7.2.3.1.3. La seconde crise et le retour à un fonctionnement familial ordinaire.

Par l’acceptation des réponses mises en place dans le cadre de la seconde crise, la question de la maladie d'Alzheimer de leur parent est mise en retrait, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle soit acceptée. Il est aussi évident que cette acceptation est parfois fortement teintée de résignation.

Nous pensons que la seconde crise, en débouchant sur des bonnes mauvaises solutions permet à l’ensemble des membres de la famille, aidant y compris, de ne plus organiser leurs vies et planifier leurs projets en fonction de l’Alzheimérien ou de l’aidant naturel, ce qui est le cas pour les familles du groupe 2.

La seconde crise, tout comme la première, est donc bien une crise en ce sens qu’elle entraîne une mutation du système familial. Les règles qui régissent les interrelations entre les membres changent ne sont plus organisées sur la souffrance. Cela ne veut pas dire que la souffrance de l’aidant naturel, de l’Alzheimérien, ou d’un autre membre de la famille n’existe plus. Les règles qui président aux mauvaises bonnes solutions sont forcément génératrices de souffrance mais celle-ci n’est plus la règle et la différence n’est pas étique.

Alors que nous commencions ce travail de recherche, nous pensions qu’un moment important et que nous pourrions penser être celui de cette seconde crise se soldait par la parentification de l’aidant naturel. Or, tel n’est pas le cas, et ce de façon logique.