À titre d’exemple et pour montrer les limites d’une étude menée en un seul lieu et référée à un seul critère, pourtant aujourd’hui consensuel, nous avons réalisé les statistiques de l’année 2005 de la consultation mémoire de l’Hôpital d’Alès à partir des scores obtenus au MMSE par les consultants. Nous avons pu constater que :
La répartition de ces patients, en se référant à la classification retenue par le consensus sur la démence sévère (Vellas, B., 2005) 82 , est la suivante :
0 ≤MMSE≤ 9 | 10 ≤MMSE≤ 15 | 16 ≤MMSE≤ 25 | 26 ≤MMSE | |
Nouveaux patients | 26 | 56 | 141 | 93 |
Patients suivis | 31 | 55 | 122 | 46 |
Total | 57 | 111 | 263 | 139 |
Sur les deux tableaux qui suivent, nous avons représenté la répartition exacte des deux populations en fonction du score obtenu au MMSE.
La représentation de la répartition de l’ensemble des patients selon la classification que nous avons retenue permet d’obtenir le tableau suivant :
Enfin, en classant les patients selon le pourcentage obtenu pour chaque score au MMSE de l’ensemble de l’effectif de leur groupe, nous obtenons le tableau suivant :
Une brève analyse des données du centre mémoire d’Alès fait apparaître clairement plusieurs points.
La majorité des patients de la « fille active » ont un score au MMSE qui se situe entre 16 et 25 c’est-à-dire qu’ils présentent une démence modérée. Dans une très grande majorité, ces patients vivent encore à domicile, seuls ou entourés d’un aidant.
En revanche, le peu de patients présentant une démence sévère suivis par le centre mémoire représente un travers important auquel nous avons tenté de pallier dans notre étude en nous déplaçant auprès des personnes âgées. Ce phénomène peut s’expliquer par deux facteurs. D’une part, un assez grand nombre de ces patients vivent dans des univers d’hébergement et les médecins coordinateurs de ces EHPAD assurent leur suivi. D’autre part, la démence sévère s’accompagne souvent d’une grande diminution de la capacité à se mouvoir ce qui rend le déplacement de ces personnes âgées auprès du centre mémoire fort difficile quand celles-ci vivent encore à leur domicile. C’est leur médecin traitant qui assure alors leur suivi.
Cette brève étude montre bien, s’il le fallait, le travers qu’aurait une étude faite à partir d’un seul lieu. Si, pour notre enquête, nous avons effectivement rencontré les familles dans ce centre mémoire, nous nous sommes aussi attaché à rencontrer des familles qui ne fréquentaient pas ce centre mémoire et nous nous sommes déplacé dans divers univers d’hébergement mais aussi au domicile de nombreuses personnes âgées.
Vellas, B., « Consensus sur la démence de type Alzheimer au stade sévère », 2005.