7.4.2. Parentification et position parentale.

Si, face à un Alzheimérien, les aidants naturels se retrouvent très souvent, comme les enfants parentifiés, dans une situation traumatique qui se répète au fil des jours, ils n’agissent généralement pas à la place mais pour la personne âgée et c’est bien là que se situe la différence.

En agissant auprès d’une personne âgée des actes qui s’inscrivent normalement dans l’ordre générationnel inverse tel que l’aide à la toilette, à l’alimentation, etc., les aidants peuvent vivre un traumatisme psychologique à chaque fois.

Toutefois, cela ne nous semble pas suffisant pour parler de parentification. D’une part, l’accomplissement de ces actes ne s’accompagne pas forcément d’une légitimité destructrice d’un point de vue psychologique pour ces aidants. D’autre part, il est des aidants pour lesquels l’accomplissement des tâches de nursing ne pose aucun problème.

Un autre point divergeant entre un enfant parentifié et un aidant, c’est l’impossibilité, qui est celle du second, de demander à son parent ce qu’il doit faire puisque l’oubli à mesure est le propre de la maladie d'Alzheimer. Nous préciserons qu’il nous arrive parfois de rencontrer des aidants qui guettent le moindre signe de leur parent, qui ne peut plus que jargonner, pour savoir ce qu’ils doivent faire - ce qui n’est pas la même chose que de tenter de comprendre si l’action réalisée sied à l’Alzheimérien - et il n’est pas rare que nous fassions alors le constat d’une réelle parentification de ceux-ci.

L’aidant est donc dans une position parentale par rapport à l’Alzheimérien mais ce n’est pas pour autant qu’il est parentifié.