V. Observation des cours de danse.

Le corps n’a pas à être lisible
mais visible.
M. CUNNINGHAM * .

Il nous a semblé important d’avoir un support supplémentaire d’analyse, pour être présente au moment même du travail avec des danseurs (professeurs-élèves) et observer la relation existant entre eux, regarder ces corps en mouvement, leur comportement, mais aussi nous sommes confrontée au défi d’être regardée.

Comme écrit le professeur G. BROYER « Il s’ensuit que la structure d’ensemble d’une connaissance « juste » est assez compliquée ; il faut que la théorie se vérifie par l’observation, et que l’observation satisfasse aux exigences logiques de la théorie. Il n’y a pas de dépendance unilatérale, c’est une correspondance qui constitue le nerf de la vérification (…). Les pratiques éducatives d’entraînement intensif fournissent un nombre incalculable d’objets insolites à observer ». 1

Observer, imaginer et penser, font partie d’un processus dialectique où la parole est importante, mais ici leurs gestes, leurs attitudes et leurs actions retiendront particulièrement notre attention.

« L’observation est fondamentale dans les situations interactives (…) groupales (institutionnelles, scolaires, etc.) (…) Cette méthode utilise la description et l’organisation des données en unités cohérentes en évitant les inférences hasardeuses le biais majeur en est l’interprétation, c’est-à-dire la déformation des faits et de leurs sens » 2 .

« La méthode d’observation en psychologie est une approche heuristique du sujet humain et qui dès lors, correspond à une attitude d’observation et d’écoute puis au classement et à l’analyse proprement individuelle des informations cliniques qui en découlent » 3 .

Le travail psychique est alors l’effet des conditions méthodologiques qui existent grâce au positionnement subjectif de l’observation, donc notre présence dans ces cours, est aussi une observation participante, dans le sens d’être dans une écoute flottante et prête à la surprise et plus encore puisque dans notre implication il y a un certain savoir en ce qui concerne son déroulement : échauffement, travail à la barre, au milieu, travail des pointes, sauts et répétitions pour de nouvelles présentations.

Notes
*.

ZANA, P. et OMORI, Y. Les cris du corps. Editions Alternatives. Paris, France, 2004. p.125

1.

BROYER, G. Devenir du corps et représentation de soi: Réflexion à partir de la plasticité Corporelle entre corps et organisme : L’Espace du Sens. Thèse Université Lumière Lyon 2. Lyon, France, 1987. p. 9.

2.

CHAHRAOUI, K. et BENONY, H. Méthodes, évaluation et recherches en Psychologie clinique. Ed. DUNOD. Paris, France, 2003. p.14.

3.

CHAHRAOUI, K. et BENONY, H. Ibidem p. 15.