PROBLEMATIQUE

La danse, en tant qu’institution, est un paradigme du discours de l’idéal social, dans lequel les danseurs/danseuses sont immergé(e)s et qui les enferme dans une stricte aliénation, les assujettissant à des règles qui contribuent au contrôle social en les obligeant à construire une représentation de leur image corporelle qui modifie leur équilibre psychosomatique. Pourtant une certaine souffrance du corps, chez les danseurs/danseuses, se manifeste d’une façon paradoxale, puisqu’elle s’accompagne d’une certaine jouissance.

La souffrance physique du corps, est un phénomène complexe qui apparaîtrait dans les groupes de danse classique professionnelle comme liée à une souffrance psychique consécutive à des facteurs sociaux, politiques, économiques et culturels.

Toutefois, cette souffrance se manifeste entre autres dans des comportements alimentaires comme l’anorexie et la boulimie, peut-être à cause de la violence qui existe dans le milieu de la danse dans le but de construire un corps modelé, obéissant et performant. Pour comprendre comment la production esthétique s’annonce symboliquement dans le registre du désir, le désir d’un autre, où le narcissisme du danseur ou de la danseuse les amène à avoir un corps souffrant comme manifestation de leur identité, de sa recherche d’identité. Que cherche-t-ils/elles ou qu’ont-ils/elles perdu dans cet exercice de parler sans voix mais en dansant avec son corps ? Pourquoi peuvent-ils/elles tenir et supporter autant de douleur et de souffrance ?