2.3.5. Démence et sortie du jeu familial.

Pour L. Ploton (2001) 40 , le sujet vieillissant doit concilier le fait de réussir sa sortie et l’exigence de vivre qui l’anime et qui le fait se confronter aux autres qui attendent sa sortie. « Là, à notre avis (…) survient le risque de voir s’opérer la production de symptômes, avec dans le cas présent une sorte d’amalgame, ou de synthèse, qui conduira l’intéressé (à la manière d’une courroie qui se mettrait à patiner sur sa poulie d’entraînement) à sortir sans partir, à vivre biologiquement et émotionnellement, en ayant quitté la compétition, et en se présentant comme mort socialement, même s’il ne peut pas l’être relationnellement. »

Sentant que ses capacités s’amenuisent et que les nécessaires adaptations exigées par le monde moderne, et surtout par sa famille, ne sont plus de celles qu’il peut réaliser, en oubliant la personne âgée peut rester bien vivante. L’oubli la dispense de savoir vivre (dans les deux sens du terme), elle n’a plus qu’à se contenter de vivre, ce qui peut d’ailleurs la contraindre parfois à être une personne hyperactive. Déambulation permanente et autres comportements incessants pouvant alors être compris comme l’expression d’un processus de résistance à l’angoisse de mort qui effectivement ne peut qu’être présente quand nous sentons que nous sommes pressés par notre environnement de quitter la vie.

Notes
40.

Ploton, L., « La personne âgée », 2001.