Nous préciserons aussi que le concept d’homéostasie, malgré les réserves de L. Von Bertalanffy, a permis à différents auteurs qui se sont intéressés aux institutions de trouver un modèle permettant de mettre du sens sur la vie de ces grands systèmes. Ainsi, E. Enriquez (1987) 76 s’appuie sur cette modélisation pour décrire les travers des institutions qui, comme l’hôpital, vivent sous le mode communiel. Il montre qu’elles tentent de réaliser une double impossibilité qui est de maintenir les tensions au plus bas, d’une part, et de combattre la peur du manque de temps voire de la perte de temps aux conséquences parfois mortelles, d’autre part. Il pose le postulat que ces institutions fonctionnent selon le schéma d’une autorégulation simple, permettant la préservation d’états stables, et ce par l’augmentation continue de l’entropie. Il ajoute que la conséquence d’un tel fonctionnement est le refus ou l’impossibilité de toute créativité. Or c’est justement à cette tâche que nous étions confrontés au sein de l’équipe que nous rejoignions dans l’hôpital.
R. Kaës (1987) 77 , quant à lui, rappelle la nécessité de la stabilité de l’institution et précise que l’échange social doit également y concourir, ce qui a aussi pour conséquence la non-évolution.
Enriquez, E., « Le travail de la mort dans les institutions », 1987.
Kaës, R., « L’institution et les institutions », 1987.