l’odeur de Ramedios-la-belle continuait à torturer les hommes par-delà la mort. » 1041

Le mystère de ces morts bizarres continuait à les obséder, tout comme les personnesqui veillaient un mortdans Voyage à la semence d’Alejo Carpentier ne comprenaient pas pourquoi le défunt s’est levé de son cercueil pour continuer sa vie, et pourquoi les chandelles de cette veillée funèbre, au lieu de se consumer, devenaient de plus en plus grandes. Le mystère, loin de s’arrêter là, prend une nouvelle forme dans le mythe de l’éternel recommencement. On ne serait pas surpris de l’intrigue mystérieuse de Traversée de la Mangrove de Maryse Condé. Dans un village guadeloupéen tranquille, sans histoire, recroquevillé sur lui-même, un homme venu d’ailleurs, sans origine inconnue, vient y perdre la vie. Qui était cet homme ? D’où venait-il ? Pourquoi était-il venu mourir à Rivière au Sel ? Les habitants de Rivière au Sel n’ont pas réussi à trouver des réponses à ces questions, qui les font parler et déparler. Un beau matin, tout le village découvre le cadavre de celui qui les intriguait, Francis Sancher, son corps gisait dans la boue, c’est la preuve de son mystère:« Personne n’apportait la moindre preuve à ces accusations, les esprits s’enfiévraient. Ce qui était sûr, c’est que les revenus de Francis Sancher étaient d’origine louche. » 1042 Bien qu’il fût un étranger, les habitants de Rivière au Sel lui accordèrent des funérailles aussi mystérieuses que la dimension du défunt ; la terre avait tremblé et, au moment de mettre le cercueil dans la tombe, ils virent tous un arc-en-ciel, ils se signèrent, comprenant que Francis Sancher n’était pas un être commun.

La mort ne paraît pas seulement un thème, elle révèle la création littéraire des auteurs : la célébration du deuil, l’imaginaire caribéen et la mort font apparaître l’énigme. Les auteurs décrivent ce mystère en montrant ses rapports avec la pensée insolite. L’esprit de la mort est une pensée baroque dans Les derniers rois mages de Maryse Condé, parce que restaurant la figure royale par des rites et par la vénération des objets divinisés qui appartenaient au défunt roi : « la paire de sandales, la tabatière, le parasol à franges. » 1043 Le roi n’existe plus, mais son ombre pèse sur l’imagination de sa descendance. La vénération est une sorte de fascination qu’inspire la mort. L’immortalité de l’âme, selon la conception chrétienne, existe aussi dans les religions traditionnelles comme l’animisme ou le paganisme. Les derniers rois mages présentent un défunt immortalisé par les croyances religieuses païennes. Desirada ne présente pas le même cas de figure. Le deuil est célébré selon des rites chrétiens. Mais les lamentations expriment la mentalité superstitieuse des habitants de l’île de la Désirade : ils ne croient pas à une mort naturelle, celle-ci est toujours causée par les ennemis ou les esprits maléfiques. Marie-Noëlle revient à la Guadeloupe en perdant sa mère adoptive. Elle ne peut se consoler qu’en « s’agenouillant à côté du cercueil de Ranélise. » 1044

Moi, Tituba sorcière… et Pluie et Vent… assignent à la mort une fonction eschatologique. La mort hante les personnages et dramatise de façon baroque l’existence. Dans Un plat de porc… le personnage de tante Louise se confronte à sa propre mort en s’y préparant. Le baroque, ce n’est pas l’imminence du décès. Mais le cérémonial qui s’y rattache, la présence des proches parents encourageant l’agonisante, le ridicule et l’ironie qui se dégagent dans les sentiments, les impressions et les gestes de la mourante : elle essuyait « son front et ses joues couverts d’une légère sueur rosâtre… » 1045 , elle réclamait un « ti’manger bien chaud et poivré » 1046 , elle souhaitait un bain rituel pour être « toute propre, toute sainte… comme un beau linge blanc. » 1047 Comble de tout, tante Louise était aidée par ses proches « à passer sans douleur de l’autre côté de la vie. » 1048 Tituba partage entièrement la conception de la mort, transmise et enseignée par Man Yaya.

Cette conception traduit l’immortalité de l’âme et suggère la participation vive et active des défunts à la vie des hommes. Les « morts ne sont pas morts » 1049 dira le poète sénégalais Birago Diop, dans un contexte mystique où les défunts s’incarnent dans la pluie, le vent et les arbres. Les morts participent à la vie de tous les jours, même s’ils restent invisibles aux vivants. C’est pourquoi Tituba communique avec les disparus, sa mère Abena et la sorcière Man Yaya. Cette double vie crée dans le roman condéen un univers magique, mystique et baroque, un univers de la réincarnation, de l’immortalité. La force du verbe sacré suffit pour Tituba à « les rameuter [les morts], pressant leurs corps invisibles contre les nôtres, impatients de se rendre utiles. » 1050 Télumée dans Pluie et Vent…traduit la même pensée, lorsqu’elle décrit la veillée funèbre de la Reine Sans Nom, sa grand-mère. L’âme du personnage est présente lors de la veillée, durant laquelle les chants et les danses s’exécutent : « l’homme n’est pas un nuage au vent que la mort dissipe et efface d’un seul coup » 1051 , affirme la narratrice en gage de témoignage funèbre à sa grand-mère, pour montrer l’ambivalence de la vie et de la mort. L’imaginaire créole accorde une grande importance à la présence des défunts pendant leur propre veillée.

Le martiniquais Xavier Orville a construit de façon différente le personnage, Lazare, qui participe à sa propre veillée mortuaire dans La voix des cerfs-volants. La caractéristique baroque de la mort réside dans la transgression, parce que le défunt Lazare revient la nuit de ses funérailles: son corps gît dans le cercueil, mais son esprit vagabonde, écoute les témoignages, les plaintes. Le narrateur traduit la conscience du mort, une conscience heureuse, « c’est un air né de la joie qui l’habite, comme lorsque enfant il tirait d’un peigne recouvert de papier fin une musique de lumière. » 1052 Reine Sans Nom ne collabore pas par contre à la veillée funèbre dans Pluie et vent…Toute la communauté de Fond-Zombi s’est réunie pour parler de sa mort ; tristesse, regret se mêlent aux témoignages : « nous avons dit ce que fut la Reine, évoqué les moindres événements de sa vie, et l’on sut exactement de quel poids elle avait pesé sur la terre, ici, à Fond-Zombi. » 1053 Cette veillée rappelle celle de Francis Sancher dans Traversée de la Mangrove : Maryse Condé donne à lire un moment de forte émotion, un instant « magique » par le « silence », « la pluie » et « la nuit ». La pensée des vivants voyage avec l’âme du défunt : les « gens se regardaient avec des yeux tristes, incapables soudain de bouger, de rentrer chez eux et de refaire les gestes quotidiens. » 1054 Le rituel funèbre dans Desirada fait de la mort de Ranélise un événement grandiose, un lieu de communion sacrée mêlée de superstition. L’imaginaire baroque, qui se dégage de la réalité funèbre, est exalté dans les gestes des proches du défunt : une fois la nouvelle de la mort de Ranélise est apprise :

‘« On avait recouvert les miroirs avec des housses violettes et placé des rameaux bénits sous les images saintes. Pendant quatre jours et quatre nuits, les gens n’avaient pas cessé de défiler et de s’asseoir autour du cercueil à dessus de verre où elle reposait. » 1055

Le partage des eaux d’Alejo Carpentier décrit la mort et les funérailles de Mouche, femme du narrateur. La description est beaucoup plus métissée, et le deuil mêle les croyances chrétiennes à la superstition. Alejo Carpentier révèle des circonstances très étranges : les hommes debout « parlaient gravement », les femmes priaient et chantaient dans un rythme monotone : « Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes. » Et, la nuit, « tous les miroirs, dont la profondeur avait reflété la vie et les gestes du mort, étaient voilés avec des crêpes et des toiles. » 1056 Dans Un plat de porc…, le passé créole renforce le symbolisme de la mort baroque, parce que cet antécédent est une obsession, il habite l’imaginaire de Mariotte. Elle ne peut faire son deuil, elle pense profondément à son terroir natal. D’où les aspects du récit mélancolique endeuillé que transcrit le personnage Mariotte. La mort des êtres chers, celle de tante Louise en particulier, les souvenirs du passé, le poids du présent résonnent dans sa mémoire et engendrent le récit rétrospectif, où le passé est un mirage, le présent une parenthèse, une absence, une mort en soi. C’est d’ailleurs la narratrice qui donne l’ironie de son propre sort, elle vit seul et difficilement un double deuil, celui des êtres et de son terroir, sans consolation : 

‘« Temps mort. Imperceptible fragment d’éternité. Dépouille animale dans une grotte sans âge ; Le crime d’être née ; et l’horreur de l’absolution finale. -Combien de minutes s’écoulèrent de la sorte, hors du sens commun ? » 1057 , ’

La représentation de la mort dans les romans est le reflet de la société créole. Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart offrent des visions différentes concernant les représentations collectives de la mort. Les rites funéraires, le deuil, les veillées, la hantise de la mort, traduisent l’histoire des mentalités d’une société, celle des Antilles. Michel Picard analyse à peu près dans La Littérature et la mort 1058 les mêmes représentations mentales de la mort. Pour cet auteur, l’approche littéraire du trépas permet de révéler des « attitudes collectives », des croyances, et des angoisses. Les romans exposent cette pensée, mais dans un contexte culturel antillais. Les derniers rois mages commémorent la survivance symbolique du roi défunt par les cultes. La résurrection du héros, Ti Jean L’horizon, avalé par la Bête confirme la croyance à l’immortalité de l’âme. Les disparus sont présents auprès des vivants dans Pluie et vent… et dans Moi, Tituba sorcière, par contre la préparation à la mort est une fête, une réjouissance dans Un plat de porc…La mort est banalisée dans ce roman, parce qu’elle est une seconde existence dans le monde imaginaire.

La création la plus apparente du mystère dans les romans du corpus, réside dans la figure du revenant. Le zombie ou la double existence est la vie d’une personne sur terre qui a déjà perdu l’âme. Figure mystique héritée du surnaturel africain, le fantôme rôde inlassablement au village et son esprit plane sur l’imaginaire des vivants. Mais les auteurs cherchent à souligner l’Ombre, et la connotation littéraire qu’ils en donnent, caractérise davantage le mysticisme noir. Pour comprendre le mystère du zombi, et avant de l’analyser dans l’écriture des romans, on peut voir ses origines. L’histoire coloniale a révélé la pratique mystique du vaudou par les anciens esclaves Haïtiens. Le vaudou est une pratique religieuse. Ses adeptes croient à des dieux, qui sont au nombre de trois : li gran zombi est le dieu serpent, Zaka, le dieu des travaux de la terre, Gued incarne l’esprit des morts. Le vaudou est effectué par des sacrifices d’animaux sauvages, coqs, chèvres, chats, chiens. La prêtresse des cultes du vaudou est appelée Mambo, et le prêtre Hougan. Ils sont des sorciers qui dirigent les croyances pendant la nuit. Durant ces reconnaissances, les adeptes chantent, dansent pour invoquer les dieux, les morts et les esprits protecteurs. La présence permanente des défunts, auprès des vivants, rend magique et merveilleux les rites du vaudou haïtien. Les défunts s’appellent des zombis : les sorciers du vaudou suspendent leur mort. Ils concourent à la vie quotidienne, sans parole ni geste.

La société antillaise, microcosme de la société caribéenne, conçoit ce mysticisme surnaturel. La communauté refuse de croire au départ définitif des morts. La figure du Zombi, couleur aussi de l’identité antillaise, fait partie de l’anthropologie culturelle. Le Zombi est non seulement un revenant, mais aussi une personne n’éprouvant plus l’envie de vivre. Moralement il est mort, sa vie n’a plus de sens et de signification. Les textes de Maryse Condé et de Simone Schwarz-Bart parlent du Zombi. Ti Jean L’horizon de Simone Schwarz-Bart présente un personnage zombifié, Wademba. Il est mort mais son âme est constamment présente dans l’esprit du héros. La figure du Zombi construit le mysticisme du récit, comme dans Moi, Tituba sorcière…La femme Abena détermine la psychologie de Tituba et concourt aux actions du roman. Reine sans Nom, personnage mort au cours du récit, présente les caractères du zombi et revient sur terre. Télumée se dit elle-même « zombifiée », à cause de son existence douloureuse, hasardeuse, comme celle des zombis. Elle mène une double existence, en pénétrant le monde des morts.

Dans Ti Jean L’horizon, le héros visite le monde des trépassés. Ce n’est plus le défunt qui visite le monde des vivants, mais le héros du conte qui descend au royaume des morts. Par contre Maryse Condé donne une image métaphorique du zombi dans Traversée de la Mangrove. Francis Sancher demeure le personnage vivant et ses actes sont pérennisés par la communauté de Rivière au Sel. La totalité des témoignages retrace de façon incomplète et désordonnée la vraie identité de Francis Sancher. Le personnage est vivant et zombifié dans la conscience populaire de Rivière au Sel, dans l’imaginaire du lecteur également. Les différents témoignages immortalisent Francis Sancher. La figure du zombi dans les romans, au-delà de la réincarnation, renvoie à des images symboliques: La renaissance de Wademba dans Ti Jean L’horizon, la réincarnation de la sorcière Abena dans Moi, Tituba sorcière…, et les visions de la défunte Reine Sans Nom par Télumée dans Pluie et vent…, signifient la tradition orale. Dans la société antillaise traditionnelle, attachée aux sociétés africaines, le savoir se transmettait de génération en génération, de père en fils, de bouche à oreilles. La figure du zombi pourvoit cette transmission de l’oralité. Elle explique le conflit culturel entre les valeurs du passé et celles du présent dans Les derniers rois mages. Le défunt Francis Sancher demeure dans chaque âme des habitants de Rivière au Sel, il est le symbole de la conscience collective.

La figure du zombi exprime l’identité littéraire dans Un plat de porc…, l’écriture, la narration, l’intrigue du roman ressuscitent le passé antillais, la culture, les mœurs, la religion, raccommodés, pérennisés dans le texte, et présents dans l’âme du narrateur. Le zombi, être maléfique, personnage mythique, imaginaire, création cosmogonique, fait penser au roman Dezafi 1059 de Frankétienne. L’écrivain haïtien raconte l’histoire de « zombification », transformation d’une situation politique en zombi, l’allégorie de la condition du pouvoir en Haïti. Le jeune personnage Klodonis, être réel, palpable, physique et vivant, est transformé en zombi par le houngan Sintil, le sorcier vaudou qui le réduit à l’état d’esclave. C’est l’allégorie de l’Etat haïtien, personnifié en être tyrannique, vivant comme invisible, inaccessible et omniprésent, le dictateur Duvalier. Une révolte anéantit le pouvoir tyrannique et mystique du sorcier vaudou. Frankétienne préfigure la révolution qui mettra également fin au pouvoir autoritaire du zombi tyran, Duvalier le sanguinaire et le barbare, le peuple en pâtit. A la lumière des romans de Maryse Condé et Simone Schwarz-Bart, on peut se demander si la littérature est une science ésotérique ? La littérature est plutôt un art qui pratique l’ésotérisme, les romans énoncent cette caractéristique mystique de la littérature, qui agrémente tout de même la valeur littéraire et esthétique des livres du corpus, point culminant du métissage littéraire.

Notes
1037.

Philippe Goudey, « L’écriture de la tyrannie : dans Le Royaume de ce monde d’Alejo Carpentier et Le Mât de Cocagne de René Depestre, in Ecritures Caraïbes, sous la direction de Georges Voisset et Marc Gontard, Rennes, PUR, 2002, pp. 97-105.

1038.

Simone Schwarz-Bart, Ti Jean L’horizon, p. 145.

1039.

Maryse Condé, Moi, Tituba sorcière…, p. 88.

1040.

Maryse Condé, Les derniers rois mages, p. 225.

1041.

Gabriel Garcia Marquez, Cent ans de Solitude, op.cit., p. 247.

1042.

Maryse Condé, Traversée de la Mangrove, p. 39.

1043.

Maryse Condé, Les derniers rois mages, p.18.

1044.

- Desirada, p. 161.

1045.

S. Schwarz-Bart, Un plat de porc…, p. 92.

1046.

Ibid.

1047.

Ibid. 93.

1048.

Ibid.

1049.

Birago Diop, « Souffle », Les contes d’Amadou Koumba, Dakar, Editions Présence Africaine, 1961, pp. 171-175.

1050.

S ; Schwarz-Bart, Pluie et vent…, p.195.

1051.

Ibid.

1052.

Xavier Orville, La voix des cerfs-volants, Paris, Stock, 1994, p. 39.

1053.

Simone Schwarz-Bart, Pluie et vent…, p. 141.

1054.

Maryse Condé, Traversée de la Mangrove, p. 250.

1055.

- Desirada, p. 149.

1056.

Alejo Carpentier, Le partage des eaux, Paris, Gallimard, 1956, p. 174.

1057.

Simone Schwarz-Bart, Un plat de porc…, p. 39.

1058.

Michel Picard, La littérature et la mort, Paris, P.U.F, 1995.

1059.

Frankétienne, Dezafi, Port-au-Prince, Editions Fardu, 1975.