4.1. La crise ou la possibilité de réaménagement au sein de la famille.

Cette notion de crise familiale est donc, à nos yeux, fondamentale et elle sera forcément induite pour ne pas dire imposée par la personne âgée dépendante à sa famille quand son handicap nécessitera qu’une aide s’organise autour d’elle. Dans le cadre de la maladie d'Alzheimer ce sont généralement les troubles du comportement de la personne âgée qui provoquent la première crise familiale. Cette crise se solde généralement par la désignation explicite ou implicite d’un aidant naturel au sein de la famille. La crise peut ne pas se traduire par des réaménagements visibles car un aidant informel peut déjà exister et endosser le rôle d’aidant naturel. D’autres fois, alors que la personne âgée vivait seule, ses troubles du comportement justifient, aux yeux de son entourage, la désignation « officielle » d’un aidant. Ces réorganisations, visibles ou non, entraînent forcément des modifications dans les interactions entre les membres de la famille.

Comme lors de toute période de possible changement, la famille connaît alors un moment de crise. G. Ribes (1988) 62 soutient aussi cette idée mais dans l’optique d’une rétroaction positive. Il développe l’idée selon laquelle les membres de la famille viennent chercher un relais auprès du professionnel. Il écrit : « Le travail de restructuration familiale se situe toujours dans une période de crise où l’ensemble du système familial attend que l’on « prenne en charge le patient », qu’on le décharge de ce poids. »Or, nous savons aussi que les membres d’une famille viennent chercher de l’aide pour que surtout rien ne change.

Notes
62.

Ribes, G., « Crise et restructuration familiale de la démence », 1988.