IV. Pâte à modeler et écriture d’une histoire relative à la figurine réalisée.

Cet outil a également été créé avec l’aide de notre groupe de recherche : équilibres et déséquilibres psychosomatiques (sous la direction du professeur G. BROYER), après leur avoir expliqué que dans les entretiens au C.N.S.M.D., le professeur de danse Cédric, nous avait parlé de modeler le corps de ses élèves.

Pour théoriser cet outil interprétatif, nous allons prendre le terme de medium malléable, concept proposé par M. MILNER et repris et développé par R. ROUSSILLON.

Nous utiliserons la pâte à modeler comme une forme de médiation dans laquelle les élèves ou les professeurs en danse classique pourront « donner forme, modeler l’air ou une pâte, articuler, rendre visible… ». 1 A partir d’une matière autre ayant une certaine texture facile à modeler et qui nous renvoie au tactile, à la sensibilité de la peau.

La peau, nous dit D. ANZIEU, « soustrait l’équilibre de notre milieu aux perturbations exogènes, mais dans sa forme, sa texture, sa coloration, ses cicatrices, elle conserve des marques de ces perturbations » 1 . La peau est aussi, comme la pâte à modeler, solide, mais fragile.

Les professeurs et les élèves créeront une figurine et « L’œuvre ainsi produite dans un état psychique de concentration réalise la fusion d’une partie de la réalité intérieure avec une partie de la réalité extérieure ». 2 Au moment de sa création nous observerons la manière dont ils réalisent leur figurine et le résultat final (sans pour autant le considérer comme le plus important).

« …la pâte à modeler, ou l’aire fait mot, sont manipulables et transformables à l’infini sans effort excessif, sans être détruits par cette transformation » 3 .

R. ROUSSILLON écrit : « Le medium malléable, objet extrême (…) est l’objet transitionnel du processus de représentation » 4 . Nous écouterons très attentivement ce que l’élève ou le professeur nous dit avant, pendant et après la création, de sa figurine parce que les mots viendront projeter et faire émerger les possibles difficultés de la représentation de son corps à travers le corps de leur figurine.

Notes
1.

ROUSSILLON, R. « Le médium malléable », Revue belge de psychanalyse. No. 13. Bruxelles, Belgique, 1988. p. 71-87.

1.

ANZIEU, D. Le moi-peau. Ed. DUNOD, Paris, France, 1981. p. 39.

2.

ROUSSILLON, R. Op. Cit. p. 5.

3.

ROUSSILLON, R. Op. Cit. p. 9.

4.

Ibidem p. 10.