Le péperin - du latin peperinus, de piper, poivre - est un tuf volcanique employé comme pierre à bâtir. Faustino Corsi définit la pierre « péperin » citée par Agostino del Riccio et Giorgio Vasari, comme « un mélange de cendres, de pierres appelées lapilli 256 , et d'autres substances non similaires lancées par les volcans, qui, par l'action du froid et de l'eau, se mélangent étroitement et acquièrent une grande cohésion pour former une pierre » 257 . Elle est donc composée essentiellement de vake 258 et renferme des fragments d'autres matières telles que la ponce, le basalte et le mica. Sa texture peut être grenue ou encore graveleuse. Roche tendre, friable, elle se trouve dans les terrains volcaniques et basaltiques et peut proposer des couleurs s'échelonnant du jaune, gris rougeâtre au brun. On en trouve, selon Agostino del Riccio à Rome, autour de Marino 259 .
Les écrits de Giorgio Vasari permettent, d'une part, de savoir que le péperin ou peperigno - dénomination donnée par ce dernier - est une « pierre spongieuse noire, comme le travertin, qu'on trouve dans la campagne de Rome », servant « aux peintres pour les peintures à l'huile » 260 et, d'autre part, que « les pierres rugueuses et sèches, comme certains péperins tendres, sont plus poreuses et absorbent mieux le mélange d'huile bouillie et de pigments » 261 .
Hormis le témoignage de Giorgio Vasari, quelques exemples dont L'Adoration des bergers de Francesco Salviati au palais de la chancellerie dans la chapelle du Pallio 262 (fig. 16) ou de Perino del Vaga - qui ne peint pas à l’huile mais à tempera -, attestent pour l'instant, d'une telle pratique 263 . Le mauvais état de conservation de cette peinture explique, peut-être, que les artistes préfèrent employer d’autres supports.
Selon la définition du Petit Robert : « petites pierres poreuses projetées par les volcans en éruption »
« Una confusione di ceneri, di pietruzze chiamate lapilli, e di altre sostanze non punto affini lanciate dai vulcani… », Corsi, 1845, p. 198.
Vake : roche à structure terreuse homogène.
Marino se situe à vingt-quatre kilomètres de Rome.
Vasari, 1550, (1989), vol. 1, p. 86.
Vasari, 1550, (1989), vol. 1, p. 86, p. 178.
Francesco Salviati, La Nativité, huile sur péperin, 176 x 172, Rome, Palais de la Chancellerie . Catalogue raisonné, n° 22.
Peu d'informations ou de descriptions se sont portées sur le péperin et il apparaît que ce matériau employé dans l'architecture n'a pas connu un grand enthousiasme en peinture.
Outre les écrits d'Agostino Riccio et de Giorgio Vasari, Jean Targioni Tozetti parle d'un péperin de Santa Fiore.