1.6. L’impact médical dans le processus de désignation de l’aidant.

Enfin, il ne faut pas oublier que comme son nom l’indique la maladie d'Alzheimer est une maladie et que, de ce fait, elle est justiciable d’un suivi médical. Il se justifie d’autant plus que les médecins ont maintenant à leur disposition des molécules anticholinestérasiques qui diminuent les effets du processus neurodégénératif. Mais, si la maladie a un impact certain sur les capacités cognitives, elle altère aussi la capacité de jugement de la personne âgée. Ainsi, aux yeux des médecins, la présence d’un aidant aux côtés de l’Alzheimérien est une condition qui doit être impérativement remplie mais la présence d’une multitude d’aidants n’est pas forcément plus confortable à gérer. Ainsi, quand une personne âgée vient consulter seule et spontanément en centre mémoire, le médecin va alors lancer le message de la nécessaire présence du conjoint s’il existe ou d’un enfant (Pancrazi, M-P., 2004) 24 . Quand la personne âgée est accompagnée d’une dizaine d’enfants, le médecin va tenter de déterminer quelle est la personne qui apporte l’aide. Donc, présent ou absent parmi les aidants informels, l’aidant naturel ne peut qu’exister et, comme nous venons de le voir, il n’y a rien de naturel dans ce processus de désignation…

Notes
24.

Pancrazi, M-P., « Annonce du diagnostic au sujet atteint de la maladie d'Alzheimer et à sa famille. », 2004.