CHAPITRE II : Rome et la peinture sur pierre

Rome et Florence présentent dans l’emploi et la diffusion des peintures sur pierre de nombreux points communs mais, alors que l’hégémonie des Médicis à Florence apparaît parfois comme une entrave à la création, la diversité, à Rome, des connaisseurs aux goûts variés et originaux stimule les activités artistiques. Chaque grande famille fait la promotion d’un artiste ou d’une technique 908 . Scipione Borghese (1576-1633), Francesco Barberini (1596-1679) ou le cardinal Alessandro Peretti Montalto (1570-1623) privilégient des supports semi-précieux comme le lapis-lazuli comportant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament ou des histoires mythologiques, alors que  Francesco Maria del Monte (1549-1626) ou Cassiano dal Pozzo préfèrent des sujets pouvant mêler les veines de la pierre au travail de l’artiste. En revanche, Vincenzo Giustiniani (1564-1637) favorise des genres particuliers comme les scènes de bambochade ou les natures mortes - penchant conforté par son attrait pour les peintures du Caravage. Chacune de ces productions correspond à une particularité précise qui nous amène à limiter notre domaine d’étude essentiellement aux peintures sur supports semi-précieux.

Les collections Borghese et Barberini fournissent un modèle durant tout le XVIIe siècle et méritent une attention spécifique. Les recherches de Paola della Pergola ont permis de comprendre la formation de la collection des Borghese et d’en suivre les vicissitudes, montrant, par exemple, que si sa formation commence véritablement avec l’élection de Camillo en tant que pape et de Scipione en tant que cardinal, elle résulte aussi de la participation de différents membres de la famille 909 .

La collection Borghese

Actuellement, la Villa Borghese possède vingt-deux peintures sur pierre dont seule une infime partie est exposée. Cet ensemble ne correspond pas à l’état originel de la collection et nombre de ces tableaux ont été vendus ou dispersés au cours du XIXe siècle. Les toutes premières mentions concernent la collection de Francesco Borghese qui, en 1610, possédait un « tableau sur lapis-lazuli représentant saint Jean évangéliste avec un cadre d’ébène comportant quatre petits grenats » 910 , puis, en 1615, Marcantonio Borghese détient une Adoration des mages sur albâtre 911 . Le 21 avril 1634, on doit verser dix-huit écus pour « les peintures sur pierre d’agate de Florence ornée, pour l’une, de la figure de Jésus-Christ qui porte la croix au calvaire avec les Marie et pour l’autre la figure du martyr de saint Etienne » 912 .

En 1644, la collection s’enrichit de nouvelles compositions et l’inventaire mentionne cinq tableaux sur pierre dont la Ville de Jérusalem - sur toute cette liste, seule cette œuvre coïnciderait avec l’un des tableaux du musée attribué à Antonio Tempesta et cité dès 1650 par Jacopo Manilli 913 .

En 1682, les héritiers de Donna Olimpia Aldobrandini, Giovanni Battista Borghese et Giovanni Battista Pamphili, se partagent ses tableaux dont six sont peints sur pierre 914 . Sur l’ensemble de ces peintures, seules celles de la Traversée de la mer rouge et du Christ en croix apparaissent dans les inventaires successifs de la Galleria Borghese 915 .

En 1693, seize peintures sur pierre, souvent sur lapis-lazuli, agate ou jaspe, sont signalées, attestant ainsi du succès rencontré par cette technique auprès des Borghese - et notamment Scipione Borghese dont on sait qu’il commanda des œuvres à Alessandro Turchi et Pasquale Ottino 916 . Au XIXe siècle, la collection commence à être dispersée puisqu’en 1801 seize peintures sur pierre avaient été vendues au marchand d'art Durand, parmi lesquelles trois tableaux attribués à Antonio Tempesta dont «  l’appel de saint Pierre avec un apôtre peint sur pierre du Tempesta large p. ½ haut n.8 » 917 , décrit avec plus de précision dans l’inventaire de 1693, et pouvant peut-être correspondre, par ses dimensions, avec l’œuvre vendue par Christie’s Rome, le 21 novembre 1995 comme d’un artiste proche de Filippo Napoletano 918 . En 1809, deux tableaux, « une Judith peinte sur pierre de touche d’Elisabeth Sirani » ainsi qu’une « Déposition de la croix sur pierre de touche de Wanderweff » sont envoyés à Turin 919 .

Ces différents changement posent maints problèmes, car certains tableaux comme un « tableau de lapis-lazuli ovale de trois quart de hauteur environ avec une chasse [..] du Tempesta » cités dans l’inventaire de 1693 n’apparaissent nullement dans le musée et ne sont cités dans aucun autre registre 920 . Mis à part les difficultés posées par ces omissions, la documentation de la collection Borghese atteste de la place prépondérante accordée à cette technique par les Borghese et prouve que, ceux-ci privilégiaient autant les sujets dévotionnels que les portraits, l’ardoise que les pierres semi-précieuses. Dans ces descriptions, souvent lacunaires, la mention de l’auteur faisant fréquemment défaut, les noms d’un petit groupe d’artistes, tel Antonio Tempesta, reviennent souvent comme un témoignage de leur participation au développement de la peinture sur pierre. D’ailleurs, Antonio Tempesta est fréquemment sollicité pour peindre des batailles ou d’autres petites scènes sur pierres imagées et nous pouvons peut-être mettre en rapport cette production avec la rétribution par les Borghese à Antonio Tempesta le 2 août 1616 pour deux tableaux - dont les sujets et les supports ne sont pas précisés 921 .

La collection Barberini

Parallèlement, l’étude des collections Barberini dévoile un état d’esprit similaire qui répond aux « normes » de la période et explique que nous retrouvions Antonio Tempesta dans le cercle d’érudits gravitant autour de ces grandes familles 922 . Tous présentent des intérêts identiques, qu’il s’agisse de Scipione Borghese, Francesco Barberini ou Paolo Giordano II Orsini, et révèlent un penchant pour les lettres et les sciences 923 . Des artistes comme Filippo Napoletano, épris de recherches naturalistes, sont souvent conviés à évoluer dans ce cercle et des érudits comme Cassiano dal Pozzo, proche de Francesco Barberini, constituent des collections où ils mêlent objets naturels, savants et œuvres d’art. Lorsqu’en 1627 Cassiano dal Pozzo commence à accumuler des objets selon ce modèle, il fait fréquemment appel aux mêmes peintres, c’est à dire à Filippo Napoletano ou Jacopo Ligozzi et préfère les tableaux sur pierre paysagère alliant le jeu de la pierre et de l’artiste. Sa collection révèle deux batailles d’Antonio Tempesta et des pierres paysagères de Florence appréciées pour leur aspect curieux 924 . Dans ces choix, Cassiano dal Pozzo est représentatif de toute une classe sociale et atteste de l’importance de l’héritage culturel car nous savons qu’il n’est pas l’unique membre de sa famille à apprécier les peintures sur pierre. En effet, Amedeo dal Pozzo possède une collection de tableaux d’une grande diversité, comportant entre autres des tableaux sur pierre dont deux d’Antonio Tempesta : un Saint Eustache et une Bataille, sujets qu’il aborde à plusieurs reprises 925 .

Francesco Maria del Monte s’inscrit dans ce milieu culturel et prête, du fait de sa mission, un intérêt à cette technique puisqu’il est chargé de trouver les pierres dures nécessaires aux ouvrages de San Lorenzo à Florence et de Santa Maria Maggiore - chapelle Pauline - à Rome. Les nombreuses correspondances avec Ferdinand de Médicis, concernant l’acquisition de pierres, témoignent de l’importante connaissance de Francesco Maria del Monte dans ce domaine. Les diverses lettres définissent nettement son rôle quant au jugement des qualités esthétiques, de la dureté ou encore des prix des matériaux proposés 926 . L’intérêt minéralogique ne peut seul expliquer ce savoir que l’on met également en rapport avec la culture archéologique partagée par des personnalités comme Fulvio Orsini ou Cassiano dal Pozzo. En effet, son goût pour l’antique l’amène à organiser des fouilles archéologiques et à s’intéresser aux pierres. Sa collection, rachetée en partie en 1628 aux héritiers par Francesco Barberini et comportant vingt-et-une œuvres sur pierre - sur un total de trois-cent-quatre-vingt-dix-neufs tableaux - confirme cet engouement. Dès le début du XVIIe siècle, les témoignages concernant la peinture sur pierre se multiplient et l’assertion de Francesco Maria del Monte, le 2 mai 1608, selon laquelle « il y a beaucoup de morceaux d’albâtre, du type qu’on utilise pour peindre » 927 , prouve qu’à cette époque ce support est souvent employé.

Durant tout le XVIIe siècle, la peinture sur pierre devient un des cadeaux diplomatiques privilégiés explicitant son ample diffusion en France, en Espagne ou en Savoie. L’étude des documents d’archives de la collection Barberini met en exergue ce phénomène et lorsque Maffeo ou Francesco Barberini donnent des peintures sur pierre à des souverains et des princes italiens, anglais, espagnols ou français, ils privilégient des productions prestigieuses faites sur des supports de prix relativement élevé comme le lapis-lazuli, l’améthyste ou l’albâtre - devant illustrer glorieusement le nom des Barberini. D’ailleurs, les correspondances entre le cardinal Francesco Maria del Monte et Ferdinand de Médicis confirment le coût considérable pour ces matériaux. Il faut ainsi compter soixante-dix écus pour deux morceaux d’albâtre oriental, de petites dimensions - trois palmes de longueur et une palme et demi de largeur - 928 , prix nettement supérieur à celui de supports traditionnels comme la toile 929 .

Le 23 mars 1635 l’un des intermédiaires des Barberini, non cité, achète une pierre d’albâtre devant être confiée à Giovani Francesco Romanelli, afin qu’il peigne une sainte Marie Madeleine qui sera offerte au Grand Duc de Toscane 930 .

Le 30 mars 1635 divers tableaux sont envoyés en Angleterre comme « une petite Vierge mesurant une palme trois quarts avec sainte Catherine faite par Stella en lapis lazuli…  931 » tandis que l’ambassadeur extraordinaire d’Espagne reçoit en 1634 une Annonciation sur lapis-lazuli de la main de Stella et en 1639 une nativité de Giovanni Francesco Romanelli peinte sur pierre, dont une partie en lapis-lazuli 932 . Lors de ses différentes missions diplomatiques, Francesco Barberini offre des tableaux exécutés sur pierre et ainsi donne-t-il au roi d’Espagne, Philippe IV, « une nativité peinte sur aventurine par Pierre de Cortone, richement encadrée en argent et lapis-lazuli, destinée originellement à un courtisan mais considérée ensuite tellement précieuse qu’elle devait être donnée à un roi  », déposée aujourd’ui au musée du Prado 933 . Dans de telles circonstances, le commanditaire réclame à l’artiste de peindre des sujets religieux d’autant que les Espagnols apprécient les objets à destination dévotionnelle. Les différents témoignages et inventaires définissent nettement l’engouement des Espagnols pour la peinture sur pierre.

La peinture sur pierre en Espagne et en France

Lors de la légation de 1626, Cassiano dal Pozzo accompagne Francesco Barberini en Espagne et constate que des « petits tableaux sur jaspe ou agate peints d’une assez bonne main s’utilisaient en Espagne par les dames, à la place des bijoux ou des reliquaires » 934 . Aussi les membres de la famille souveraine espagnole affichent-ils une prédilection pour les petites productions religieuses exécutées sur pierre, montées en reliquaires. Jeanne d’Autriche, à l’origine de la fondation, en 1559, du monastère de las Descalzas Reales, lieu de recueillement de la famille royale, crée, dans ce couvent, une pièce consacrée à la Vénération des reliques 935 . Les reliquaires accumulés allient des qualités esthétiques et dévotionnelles et sont composés de peintures sur pierre souvent exécutées par des artistes italiens 936 . La conception, en 1565, par Gaspar Beccera d’un autel composé de dix peintures exécutées sur pierre noire de Gênes - détruit dans l’incendie de 1862 - pour l’église du monastère de las Descalzas Reales, atteste du goût de la famille royale pour cette technique 937 .

Par mimétisme, ce type de production connaît une importante diffusion à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle sur l’ensemble du territoire espagnol. Les inventaires mentionnent dans les collections d’Espagnols ayant souvent résidé en Italie, une importante quantité de peintures sur pierre d’artistes tant Espagnols qu’italiens 938 .

En France, le succès paraît similaire et André Félibien mentionne que « les petites peintures parfois sur marbre étaient fort recherchées. Francesco Barberini en avait donné en 1625 à Marie de Médicis, on en trouvait chez les deux Crequy, chez Particelli, et chez La Vrillière, chez  Liancourt, chez Bretagnecomme à Aix, chez le baron de Valbelle» 939 . Les œuvres données par Francesco Barberini à Marie de Médicis, lors de sa légation en France, sont indiquées en 1625 dans le journal de Cassiano dal Pozzo, qui mentionne « un tableau en lapis-lazuli sur lequel était fint la venue de la Madeleine en Egypte » 940 .

Dans les inventaires italiens et français, un nom revient de manière récurrente, celui d’Antonio Tempesta.

Notes
908.

Pour plus de précisions sur les collections romaines aux XVIe et XVIIe siècles : Spezzafero, Luigi, « La Cultura del cardinal del Monte e il primo tempo del Caravaggio », Storia dell’Arte, n° 9/10, 1971, p. 57-92 ; Frommel, 1971, p. 5-49 ; Chandler Kirwin, William, « Addendum to Cardinal Francesco Maria del Monte’s Inventory : The date of the Sale of various Notable paintings », Storia dell’ Arte, 1971, p. 53-56 ; Rubsamen, Gisela, The Orsini inventories, Malibu, J. Paul Getty Museum, 1980 ; Falguières, Patricia, « La cité fictive ; Les collections de cardinaux à Rome au XVIe siècle », p. 215-333, dans, Les Carrache et les décors profanes ; actes du colloque organisé par l’Ecole française de Rome, 2-4 octobre 1986, Rome, De Boccard, 1988 ; Solinas, Francesco (dir.), Cassiano dal Pozzo. Atti del seminario internazionale di Studi, Naples, 1987, Rome, De Luca, 1989 ; Sparti, Donatella Livia, Le Collezioni dal Pozzo. Storia di una famiglia e del suo museo nella Roma seicentesca, Modène, Panini, 1992 ; Turner, (dir.), Nicholas, The Paper Museum of Cassiano dal Pozzo, catalogue d’exposition, Londres, 1993 ; Waźsbiński, Zygmunt, Il Cardinale Francesco Maria del Monte (1559-1626), mecenate di artisti, consigliere di politici e di sovrani, Florence, L. Olschki, 1994, 2 vol. ; Fornari Schianchi, Luciano, (dir.), I Farnese. Arte e collezionismo, catalogue d’exposition, Naples, 1995 ; Negro, Angela, La Collezione Rospigliosi, La quadreria e la committenza artistica di una famiglia patrizia a Roma nel Sei e Settecento, Rome, Argos, 1999 ; Spezzafero, Luigi, « Problemi del collezionismo a Roma nel XVII secolo », p. 3-23 dans Bonfait, Olivier, Hochmann, Michel, Spezzafero, Luigi, Toscano, Bruno, (dir.), Geografia del collezionismo. Italia e Francia tra il XVI e il XVIII secolo, Atti delle giornate dedicate a Giuliano Briganti 1996, Rome, Ecole française de Rome, 2001 ; Schütze, Sebastian, « Maffeo Barberini tra Roma, Parigi e Bologna : un poeta alla scoperta della "Felsine pittrice" », dans, I Cardinali di Santa romana Chiesa, 2002, p. 41-55 ; Cappelletti, Francesca, (dir .), Decorazione e collezionismo a Roma nel Seicento. Vicende di artisti, committenti, mercanti, Rome, Gangemi editore, 2003.

909.

Pour les collections Borghese voir : della pergola, Paola, «Per la storia della galleria Critica d’Arte Borghese», Critica d’Arte, 1957, p. 135-142 ; della pergola, Paola, La Galleria Borghese in Roma, Rome, Istituto Poligrafo dello Stato, 1959, 2 vol. ; della pergola, Paola, « L’Inventario Borghese del 1693 », Arte Antica e Moderna, n° 30, 1965, p. 202- 217.

910.

« Un Quadretto in lapislazaro con San Gio. Evangelista con cornice di ebano con quattro granate piccole », Archivio Vaticano, Archivio Borghese, B 7502, Inventario di Robbe in Roma e nei Castelli 1610-1622, Delle Robbe che stanno al servitio dell accmo Sig. Franc.o Borghese, 1610, c. 339 (inédit).

911.

della pergola, 1959, vol. II, p. 55. 

912.

« Le piture sopra la pietra di Agatti di Fiorenza ornatti a uno vie la figura di N.S. Giesù christo che porta la chroce al Monte Calvario chon le Marie et Turbe alatro vie la figura del Martiro di Santo Stefano protomartire… », Archivio Vaticano, Fondo Borghese, busta 1217, année 1634, cc. 39-44, publié par della pergola, 1959, p. 222.

913.

« Un quadro della città di Gierusalemme con cornice d’albuca / doi quadretti in lavagna con cornice di noce con lapislazzaro uno longo p.mi uno e mezzo inc.a, l’altro longo p.mi uno et un terzo, larghi p.mi uno e tre quarti inc.a tutti doi / un quadro d’alabastro bianco dipintovi la testa del salvatore coronato in spine, alto p.mi uno e tre quarti, largo p.mi uno et un terzo inc.a, con cornice nera […] lasciato / un quadro in tondo di diaspro con un Huomo et una Donna che si bagiano et un Amorino e doi palombelle et un carro trionfale di metallo dorato et attaccaglio di metallo simile diametro » , Archivio Vaticano, Archivio Borghese, Inventario della Guardaroba, 1644, busta 25, carta 86 (inédit).

914.

« Un quadro di Alabastro fatto in ovato dipintovi la sommersione di faraone con telaio nero alto palmi uni, e tre quarti di mano incerta [….], Un quadro di una Madonna in pietra miniata d’oro con il putio sostenuta dagl’Angioli dipinta in chiaro scuro alta palmi due come al suda inventario […], un quadretto à due faccie in tavola d’Alabastro cotognino da una banda la Natività di Nro signore e dall’altra l’Annuntiata con ornamento d’ebano fatto à frontespitio, et il quadro posa sopra una Base di pietra nera a scalini e sotto nella sommità un vasetto come all’inventario 247 [ ..] Un quadro in pietra con nro Sig.re che dorme appoggiato al mondo e S. Gio Batta con un ginocchio in ginocchioni nudo con cornice nera profilata d’oro alto pmi uni e tre quarti in circa scritto dietro Pnpe di Rossano [ ...] Un quadro in pietra con Christo in Croce, che guarda al cielo con tre pietre rosse p[er] la Cornice, e cinque pietre bianche, il tutto fatto a frontespitio con cronice nera arabescata d’oro alta palmi due in circa con la cornice alto palmi trè e mezzo [… ] un quadro in lavagna con la Madonna, Christo e Sta Catherina, Sta Cecilia, S. Gioseppe con una coperta di rame dipinta il rubbo che vidde Moise alto palmo uno in circa dell’Albano. Cornice di ebbano», Archivio Vaticano, Archivio Borghese, 34, Inventario dei beni ereditai da D. Olimpia Aldobrandini, c. 456.

915.

Cependant il sied de rester prudent quant à la description de la traversée de la mer rouge car qu’il s’agisse des collections Borghese ou Doria Pamphili, toutes deux possèdent au moins une peinture sur pierre de ce sujet.

916.

L’inventaire de 1693 a été publié par : della pergola, 1965, p. 202-217.

917.

« La chiamata che fa Christo a S. Pietro dalla barca di Ant. Tempesta dipinta in lapislazzalo », Archivio Vaticano, Archivio Borghese, 346, n° 11 et n° 14.

Inventaire de 1693 : « Un quadro ovato alto mezzo palmo di lapis con Christo con gli Apostoli, tre altre figure in una Barca, cornice e frontespitio nera d’ebbano con rami dorato del N. del Tempesta », della pergola, 1957, p. 140.

Certains tableaux censés être cédés au marchand se trouvent encore à la Galleria Borghese. Il importe donc de rester prudent sur cette liste.

918.

Cercle de Filippo Napoletano, Vocation de Pierre, huile sur lapis-lazuli, ovale, 11,5 cm x 9,5 cm, Vente Christie’s Rome, 21 novembre 1995, n° 165. Catalogue raisonné n° 187.

Nous ne pouvons certifier que la description correpond à la peinture étant donné qu’il existe d’autres exemples similaires. D’autre part, de nombreux inventaires espagnols font référence à des tableaux élaborés sur lapis-lazuli à partir de ce sujet.

Voir également la vente du 21-23 janvier 2003, n° 2, Sotheby's New York qui présentait une Vocation de saint Pierre sur lapis-lazuli, attribuée à Antoine Carrache : huile sur lapis-lazuli, 16,2 cm x 31,8 cm. Catalogue raisonné n° 454.

Pour les conversions, nous rappellons qu’un palmo romano correspond environ à 22,34 cm.

919.

« La Giuditta dipinta sul paragone Elisabet Sirani / Cristo deposto dalla croce sul paragone Wanderweff », Archivio Vaticano, Archivio Borghese, 346, n° 48, Stato nominato e numerico di tutti i quadri di proprieta di S.C. Principe Camillo Borghese estratti dalla galleria in Roma e spedite a Torino, 1809.

920.

« Sotto al detto un quadro di lapislazzaro ovato di tre quarti di altezza circa con una caccia dentro [..] del Tempesta », Archivio Vativano, Archivio Borghese, publié par Pergola, 1965, p. 208.

921.

« Sc. 100 mta pagati ad Antonio Tempesta per conto di doi quadri che fa per S.S. Ill.ma, sc. 100 », Archivio Vaticano, Fondo Borghese, busta 1010 et busta 23, publié par della pergola, 1959, p. 219. Paola Della Pergola fait état de divers paiements à Antonio Tempesta entre 1616 et 1617.

922.

Pour les collections Barberini : Montagu, n° 4, 1971, p. 42-51; Lavin Aronberg, 1975.

923.

La publication des inventaires de la famille Orsini révèle de nombreuses peintures sur pierre dont deux d’Antonio Tempesta dans la collection de Lelio Orsini : « un altro quadro ovato di pietra di grandeza due palmi in circa con cornice d’ebbano dipintovi una caccia di leoni e tigre e la cornice d’ebbano…» / « un aovato in pietra di due palmi in circa dentroa ad scattola rappresentant il dilluvio d’Antonio Tempesta », Archivio Capitolino, fondo Orsini, busta 413, 18 juin 1696, publié par Rubsamen, 1980, p. 21, p. 25.

924.

Sa collection comporte entre autre : « Due quadretti in pietra di battaglie che si credono del Tempesta con cornici nere filettate d’oro […] Un quadro di pietra che rappresenta una Gabia con dentro un Uccello con sua cornice bianca di legno […] Due ottangoli grandi di pietre di Firenze […] quadro in pietra di Firenze […] Un quadretto di pietra di Firenze rappresentante una Città », A.S.C, mazzo I, Notaio S. Scaccia, Inventario generale degl’Effetti ereditarij del quand’signore Antonio dal Pozzo, rogato in Firenze il 29 maggio 1620, publié par Sparti, 1992, p. 188, 122, 127, 221.

925.

« Un S. Eustachio, sopra un lapiz lazuri, ovato opera del Tempesta largo mezzo palmo con cornice d’ebano ...D.15… Una Battaglia del Tempesta sopra la Pietra diligientessima con cornise d’ebano alta un palmo, e larga 1 ½ … D.50 », Archivio di Stato di Biela, Archivio dal Pozzo della Cisterna, serie II, Mazzo 16, Inventario della casa della Cisterna, 20 juillet 1634, publié dans catalogue d’exposition,  Biella, 2001, p. 50.

926.

On peut notamment se reporter aux correspondances du cardinal Francesco Maria del

Monte à Ferdinand de Médicis, entre 1601 et 1604 : A.S.F, Mediceo 3762 A, C. 134 ; A.SF., Mediceo 3761, cc.NN, publiées par Waźbiński, 1994, vol. II, p. 496, p. 505, p. 507 et p. 508.

927.

« Ancora vi sono molti pezzi d’Alabastro, di quella sorte che qua usano p[er]dipingere, li quali se le bisognano me ne potrà avisare », publié par Waźbiński, 1994, vol. II, p. 510.

Ces assertions sont reprises par Laura Laureati dans catalogue d’exposition, Milan, 2000-2001, p. 211.

928.

Lettre du cardinal del Monte à Ferdinand de Médicis, 31 Mars 1601 : « Ho vistoe dui pezzi

d’Alabastro orientale […] et sono di lunghezza tre palmi et qualche cosa di svantaggio, di lunghezza un palmo et mezzo in cicra », A.SF., Mediceo 3761, cc.nn., publié par Waźbiński, 1994, vol. II, p. 508.

929.

Les prix des supports sont difficiles à comparer nous ne possédons pas de séries suffisamment

grandes pour pouvoir émettre des conclusions. D’autre part, différents critères doivent être pris en compte tels les dimensions, le lieu de production ou la qualité du matériau.

Certains livres de compte comme celui de Lorenzo Lotto fournissent toutefois certaines

informations. En 1543, Lorenzo Lotto fait état de diverses dépenses dont : « tella per depinzer, braza 16… L.6 s___ », Lotto, Lorenzo, Libro de Spese diverse, XVIe siècle, édition transcription, Grimaldi, Floriani, Sordi, Katy, Loreto, Delegazione Pontificia per il Santuario della Santa Casa di Loreto, 2003.

930.

« Compro dal Sig.r Dò Ippolito, due cornice d’ebano con un fregio di legno rosio et in menzo con pietra Alabastro pagato una scudi 10 », 20 mai 1635, III. Lib. Ric. C. 48, publié par Lavin Aronberg, 1975, p. 35. Ce paiement est intéressant car il montre que dans ce cas, le commanditaire fournit la pierre à l’artiste. Qui plus est, il ne s’agit pas uniquement d’acheter la pierre mais aussi le cadre, offrant au peintre un support prêt à l’emploi.

931.

« Una Madonnina di tre quarti di p. mo con Santa Caterina fatto dal Stella in Lapis da Lazaro in tonno con cornice di Ebano et un file di rame indorato » ou « una altra Madonna di Menzo p.mo in paragoni in ottangolo con cornice di Ebano et fregio da pietre diverse con attaccaglia d’argento », 30 mars 1635, III.Lib. Ric., C. 118 v, publié par Lavin Aronberg, 1975, p. 11.

932.

« Donato da sua Em. Za all Ambasciatrice di Spagna cioè un quadretto di un p.mo e me.z con cornice d’Ebano fatta a onde et il fregio di pietre diverse e profilato, con l’Anunciata depinta in lapis lazaro di mano del Stella », 3 mai 1634, III. Lib.Ric. C. 33-35. 90 v, publié par Lavin Aronberg, 1975, p. 41.

« Donato da S. Em.za al Ambasciatore Straordinario di Spagna … un quattro ottangolo di p.mi 1 ½ incirca con una Natività di N.S. che viene da S. romanelli dipinto in pietra è parte lapis lazzaro con una cornice di pietra paragone profilato di lapis et argento », 27 mai 1639, III. Lib. Rec. 36-42, 187 v., publié par Lavin Aronberg, 1975, p. 36.

933.

« Una natività dipinta in avventurina da P. da Cortona, riccamente incorniccata in argento e lapislazzuli, destinata origineramente a uno cortigiano, ma ritenuta poi cosi preziosa da essere infine donata al Re », publié par Montagu, 1971, p. 46.

Pierre de Cortone, Nativité, huile sur pierre aventurine, 51 cm x 40 cm, Madrid, Museo del Prado, inventaire 121. Catalogue raisoné, n° 109.

934.

« … Di quadrettini piccoli sopra diaspri e agate dipinte d’assai buona mano che s’usavano in Spagna dallle dame in luogo di gioelli e reliquari… », Barb. Lat 5689, c. 75 v, dans Napoleone, Caterina, « Appunti “sul Natural History of fossils V” della Royal Library di Windsor », dans Solinas, (dir.), 1989, p. 195.

935.

Pour plus d’informations sur le monastère, on se réfère : De Ceballos, Alfonso Rodriguez Gila, « Arte e mentalita religiosa en el Museo de las Descalzas Reales », Reales Sitios, n° 138, 1998, p. 13-24 ; Garcia Sanz, Ana, Sánchez Hernández, Leticia, Guia Reales Monasterios de Madrid. Las Descalzas y la Encarnación, Madrid, Reales Sitios de España, 2004.

936.

Les reliquaires intégrant des peintures sur pierre connaissent une semblable popularité en Italie et notamment à Rome. Cet engouement correspond à l’émergence de fouilles archéologiques chrétiennes en rapport avec les milieux ecclésiastiques. Toute une manufacture est mise en place et ainsi le reliquaire qui se trouve à Florence à la Galleria Palatina, comportant une scène de l’Annonciation peinte sur lapis-lazuli par un artiste nordique, est-il inséré dans une manufacture « romaine ». Voir le catalogue d’exposition, Florence, 2001, n° 17.

937.

Cette réalisation exceptée, seules deux peintures sur pierre, un saint Sébastien et un saint Jean Baptiste attestent de sa participation à la décoration de l’église de las Descalzas Reales.

Sur ce retable, voir : Sanz, Sánchez Hernández, 1994, p. 43, mais surtout l’essai de Sylvie Deswarte-Rosa qui retrace les documents d’archives se rapportant à l’autel de Gaspar Beccera – lettre de Francisco Perreira à la reine Dona Caterina, Madrid, 3 février 1568, Lisbonne, ANNT, Conselho Geral do Santo Oficio, livro 210, ff. 143 v-144 v : « A Princesa taã bem Anda buscado hum pintor pera lhe fazer os dous rretabolos dos altares daquella sua ygra, hum hade ser de são sebastião por amor de seu filho e o outro de são joão por el rey que esta em gloria, e o rretavolo grande deste moestr° de sua Altez he muy formoso, todolos painees são de pedra negra de genoa, toma muy bem A tinta e são incurrutiveies. Ando buscando a traça della pera a mandar a Vossa Alteza a ouver a enviarey.» - Je remercie madame Deswarte pour m’avoir communiqué cet extrait inédit.

Deswarte-Rosa, Sylvie, « Le Panthéon royal de Belém », p. 180, dans, Demeures d’éternité. Eglises et chapelles funéraires aux XV et XVIe siècles. Actes du colloque, Tours, 11-14 juin, Paris, Picard, 2005.

938.

Burke, Marcus B., Private collections of Italian Art in the Seventeenth century Spain, Michigan, U.M.I, 1984, 2 vol. ; Burke, Marcus B., Cherry, Peter, Collections of Paintings in Madrid 1607-1755, Californie, Getty Information Institute, 1997, 2 vol.

939.

Publié par Schnapper, 1994, p. 26.

Les collections françaises n’ont pas fait l’objet de nombreuses études. On peut toutefois se référer : Bailly, Nicolas, Inventaire des tableaux du Roy rédigé en 1709 et 1710 publié par Fernand Engerand, Paris, Ernest Leroux, 1899 ; guiffrey, Jules, « Testament et inventaire après décès de André le Nostre et autre document le concernant », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 1911, p. 217-284 ; Brejon de Lavergnée, Arnauld, l’Inventaire Le Brun. La Collection des tableaux de Louis XIV, Paris, R.M.N., 1987 ;  Schnapper, 1988 ; Gady, Bénédicte, Glorieux, Guillaume, « Joseph-Gabriel Agard (1698-1750) : faux collectionneur, mais vrai marchand », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2000, p. 83-106.

Pour une étude de la collection du Maréchal de Créquy, qui comporte huit peintures sur pierre - Archives, A.N., M.C., CXVII, 505, mai 1638 – voir l’article de Boyer, Jean Claude, Volf, Isabelle, « Rome à Paris : les tableaux du Maréchal de Créquy (1638) », Revue de l’Art, n° 79,1988, p. 22-41.

940.

« La Regnante fu regalata d’un Quadro in lapis lazuli nel qual era finta l’andata della Mad.a in Egitto », Biblioteca Vaticana, Manoscritto Barb. Lat. 5688, Legatione del sig.re Cardi.ale Barberino in Francia descritta del commend.al Cassiano dal Pozzo, 1625, c. 225 v.