3.1.- Les Danses Anciennes

On qualifie de danses anciennes les danses pratiquées entre le Moyen Âge et la fin de l'Ancien Régime, soit du XIVème siècle à 1790.

Bourrée : danse de rythme binaire (Berry, Bourbonnais) ou ternaire (Auvergne, Limousin) qui était également dansée à la Cour et au théâtre et dont l’origine semble remonter aux XVème - XVIème siècle.

À l'origine, la bourrée est une danse traditionnelle de couple, du centre de la France. Elle se distingue en deux variétés : la bourrée auvergnate et celle du Bourbonnais et de l'Anjou. Le nom de bourrée provient des fagots de petit bois qui alimentaient le feu autour duquel la danse était pratiquée.

Au XVIIème siècle, la bourrée développe une forme savante qui sera présente dans les bals et au théâtre : de Lully à Rameau, de nombreux opéras et ballets contiennent des bourrées. Mais sa grande vogue est surtout due à l'intégration du pas de bourrée dans les contredanses du XVIIIème siècle.

Au XIXème siècle, le pas de bourrée se codifie et devient l'un des principaux pas du ballet classique.

Branle : danse d’origine française, comprenant de nombreuses variantes, connue dès le Moyen Âge et qui fut très populaire en France du début du XVIème siècle à la fin du XVIIème siècle.

Chaconne : danse d’origine incertaine (plus espagnole qu’Italienne). De caractère érotique à ses débuts, elle devint austère et grave lorsqu’elle passa à la Cour. A partir du XVIIème siècle, elle fut essentiellement une danse de théâtre ; chaque variation musicale pouvait correspondre à une entrée des danseurs.

Contredanse : danse de grande durée, importée d’Angleterre, dansée par couple, très en vogue en France de la fin du XVIIème siècle à la fin du XVIIIème siècle. Elle évolua pour donner naissance au quadrille. Au théâtre, elle accompagnait souvent le final d’un ballet.

Courante : danse d’abord animée qui prit ensuite une allure grave et lente. Danse préférée de Louis XIV, elle tint une place importante à la Cour ainsi que le menuet.

Forlane : danse de Venise (très appréciée des gondoliers au début du XVIIème siècle) et du Frioul, très gaie, très rythmée. Elle devint une danse noble après son introduction en France à la fin du XVIIème siècle.

Gaillarde : danse d’origine lombarde, qui fut très en vogue au début du XVIème siècle et disparut au XVIIème siècle. De rythme assez vif, elle se dansait, à la suite de la pavane, le plus souvent « en l’aire » (d’où son importance dans la recherche de l’élévation).

Gavotte : danse française du XVIème siècle qui serait originaire de la région de Gap. Elle fut en vogue au XVIIème siècle, tant à la ville qu’au théâtre ; danse grave et nuancée allant « de la vivacité à la tendresse », elle connut de nombreuses variantes jusqu’à la fin du XIXème siècle.

Gigue : danse très vive, originaire d’Angleterre, elle était dansée au Théâtre du XVIIIème.

Menuet : danse originaire du Poitou et qui apparut dès le XVIIème siècle. Elle s’imposa pendant tout le XVIIIème siècle où elle figura dans de nombreux opéras et opéras-ballets. Danse noble, de mouvement d’abord vif, puis ralenti, le menuet était dansé à la Cour, à la ville et au théâtre.

Passacaille : danse d’origine espagnole, plus lente et plus tendre que la chaconne. D’abord chantée comme « entrée de théâtre », puis danse scénique avec LULLY. Elle était dansée le plus souvent, au XVIIIème siècle, par un homme seul.

Passepied : danse de cour du XVIIème siècle, d’origine populaire, de mouvement très vif, où les pieds se croisent et s’entrecroisent en glissant. Il figura au XVIIIème siècle dans le ballet de l’opéra (Campre, Rameau).

Pavane : danse grave et majestueuse originaire d’Espagne ou d’Italie, très en vogue en Europe au XVIème siècle, et dansée par les rois et leur cour. Disparue comme danse au XVIIIème siècle, elle subsista sous sa forme instrumentale (Pavane pour une infante défunte, de Maurice Ravel).

Rigaudon ou rigodon : danse traditionnelle française très vive à deux temps, d’origine provençale, qui apparaît dans les ballets à la fin des XVIIème et XVIIIIème siècles, et très en vogue aussi bien parmi les nobles que parmi les gens du peuple

Sarabande : danse grave à trois temps, plus lente que le menuet. Utilisée au théâtre au XVIIIème siècle, elle avait été introduite en France au XVIIème siècle, venant d’Espagne (zarabanda), où elle se dansait avec des castagnettes.

Tambourin : danse très vive à deux temps, d’origine provençale, qui emprunta son nom à l’instrument rythmique. Il fut très employé au théâtre du XVIIIème siècle (Rameau).