4.4.2. La crise : un type d’interaction.

Toujours dans le domaine des relations humaines et dans le même ordre d’idée, le terme de crise sert à désigner deux types d’interactions quasiment opposées.

Premièrement, ce terme désigne des instants où une personne n’est plus en mesure de communiquer avec les autres humains que dans le cadre d’une importante agitation psychomotrice. On parle de crise de nerfs ou de crise de démence pour qualifier un comportement passager mais paroxystique d’une personne avec laquelle, au cours de la crise, toute communication dite normale est impossible. Cela désigne aussi bien des états de pleurs incoercibles que des états d’agitation extrêmes tels ceux vécus par des meurtriers ; mais aussi les comportements obstinés des déments séniles. Nous préciserons qu’à nos yeux ces comportements ne sont pas insensés puisque tout comportement a valeur de communication. Dans ces situations, c’est l’impossibilité de comprendre ce qui se joue ou ce qui motive et anime l’auteur des comportements généralement grandiloquents, qui va conduire le témoin à les qualifier d’actes accomplis dans un état de démence. De plus, quand ce dernier pose une docte étiquette, il permet de se dispenser d’une réflexion qui menée seulement dans une dimension causaliste linéaire ne pourra bien évidemment que le conduire à des apories et, par voie de conséquence, à une impasse intellectuelle.

Secondement, le terme de crise sert aussi à désigner un mode de fonctionnement d’un groupe humain. Quand, suite à un événement traumatisant, les personnes s’affolent et s’agitent en tous sens, il est alors classique de dire qu’elles sont en crise. Ici, leurs comportements ne sont pas lus comme insensés, aux yeux du témoin de la scène qui juge forcément ceux-ci disproportionnés par rapport à l’enjeu ou au but à atteindre. La démesure est alors généralement comprise puisqu’une cause honorable est, pour alors, alléguée, ce qui ne veut pas dire, pour autant, que l’impact des comportements agis sera forcément minimisé. C’est dans ce sens que le terme de crise familiale est employé, à tort comme nous venons de le voir.

Dans une première conclusion nous dirons donc le terme de crise sert à désigner une période de malaise ou un type d’interaction. Dans ces cas-là, ce terme sert à désigner une manifestation aiguë avec des excès plus ou moins violents et elle est le témoin d’un processus psychologique à l’œuvre.