6.2.3. Étude des facteurs.

Par une analyse en composantes principales, nous avons essayé d’analyser les vingt quatre facteurs en estimant leur position relative dans l’espace. Pour cette analyse, nous avons représenté chaque critère par un vecteur.

Les vingt quatre vecteurs sont donc disposés dans un espace à vingt quatre dimensions et celui-ci est représenté selon trois axes, choisis comme étant les plus discriminants.

Nous avons ainsi obtenu le schéma suivant

Afin de pouvoir lire ce schéma, il faut savoir que :

Les vecteurs qui vont dans le même sens sont redondants.

Plus un vecteur est long et plus il a de poids dans l’analyse discriminante.

Quand les vecteurs sont à la perpendiculaire, c’est qu’ils sont indépendants ; autrement dit, ils ne détectent pas la même chose.

Quand les vecteurs sont opposés, ils sont dépendants, c’est-à-dire que plus la valeur de l’un augmente et plus celle de l’autre diminue.

À partir de ces critères et alors que les calculs statistiques ignorent les relations humaines, une première analyse des vecteurs nous révèle plusieurs points qui nous ont laissé dans un grand étonnement tant ils semblent pourtant avoir été agencés au nom de cette logique.

GDS 17 (Vous sentez-vous plutôt inutile dans votre état actuel) et le score au MMSE de l’Alzheimérien sont représentés par des vecteurs qui vont dans le même sens. En effet, plus le score de la personne âgée au MMSE est bas et plus l’aidant se sent généralement inutile puisque cette dernière est très souvent en maison de retraite ou grabataire à domicile.

Les vecteurs GDS 5 (Êtes vous optimiste quand vous pensez à l’avenir ?) et Zarit 14 (À quelle fréquence vous arrive-t-il desentir que votre parent semble s’attendre à ce que vous preniez soin de lui comme si vous étiez la seule personne sur qui il pouvait compter ?) sont redondants, c'est-à-dire qu’ils apprécient une même fonction discriminante. Nous avons développé cette interrelation entre les deux items au point 6.1.2.17.

Nous pouvons aussi remarquer que le vecteur représentant le score au MMSE est dépendant de celui figurant le retentissement sur la vie familiale et cela semble effectivement logique. Plus la maladie est évoluée et plus son retentissement sur la vie familiale est important.

En revanche, les vecteurs représentant le score au MMSE et le choix que doit éventuellement faire un aidant entre venir en aide à l’Alzheimérien ou à un autre membre de sa famille sont indépendants. Cela est aussi logique puisque l’aidant peut être sollicité à n’importe quel moment de la maladie de l’Alzheimérien par un autre membre de sa famille. Il peut aussi être déjà présent à un membre de sa famille depuis un certain temps quand l’aîné commence à présenter des troubles du comportement tels que la question d’une aide à son endroit s’impose.