La différence entre la théorie et la pratique c’est qu’en théorie,
il n’y a pas de différence entre la théorie et la pratique, mais
qu’en pratique, il y en a une.
J. van de SNEPTSCHEUT
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Si nous parlons du « cœur de la recherche », comme le dit C. VACHERET 1 , c’est-à-dire de la problématique, nous savons qu’une partie inconsciente de nous-même est mise en jeu et parle. Nous possédons des hypothèses même si nous ne pouvons pas les représenter par des mots. Les théories travaillent déjà sur la recherche pour nous éclairer sur ce sujet. La clinique (témoignages recueillis dans l’entourage du sujet) 2 commence à nous parler et nous devons être attentifs et prêts à changer la direction de notre travail selon notre terrain d’interprétation.
En ce qui concerne notre recherche, la problématique est une interprétation qui résulte d’un travail d’élaboration où les hypothèses ont un côté croyant (moi idéal) et un côté convaincant (fondé dans la tolérance du doute). Nous passons de l’un à l’autre, du doute à la validité, par des hypothèses qui s’appuient sur notre conviction.
Il y a des moments de lecture et de confrontation avec le terrain. L’écriture, c’est le plus difficile. Le risque de s’exposer à l’interprétation a lieu lorsque tous les éléments se mettent en perspective. Formuler une problématique veut donc dire s’exposer à l’interprétation.
Chaque chercheur a sa façon d’écrire et de formuler les choses, mais cela concerne la pratique, l’implication. « L’analyse contre-transférentielle, c’est une photo en négatif », précise C. VACHERET. Nous devons donc commencer en suivant ce chemin. Il existe une pensée logique dans la méthode, mais si nous voulons formuler notre problématique et analyser notre clinique, nous devrons mettre en œuvre notre pensée en images, imaginaire de l’autre, pour accéder à nos processus de liaison.
Le chercheur est à la recherche de lui-même ; sa recherche fait partie de sa croyance. Le chercheur aime savoir même si dans ce processus surgissent des doutes, des ruptures ou des blessures, car il y a une pensée fondatrice dans l’expérience grâce à laquelle nous créons, pour que celle-ci soit ensuite soumise à l’impact du regard des autres. Les autres nous renvoient l’image du miroir.
A vrai dire, une investigation comporte des étapes qui apparemment se succèdent. Mais en « réalité », à partir de l’observation nous changeons d’hypothèse, voire même dès la première observation
Dans notre travail de recherche il n’y a pas lieu d’interpréter comme telle l’œuvre et le sujet qui n’est pas « sujet en analyse » mais de soumettre à l’épreuve de la psychanalyse, un domaine de l’activité psychique et des sujets qui sont dans la production artistique de la danse classique.
Pour essayer de répondre à nos hypothèses, notre domaine d’investigation se situe principalement dans deux institutions représentatives de la formation en danse classique professionnelle : à Lyon (France) au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse (C.N.S.M.D.), et à Mexico (Mexique) à l’Ecole Nationale de Danse Classique et Contemporaine (E.N.D.C.C.) dépendant du Conseil National pour la Culture et les Arts et l’Institut National des Beaux-Arts (C.O.N.A.C.U.L.T.A. - I.N.B.A.) située au Centre National des Arts (C.E.N.A.R.T.).
ROQUES, P. UML 2 par la pratique. Etudes de cas et exercices corrigés. Ed. Eyrolles. Paris, France, 2004. Introduction.
VACHERET, C. « La recherche en Psychologie clinique et psychopathologie clinique à l’épreuve du modèle psychanalytique » in Revue cahiers de psychologie clinique. No 14. De Boeck. Bruxelles, Belgique, 2000.
SILLAMY, R. LAROUSSE Dictionnaire de la psychologie. Bordeaux, France 1995.