En Lombardie, les commandes religieuses de peintures sur pierre sont exceptionnelles. Toutefois, il est important d’étudier ces rares exécutions car, qu’il s’agisse du maître-autel de l’église de Santa Maria della Passione à Milan ou celui de l’église annexe de Santa Maria Maggiore à Chiari, elles se démarquent des productions des autres régions d’Italie. Bien qu’elles subissent l’influence romaine, sans doute sous l’impulsion des Borromée, elles n’en constituent pas moins l’expression d’une culture singulière.
Toutes deux, exécutées au début du XVIIe siècle, bien que fort différentes, sont représentatives à la fois du travail de la pierre en Lombardie et de la participation des artistes aux préceptes énoncés par les Borromée.
L’étude du maître-autel de Chiari permet, en un même temps, de considérer les cultes dévotionnels mis en place par Charles Borromée et de souligner la participation de deux artistes lombards, surnommés les « Fiamminghini », à l’exécution de peintures sur ardoise. De Giovanni Battista et Giovan Mauro della Rovere nous ne connaissons qu’une infime partie de leur activité, celle liée aux commandes religieuses 1175 . Nous savons qu’ils travaillent en étroite collaboration et se font les représentants d’une église prosélyte. Leur style narratif, simple, répond aux exigences de la Contre-Réforme et explique les nombreuses commandes dans les régions en proie aux conflits opposant Espagnols et Français, catholiques et protestants, comme en Tre Pievi, par exemple. Entre 1599 et 1629, tous deux peignent dans les églises ou monastères de Varese, Montemezzo, Novara, Peglio, Chiaravalle, Chiari et sont sollicités par les confraternités nouvellement constituées - notamment celles dédiées au Saint Sacrement et à la Vierge du Rosaire. Cette dévotion connaît un véritable engouement depuis l’arrivée à Milan de Charles Borromée. Sous son influence se met en place un culte à Marie. Son image devient un authentique objet de vénération. Cette dévotion s’accompagne de nouvelles fondations et réglementations et l’institution de la compagnie du Rosaire connaît une large diffusion, d’où la commande du maître-autel de l’église annexe de Santa Maria Maggiore. En effet, le décret pastoral de 1580 qui oblige la confraternité du Saint rosaire de Chiari à un devoir de confession et de communion, implique une nouvelle gestion et organisation des lieux de culte. Le conseil - constitué entre autre du père Celso - se prononce en faveur de l’érection d’un autel dans l’église de Santa Maria Maggiore puisqu’en 1598, il décide de transférer le titre du rosaire à l’autel principal 1176 . Toutefois, une succession d’événements 1177 retarde le moment de l’exécution du maître-autel confiée aux frères della Rovere (fig. 150 et 150a). L’ensemble n’est achevé qu’en 1621 alors que, dès 1616, un contrat stipulait qu’ils devaient être payés 70 berlingotti pour avoir peint un autel comportant les quinze mystères du rosaire sur marbre noir et devaient désormais recevoir un montant de 70 berlingotti pour un tableau sur toile de la Vierge devant protéger ses scènes 1178 . Depuis, l’église a connu de nombreuses modifications et la partie centrale comporte désormais une sculpture de la Vierge. La composition, organisée en forme de U, est peinte sur plus d’une quinzaine de plaques de pierre. Chacune présente une scène peinte simplement qui privilégie la facilité de lecture. L’étroite collaboration entre les deux frères, explique, là encore, que nous ne puissions nous prononcer en faveur d’un des deux artistes.
Néanmoins, l’emploi d’un tel support dans l’activité des Fiamminghini est exceptionnel, la majeure partie de leur œuvre ayant été peinte à fresque. On peut supposer, par conséquent, que le conseil a déterminé le support et que, confiant dans le travail de deux frères della Rovere qui avaient déjà peint un cycle hagiographique pour l’église de San Bernardino à Chiari, il choisit de les employer pour cette composition. les Fiammenghini sont fréquemment amenés à peindre des scènes de la Passion du Christ. Ainsi dans la province de Côme, à Stazzona, Giovanni Mauro della Rovere peint en 1619 les mystères du rosaire pour la chapelle du saint Rosaire et en 1623, il exécute une série de fresques, toujours sur ce thème, pour l’église de S. Maria in Martinico à Dongo, qui reprennent des caractéristiques similaires à celles de l’œuvre de Chiari.
Le style des Fiamminghini s’inscrit dans la mouvance artistique instaurée par des peintres comme Cerano ou Giulio Procaccini c'est-à-dire une peinture mise au service de l’Église. En cela, les conceptions des maîtres-autels de Chiari et de Milan à Santa Maria della Passione, qui diffèrent au point de vue de la conception artistique, se rejoignent. Dans les deux cas de figure, il s’agit d’un art prosélyte qui illustre l’essor sur le territoire lombard d’ordres et de dévotions nouveaux dont les chanoines réguliers du Latran.
La décision en 1570 de Pie V d’établir la supériorité des chanoines réguliers du Latran sur l'ensemble des autres ordres, marque le triomphe absolu de cette fondation et est à l’origine de multiples édifications dans toute l’Italie. Parmi celles-ci, l’église de Santa Maria della Passione à Milan répond à cette volonté de rénovation et de décoration qui doit exalter à la fois la gloire de l'église et l'ordre des chanoines réguliers du Latran, titulaires de l'établissement 1179 .
À partir de 1572, les travaux de rénovation commencent. L’ensemble de l’édifice est amplifié selon les prescriptions du traité de Charles Borromée, Instructiones Fabricae et supellectilis ecclesiasticae. La nef, adaptée aux besoins des cérémonies liturgiques, met en valeur le chœur et le maître-autel. Dans son traité, Charles Borromée insiste sur la nécessité d'employer une riche ornementation et explique que « le tabernacle [....] fait avec élégance et artistiquement agencé, orné de symboles dévots de la Passion du Christ et décoré ici et là avec de l'argent [...] est majestueux autant que le réclame la dignité et la grandeur de l'église, sur l'autel de laquelle il doit être disposé. Aussi la forme octogonale ou hexagonale, carrée ou ronde est celle qui décemment et religieusement semble convenir à la forme de l'église ... » 1180 .
Or, le maître-autel de Santa Maria della Passione correspond à ses propositions bien qu’il comporte deux parties principales coïncidant avec deux périodes et des contextes différents. Lapartie inférieure, le devant d'autel (fig.151), présente une décoration de pierres précieuses et semi-précieuses : jaspes, améthystes, lapis-lazuli, albâtres, marbres, agates sont disposés de manière rigoureuse et alternent avec les compositions réalisées en commessi c'est à dire en mosaïques de pierres.
Le devant d'autel, qui pourrait, peut-être, correspondre à une production romaine 1181 , est délimité à ses extrémités par deux mosaïques représentant les instruments de la Passion avec, à gauche, la colonne et, à droite, la lance et l'éponge. Ces éléments sont repris dans la composition centrale. Les instruments, cette fois-ci en métal, sont entourés de motifs géométriques réalisés en pierres.
Au-delà de cette table, le gradin d'autel, terminé sur ses deux côtés par des consoles exécutées en marbre noir et arborant la forme de volutes, donne appui à une construction monumentale comprenant deux éléments : un tabernacle et un "temple-reliquaire".
Le premier élément - l'armoire contenant le ciboire - conçu sous forme de temple, est décoré au niveau du fronton et du soubassement par des incrustations de pierres telles le lapis-lazuli. Sur trois de ses côtés, il comporte des peintures sur albâtre représentant un Ange rapportant les paroles de la Consécration, Une Sainte Famille ainsi qu'une Annonciation 1182 . Cette décoration s’inscrit pleinement dans le goût des manufactures lombardes et rappelle l’organisation de certains secrétaires qui mêlent au niveau du piédestal des ornementations de bois et de marbre 1183 .
Au-dessus, le "temple-reliquaire" octogonal présente deux ailes latérales incurvées qui se ferment lors du carême (fig. 152). Les volets et la partie centrale offrent une alternance de reliques et de médaillons d'améthyste ou de cristal de roche renfermant parfois des Instruments de la Passion. Le soubassement propose des peintures sur albâtre. Les deux œuvres principales, celles de l'Annonciation à gauche et du Christ au jardin des oliviers à droite sont toutes deux entourées de compositions sur albâtre reproduisant des Anges portant des instruments de la Passion.
Les revers des volets font corps, du point de vue iconographique avec la partie postérieure du tabernacle (fig. 153) qui comporte elle-même un type de décoration similaire : dans la partie centrale se superposent différents panneaux d'albâtre peints figurant de bas en haut, l'Annonciation, le Martyre de sainte Cécile, la Déposition et enfin le Sacrifice d'Isaac. Les panneaux des volets associent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament présentées horizontalement. On trouve, de droite à gauche, le Baptême du Christ, la Transfiguration, la Pentecôte, Moïse recevant les tables de la Loi, Saint Michel, la Pêche miraculeuse, l'Oraison dans le jardin et enfin le Couronnement de la Vierge. Les scènes de l'Ancien Testament annoncent celles du Nouveau - le Sacrifice d'Isaac préfigurant celui du Christ - et l'ensemble, alternant 12 peintures sur albâtre et des médaillons d'améthyste ou de cristal comportant des instruments de la Passion, conduit à une méditation sur la Rédemption opérée par le Christ et par sa Passion.
Le maître-autel reprend en fait le thème développé dans toute l'église, celui de la Passion, de la souffrance rédemptrice du Christ et de la participation de Marie à la douleur de son fils 1184 . Il joue un rôle central car, selon la règle de la compagnie de Santa Maria della Passione, les religieux devaient se confesser les jours de la Nativité de notre Seigneur, les jours de la Pentecôte, et prier chaque jour devant ce maître-autel 1185 .
Les historiens de l'art, depuis Carlo Elli en 1906 1186 , Eva Tea 1187 dans les années 50-60 jusqu'à l'ouvrage collectif sur Santa Maria della Passione publié en 1981 1188 ou encore les guides édités en 1992 1189 ont immédiatement mis en rapport le maître-autel avec le traité de Charles Borromée. Si de nombreuses caractéristiques édictées par ce dernier se retrouvent dans l'autel - notamment dans la partie inférieure -, il ne faut pas perdre de vue que le texte a été publié en 1577 et que Charles Borromée est décédé en 1584 tandis que la partie supérieure de l'autel ne correspond pas à cette période mais au début du XVIIe siècle - à l'encontre de la pierre d'autel qui, elle, reprend une organisation maniériste de la fin du XVIe siècle.
L'ensemble de la composition, qui semble répondre directement à ses préceptes, paraît aussi s'inscrire dans la lignée de Frédéric Borromée, personnage qui, jusqu'à présent, n'a jamais été cité par les historiens dans le cadre de Santa Maria della Passione. Quoique qu’il ne prenne pas part à la commande de l’autel de Santa Maria della Passione, son influence se fait très nettement sentir dans l’emploi de solutions romaines comme la représentation, dans le panneau central, du Martyr de sainte Cécile qui prend pour modèle la sculpture de Stefano Maderno exécutée vers 1600 1190 . De plus, le choix de faire participer à l’ornementation Cerano ou Giulio Cesare Procaccini, coïncide avec les goûts de Frédéric Borromée.
Enfin, l'autel tout entier est dédié à la méditation. Par le biais des scènes de la Passion, l'observateur peut, selon les leçons inculquées par Ignazio de Loyola et reprises par Filippo Neri, partager les souffrances du Christ 1191 . Ces peintures sont destinées aux fidèles et aux ecclésiastiques. Lorsque les portes latérales du temple sont ouvertes, les scènes se présentent du côté du chœur et proposent une méditation aux chanoines.
En période de jeûne quadragésimal, les portes sont fermées et les peintures, tournées du côté du transept, s'adressent alors aux fidèles.
Toutescesconsidérations permettent de replacer cet autel dans le contexte historique milanais mais ne résolvent en rien le problème lié à la datation de sa réalisation.
Les ouvrages traitant de Santa Maria della Passione et de son maître-autel se sont tous heurtés à la difficulté - liée en partie au manque d'archives - de trouver une datation, l'auteur du projet et le commanditaire. Les critiques ont certes fait la différence entre la partie inférieure, le devant d'autel correspondant à la période maniériste de la fin du XVIe siècle et celle supérieure, de style classique du début du XVIIe siècle ; pourtant, tous ont éludé une personnalité qui semble être centrale : celle de Ludovico Mazenta, chanoine régulier du Latran, nommé abbé de Santa Maria della Passione en 1605 1192 .
Dans son ouvrage Collezionismo e Archeologia cristiana nel Seicento. Federico Borromeo e il medioevo artistico tra Roma e Milano, Barbara Agosti constate, à juste titre, que Ludovic Mazenta a conçu le tabernacle de l'autel. En se reportant à l'article 1193 d'Ettore Verga, consacré en 1918 à la famille Mazenta, on apprend que le 3 juin 1586, Ludovico Mazenta renonce à son héritage pour entrer en religion. Ettore Verga se réfère, pour ces données, aux archives de la famille Mazenta ainsi qu'à deux textes anciens non reproduits jusqu'à présent, celui d'Argelati et de Ramponi. Au XVIIIe siècle, Philippe Argelati indique qu’en « l'an 1605, récompensé de lauriers, comme il s'était formé un tant soit peu aux sermons [Mazenta] fut élu abbé de Sainte Marie et nommé supérieur de Casinum. Il dessinait avec beaucoup de talent et il a réalisé un ouvrage de mosaïques de grande valeur, une petite arche de la Sainte Eucharistie que nous appelons un tabernacle qui jusqu'à ce jour est élevé au dessus du grand autel du sanctuaire de la Passion » 1194 . Ces informations sont en partie reprises du panégyrique qu'Antonio Ramponi dédie à Mazenta en 1638 1195 et nous conduisent à dater le tabernacle et le temple-reliquaire après 1605.
Parallèlement, le témoignage de Girolamo Borsieri de 1619, qui affirme que « finalement on a introduit l'habitude d’orner des tabernacles de pierres précieuses, comme dans celui de la Passion, qui relève du grand art et qui avec une grâce suprême associe les pierres et l'argent dont les pierres sont peintes par les plus fameux peintres qui ici exercent leur art » 1196 permet de dater l'ensemble entre 1606 et 1619.
Les données stylistiques des œuvres elles-mêmes corroborent cette hypothèse.
La Déposition de Santa Maria della Passione peinte par Giulio Cesare Procaccini et reconnue en tant qu’œuvre de l’artiste depuis le XVIIe siècle 1197 , s'appuie sur la Déposition du cloître des capucins d'Appenzell Inner Rhoden, signée et datée "IULIUS CESAR PROCACINUS BONON.[IENSIS] F.[ECIT] 1606" 1198 .
Cerano, peintre officiel de Frédéric Borromée peint au moins une des compositions sur albâtre, celle de l'Assomption, qui reprend la partie supérieure de l'autel de Trecate, daté du début du XVIIe siècle. Marco Rosci 1199 émet l'hypothèse que d'autres peintures dont le Sacrifice d'Isaac, la Vierge à l'Enfant avec des anges portant des instruments de la Passion pourraient être également de sa main.
Les autres représentations posent plus de problèmes, tant pour la datation que l'attribution et la majorité de ces peintures présente des écritures diverses.
Eva Tea 1200 voyait dans l'histoire de Moïse recevant les tables de la Loi une approche stylistique proche de celle de Giovan Paolo Lomazzo - hypothèse qui n'a pas été re-proposée et ne paraît pas convaincante puisque la datation ne correspond pas.
La Transfiguration reprend une composition de Camillo Procaccini exécutée pour l'église san Fedele à Milan - aujourd'hui dans la collection de la famille Borromée sur l'Isola Bella 1201 - et diffusée par le biais d’une gravure. On retrouve certaines similitudes telles le geste du Christ, le traitement du plissé ou encore la représentation globale de Moïse et Elie. La figuration des trois saints - Pierre, Jean et Jacques - en contrebas, diffère totalement. Les autres scènes ne font l'objet, pour l'heure, d'aucune attribution mais suscitent un égal intérêt.
On peut aussi s'interroger sur les raisons qui ont poussé les artistes et le concepteur de cet autel, Ludovic Mazenta, à une telle réalisation.
Une donnée matérielle importante propre à la Lombardie qui expliquerait que les artistes se soient tournés à un moment donné vers le travail de la pierre, est la présence considérable de matériaux précieux et semi-précieux sur le territoire lombard. Déjà Paolo Morigia remarque très justement que l’on « extrait le marbre blanc... cette superbe pierre noire dite par nous paragone... le cristal de roche en grande quantité...» 1202 . Mosaïques et ouvrages en pierre sepropagent dans les arts funéraires et somptuaires. Les Milanais sont rapidement reconnus pour leur grande habileté dans le travail de l’ivoire, de l’ébène, de l’argent ou des pierres dures. Milan devient un centre européen important de l’activité artisanale et de nombreux collectionneurs comme Rodolphe II commandent des objets mêlant le travail du bois à celui de la pierre. L'autel de Santa Maria della Passione s'inscrit dans cette tradition milanaise et rappelle - par sa forme et par l'emploi de divers matériaux - le ciboire de l'autel principal réalisé par Pellegrino Tibaldi en 1581 pour le Duomo de Milan et le maître-autel de la Chartreuse de Pavie, témoignage direct de la dextérité de ces artisans 1203 .
Cependant, ce type de conception demeure exceptionnel et ne peut être mis en parallèle avec l’entreprise, plus systématique, des peintures d’autel sur ardoise à Rome. Mis à part le maître-autel de Santa Maria della Passione et celui de Chiari, nous ne connaissons pas d’autre réalisation du XVIIe siècle qui mérite une attention particulière.
Avec ces deux compositions, les artistes Milanais révèlent une influence notable des exemples romains sur leur production. C’est en les assimilant qu’ils arrivent, en un même temps, à s’en détacher et à promouvoir un art, comme les maîtres-autels, qui ne connaît aucun parallèle. Les nombreux contacts avec la ville de Gênes sont aussi à l’origine d’une interprétation originale. Gênes, tout comme Milan, est fortement conditionnée par les orientations romaines mais essaye également de s’en affranchir. Etablie tardivement, la peinture sur pierre fait l’objet d’observations et d’expérimentations à partir des années 1580.
Pour les études sur les frères della Rovere : Agostoni, Pier Giuseppe, « Giovan Mauro della Rovere detto il Fiammenghino », Arte Cristiana, 1960, p. 229-234 ; Colombo, Silvano, « Affreschi inediti di Giovann Battista della Rovere in S. Maria delle Grazie a Pavia », Arte Lombarda, 10, 1965, p. 99-102. ; Ferro, Filippo Maria, « Uno sconosciuto ciclo di teleri : la storia di san Gaudenzio vescovo di Novara per la regia del Fiammenghino », Paragone, n° 261, 1971, p. 3-14 ; Coppa, Simonetta, « Schede per il Fiammenghino », Arte Lombarda, n° 37, 1972, p. 14-21 ; Gola Sola, Amalia, Il Fiamminghino. Il pittore tragico : Giovanni Mauro della Rovere, Milan, Ceschina, 1973 ; Gnemmi, Dario, « Note a un margine di un’opera presumibilmente firmata da Giovanni Mauro della Rovere (1570-1-40) », Bollettino Storico per la Provincia di Novara, 1999, p. 531-538 ; Loda, Angelo, « Per la Storia del quadro « agiografico » : il ciclo dei Fiammenghini in S. Bernardino a Chiari ed altri esempi in territorio bresciano », Civiltà Bresciana, vol. 90, n° 2, 1999, p. 80-107 ; Tenchio, Paola, L'Opera del Fiammenghino nelle Tre Pievi Altolariane, Menaggio, Sampietro, 2000.
Les recherches de Don Luigi Rivetti sont particulièrement importantes pour le maître-autel de Santa Maria Maggiore. Rivetti, Don Luigi, « La scuola del S. Rosario e la chiesa di S. Maria Maggiore a Chiari », Brixia Sacra, 1921, p. 81-92. Cet article est repris dans : Bricciole di Storia patria, Chiari, Clarense, 1993.
Étudiés par Don Luigi Rivetti.
Voir le contrat reproduit en annexe 4.
Nous avons été amené à aborder ce sujet dans un article : Collomb, Anne-Laure, « Le Maître-autel de Santa Maria della Passione », Bulletin de l’AHAI, n° 10, 2004, p. 134-140.
« Quod tabernaculi opus polite elaboratum, et pate beneque inter se compactum, piis item mysteriorum passionis Christi Domini imaginibus exculptum, et inaurato artificio certis locis periti viri judicio decoratum, religiosi et venerandi ornatus formam exhibeat [....] Forma vel octangula, vel sexangula, vel quadrata, vel rotunda, prout decentius et religiosius accommodota videbitur ad Ecclesiae formam », Borromée, 1577, (1855), p. 39.
Voir également la traduction italienne : Instructionum Fabricae et Supellectilis ecclesiasticae, Stefano della Torre, Massimo Marinelli, (dir.), traduction Massimo Marinelli, Vatican, Libreria editrice Vaticana, 2000.
Hypothèse émise par Alvar Gonzáles-Palacios qui permettrait de souligner les fréquents échanges avec Rome. Voir Gonzáles-Palacios, Alvar, Mosaici e Pietre dure. Firenze-Paesi germanici–Madrid, Milan, Fabbri, 1981, p. 7
Ces scènes sont en très mauvais état de conservation et son difficilement lisibles. Sur la porte du tabernacle, la peinture sur onyx représente un ange volant avec un cartouche rapportant le texte liturgique de la consécration : « Hoc hest enim corpus meum. Hic est enim calix sanguinis mei novi et aeterni testamenti, mysterium fidei, qui pro vobis et pro multis effundetur in remissionem peccatorum ».
Colle, Enrico, Il Mobile Baroco in Italia. Arredi e decorazioni d’interni dal 1600 al 1738, Milan, Electa, 2000, p. 368-371.
Les commandes des Borromée à Giovanni Saglier – des Natures mortes sur pierre incrustées dans des secrétaires – sont représentatives du goût pour les manufactures alliant le travail du bois et des pierres.
Toute la décoration de Santa Maria della Passione est consacrée au thème de la Passion. Les artistes les plus prisés à Milan son appelés à participer : Gaudenzio Ferrari peint une Cène, Vincenzo Campi une Crucifixion, Giulio Cesare Procaccini la Flagellation etc...
« ... Poi si confessaranno tutti dal proprio nostro confessore ogni prima Domenicha di ciaschedun mese , e si communicheranno avanti l’Altare della Compagnia con ogni divotione l’infrascritta cioè . Il giorno della Nativita di nostro Signore, il giorno della Pentecoste, della nativita di nostra Signora, dell’Annonciatione, dell’Assontione d’essa al cielo prima… andaranno tutti li fratelli uno doppo l’altro avanti all’Altare, et ivi diranno ad alta voce, in che cosa si trovano haver mancato… », Santa Maria della Passione, Regola della Compagnia di Santa Maria della Passione, Archivio Spirituale sexione X, Visita pastorale et documenti aggiunti, Santa Maria della Passione, vol. IV, c. 3.
Elli, Carlo La Chiesa di Santa Maria della Passione in Milano. Storia e descrizione (1485-1906), Milan, 1906. On peut également se reporter à l'ouvrage plus tardif de Costantino Baroni, Santa Maria della Passione, Milan, A. Bertalli & C., 1938.
Tea, Eva, Arti minori nelle chiese di Milano, Milan, Banco Ambrosiano, 1950 ; Tea, Eva Pitture e sculture nelle chiese di Milano, Milan, Banco Ambrosiano, 1951 ; Tea, Eva, L'Altare di Santa Maria della Passione, Milan, Prepositura di Sta Maria della Passione, 1963, [n.p.].
[collectif], Santa Maria della Passione e il conservatorio Giuseppe Verdi, Milan, Silvana, 1981.
Mauri, Chiara, La Basilica di Santa Maria della Passione a Milano, Milan, N.E.D., 1993.
Cette iconographie est célébrée et diffusée dans toute l'Italie à partir du XVIIe siècle. On trouve à Florence, au Palazzo Pitti, un reliquaire comportant une représentation de sainte Cécile qui, elle aussi reproduit avec fidélité la composition de Maderno.
Certains préceptes de Filippo Neri sont repris par Frédéric Borromée, qui, lors de sa formation à Rome était en contact avec le milieu des oratoriens. Il partage de nombreux centres d’intérêts telle l’archéologie paléochrétienne et apprécie particulièrement la méditation par le biais des œuvres d’art. Sur ce sujet, on peut se référer à l’ouvrage de Jones, 1993.
Les informations sur Ludovic Mazenta ne sont pas complètes puisque les archives Mazenta qui se trouvaient à l'Archivio Civico Storico di Milano au Castello Sforzesco pourraient avoir été égarées. Les archives d’État ainsi que les archives de Santa Maria della Passione sont incomplètes quant aux périodes des XVIe et XVIIe siècles.
Verga, 1918, p. 267-295. Cet article souligne l’importance consacrée aux arts par les membres de la famille Mazenta. En revanche, le rôle de Ludovic Mazenta dans les milieux artistiques et notamment dans l’art de la mosaïque, du travail de la pierre est difficile à déterminer.
« Tum anno MDCV. Laureâ donatus, cum se aliquantulum sacris concionibus execusset, Abbas Sanctae Mariae casoretanae, praepositus Brinatensis, et Prior Cassiacensis electus fuit. Ingenius etiam laboribus operam dedit, man geographicas Tabulas optimè delineabat, et cum opere tesselluto plurimum valeret, Sacrae Eucharistiae Arculam, quam Tabernaculum dicimus, quae adhuc extat in ara maxima templi Passionis hujus urbis, pretiosissimis metallis, gemmis, et lignis compactam propria manu confecit », Argelati Bononiensis, Filippo, Bibliotheca scriptorum Mediolanensium seu Acta et elogia, Mediolani, 1745, p. 900.
Ces écrits son complétés par le sonnet sur Ludovic Mazenta et le maître-autel : « Tuam quoque / Ludovic Mazenta ; / Magnaminitas magnificentiam / Virtuti germanae palma probet. / Lypio lapide auram probatur / Tibi lydius auro. / Eva fuorris in Templo Magnaminitatis columna / sacrorum Templorum magnificentiuma / ore tuo et aere curas / Testantur pretiosae Imagines Elogiis Illustrae / in Mediolanem Templo Canonicor Lateranem / Et quod nullo fatis illustrari Elogi Potest / Sacro sanctae Eucharistie ciborium, / pretiosissimo ex lapide ad oculorum miracolum / Sed / perystiliorum majestas, atque Hortorum amoenitas / Tuo item ingenio, ad sumpto perfecta / Tui magnitudinem animi amoenius explicat / Magnificentius aeternat : / Nobilem ex Lydio columnen / in templo magnanimitatis / Consecrat : / Nepote admosito ».
Ramponio, Antonio, Virtutis Templum et honoris, Milan, 1638.
Argelati reproduit le panéryrique d’Antonius Ramponis édité à Milan auprès de Denis Gariboldus.
« Finalmente si è introdotto l'uso di far tabernacoli di pietre preziose, come in quello della Passione, in cui se nè fatto uno di sommo artificio, e di vaghezza suprema havendo le pietre legate nell'argento e dipinte a minute figure dai più famosi pittori che qui esercitano la loro arte», Borsieri, Giuseppe, Il Supplemento della nobiltà di Milano, Milan, Bidelli, 1619, p. 72.
Les guides décrivant l'autel de Santa Maria della Passione font tous état d'une Déposition de Giulio Cesare Procaccini. La première description que nous connaissions est celle de Torre, Carlo, Il Ritratto di Milano, Milan, Agnelli, 1674, p. 297 : « il quadretto, che nella deretena parte d'esso si scuopre, in cui stà effigiato un Cristo che viene schioditato di croce, dipinse Giulio Cesare Procaccini... ».
Biffi, Giovanni, Scolture et ordini d'architettura enarrate co'suoi autori, da inserirsi a' suoi luoghi, nell'opera di Milano ricercata nel suo sito, [1704-1705], éd. consultée, Marco Bona Castellotti, Silvia Colombo, Florence, Le Lettere, 1990, p. 160 : « il Cristo schodiato è di Giulio Cesare Procaccini ».
Latuada, Servilio, Descrizione di Milano ornata con molti disegni in rame delle fabbriche più copsicue, che si trovano in questa metropoli, raccoltata ed Ordinata da Serviliano Latuada, sacerdote milanese, Milan, Regio-ducale Corte, 1737, p. 233 : « ... dalla parte del coro forma un Specchio, nel quale Giulio Cesare Procaccini dipinse Nostro Signore deposto della Croce con tutta l'arte del suo industre pennello ».
Bianconi, Carlo, Nuova guida di Milano. Per gli Amanti delle Belle-Arti e delle sacre e profane Antichità milanesi, Milan, Sirtori, 1787, p. 85 : « Puo osservarsi il bel Ciborio ed Altare di pietre dure e metallo dorato, in cui Cesare Procaccini dalla parte del coro dipinse in piccolissime figure entro un comparto la deposizione del Signore... ».
Pirovano, Francesco, La ville de Milan nouvellement décrite par le peintre François Pirovano..., Milan, Pirovano, 1822, p. 94 : « derrière le maître autel enrichi de pierres fines et d'ornemens en bronze doré, Cesare Procaccini peignit dans un petit compartiment sur le marbre la descente de croix... ».
Mongeri, Giuseppe, L'Arte in Milano. Note per servire di guida nella città, Milan, Società Cooperativa Fra Tipografici, 1872, p. 251 : « ... le figurine dipinte sulle grandi lamine d'onice africano, che fanno ammirato di marmi preziosi l'altar maggiore : esse sono opera di Giulio Cesare Procaccini ».
Cette œuvre est reproduite et commentée dans les ouvrages : Fischer, Rainald, Die Kunstdenkmäler des Kantons Appenzell Innerrhoden, Bâle, Birkhäuser, 1984, p. 233, p. 237-338, fig. 245 ; Rosci, Marco Giulio Cesare Procaccini, Soncino, Eidzioni dei Soncino, 1993, p. 26-27. Ces auteurs mettent en rapport l'œuvre d'Appenzell et celle de Santa Maria della Passione. Les dimensions de l’œuvre ne sont pas mentionnées.
Rosci, Il Cerano, Milan, 2001, p. 66.
Tea, 1963, n.p.
Cette peinture est reproduite dans : Ward Neilson, 1979, n° 17, p. 28, fig. 33.
Morigia, Paolo, La Nobiltà di Milano, Milan, Pontio, 1595, cité par Maria Amelia Zilocchi, « La scultura e l’arredo », p. 170-183, dans [collectif], 1981, p. 175 : « ...si cava il marmo bianchissimo ... quella superba pietra nera da noi detto di paragone... il cristallo di rocca in gràn quantità ».
Enrico Colle publie un certain nombre de meubles qui rappellent l’organisation et la composition
du maître-autel. Voir Colle, 2000, p. 345, p. 358 ; p. 368-371.
Barbara Agosti met en rapport la décoration du maître-autel de Santa Maria della Passione avec
le renforcement du goût pour le gigantisme en statuaire sous Federico Borromée avec notamment une
goût particulier pour les décorations de pierres dures. Voir agosti, Barbara, « Colossi di Lombardia »,
Prospettiva, n° 83-84, 1996, p. 177-182.